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Christophe Liony, médecin des âmes : le nouveau curé de la paroisse Saint-Vincent à Orléans
Portrait

Christophe Liony, médecin des âmes : le nouveau curé de la paroisse Saint-Vincent à Orléans

Depuis la rentrée, la paroisse Saint-Vincent à Orléans compte un nouveau curé : l’abbé Christophe Liony. Mais avant de vouloir sauver les âmes, la vocation de cet homme de Dieu était… la médecine.
Gaëla Messerli
12/12/1962 : Naissance à Paris
 
26/06/1999 : Ordination dans le diocèse de Rouen
 
28/08/2022 : Arrivée dans la paroisse Saint-Vincent à Orléans

Dans le désert médical loirétain, il est des signes qui ne trompent pas. Certains y verront peut-être même un clin d’œil johannique, car c’est dans le diocèse de Rouen que fut ordonné Christophe Liony, qui fut donc médecin dans une autre vie. Ne dit-on pas que les voies du Seigneur sont impénétrables ? Cela se vérifie, en tout cas, avec la conversion de cet homme né dans une famille non pratiquante mais baptisé à l’âge de 3 ans. « Je ne faisais pas de catéchisme et n’allais dans les églises que pour les visiter », se souvient le prêtre. Le premier tournant de sa vie fut la mort de sa mère, dans un accident, alors qu’il n’avait que 15 ans. De quoi faire naître chez lui une vocation de médecin, mais aussi un questionnement spirituel. « Ma mère était plus portée sur l’ésotérisme que sur la foi et j’avais une marraine qui faisait des séances de médium », explique Christophe Liony, qui a d’abord suivi les traces maternelles à travers le yoga, les arts martiaux et la spiritualité au sens large.

« J’ai ainsi découvert que l’on pouvait faire des retraites dans les monastères », poursuit-il. La liturgie, la prière mais aussi des discussions avec les moines interpellèrent le jeune médecin, qui travaillait alors à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. Une rencontre personnelle avec Dieu, notamment par l’expérience d’une « première communion sauvage » à l’abbaye d’Hautecombe. « J’ai cru alors à la présence réelle du Christ, dit-il. Lors d’une retraite, j’ai pris un temps de relecture de ma vie et j’ai confessé tous mes péchés. » Une expérience de coopération internationale en Guinée-Conakry avec l’organisation catholique de solidarité internationale Fidesco va également amener Christophe Liony à découvrir « une joie, une authenticité et l’enseignement de la doctrine sociale de l’Église ». Le cheminement vers la prêtrise a déjà commencé. Alité en raison d’une crise de paludisme, le médecin coopérant tombe alors sur le livre Le Secret de Maximilien Kolbe. « Ce saint mort à Auschwitz avait pris la place d’un déporté et fut canonisé par Jean-Paul II. » Une lecture déterminante. « La question du sacerdoce s’est alors posée, mais je n’étais pas encore prêt… », avoue Christophe Liony. C’est « dans la joie et la liberté », de retour en France, qu’il recevra finalement « l’appel », un 14 août, jour de la mort du saint polonais. « Je suis à l’époque allé voir mon chef à l’hôpital de Rouen et je lui ai dit que je ne pourrais pas prendre le poste en service de médecine interne », raconte cet homme qui a terminé son cursus par une thèse sur les soins palliatifs, laquelle lui permit d’ailleurs de créer une équipe mobile sur le sujet. Une expérience qu’il mit aussi au service des autres, notamment lors de conférences sur la mort.

La vie devant soins

Christophe Liony se prépara ensuite à l’entrée au séminaire de la communauté de l’Emmanuel, en Belgique. Même s’il fut ordonné prêtre dans le diocèse de Rouen, sa « mission » l’a amené loin de la Normandie, puisqu’il enseigna notamment aux séminaristes, en propédeutique, pendant dix ans, en Belgique. Puis son ministère l’a conduit dans le diocèse de Nanterre, et maintenant à Orléans. « Je ne connaissais pas la ville mais par contre déjà les Pères Tristan et François », explique Christophe Liony, qui dit apprécier la cité johannique. Pour ce qui est de l’avenir, il va d’abord chercher à poursuivre les initiatives existantes comme l’accueil de nuit de personnes de la rue pendant l’hiver et l’hébergement pour personnes en précarité, en lien avec le Secours Catholique. Quant aux rêves de ce discret curé, ils rejoignent sa première vocation : la création d’une maison de soins palliatifs « avec une adoration perpétuelle », lâche-t-il en refermant doucement la porte du presbytère.

 

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