Artisan glacier-chocolatier Bruno Cordier : Entre douceurs glacées et créations exquises | Tribune hebdo - L'actualité du Loiret et de l'Indre et Loire
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Artisan glacier-chocolatier Bruno Cordier : Entre douceurs glacées et créations exquises
Portrait

Artisan glacier-chocolatier Bruno Cordier : Entre douceurs glacées et créations exquises

Dans une quête permanente d’excellence, l’artisan glacier- chocolatier affi che aujourd’hui une réussite épanouie, autant dans sa collaboration régulière avec Christian Dior que dans le succès de sa dernière création qu’est « le Petit Grain » de Chécy.
Marie-sopHie gessat
12/02/1966 Naissance.
 
Juin 1996 Réalisation d’un buffet de 10 m de long avec la sculpture d’un cheval cabré de 3,10 m de haut, pour Michael Jackson.
 
1997 Obtention du titre de « Meilleur Ouvrier de France ».

Qui ne connaît pas la fameuse pâtisserie-cho- colaterie Cordier de la rue Bannier ? Une adresse orléanaise incontournable mais aussi une entreprise familiale qui, aujourd’hui, totalise une surface de 600 m2. C’est également la vitrine d’une passion parentale qui s’est transmise et développée, depuis l’installation d’origine en 1980. « Je me souviens que, dès l’âge de 4-5 ans, je voulais faire comme mes parents et réalisais déjà mes premiers sablés avec l’aide de mon père ! » se souvient Bruno Cordier.

Apprenti chez Mondion

Pour motiver leur pâtissier en herbe, les parents de Bruno Cordier ont eu l’idée de convertir ses bonnes notes en points pour lui donner accès à une panoplie de couteaux et de rou- leaux ! Une recette qui marche car, brevet en poche, il trouve un em- ployeur à Châteauneuf-sur-Loire. Il fera l’aller-retour en mobylette jusqu’à l’obtention, en 1983, de son CAP de pâtissier. « Mes parents m’ont orienté ensuite vers l’entre- prise Mondion à Anglet, près de Biarritz, raconte l’artisan, car mon père connaissait bien monsieur Mondion, ayant été son premier apprenti, lorsque ce dernier exer- çait encore rue du Faubourg de Bourgogne ! C’est là que j’ai passé mon CAP de glacier et que j’ai eu la chance d’y rencontrer Louis Berger, Meilleur Ouvrier de France glacier. Je me souviendrai toujours de cet homme affable en col bleu, blanc, rouge, qui sculptait un glaçon de 150 kg… J’ai compris alors que c’était ce que je voulais faire ! »

Meilleur Ouvrier de France

  Après le service militaire, le jeune apprenti revenu dans l’entreprise familiale se consacre au Brevet de Maîtrise en pâtisserie qu’il obtient en 1985. Il a 20 ans et est prêt à en découdre avec les concours de glace qui le font se déplacer entre Paris, Nantes et Bordeaux… Il finira par dé- crocher une première place devant la maison Lenôtre, à Romorantin, au début des années 90. Puis en 1992, un autre challenge l’attend à La Rochelle, avec les membres de la Confédéra- tion des glaciers de France : sculpter un monstre de 70 tonnes de glace, de 9 mètres de long sur 8 mètres de haut : la réplique du Santa Maria, ba- teau mythique de Christophe Colomb ! « Louis Berger était là, se remémore Bruno Cordier, mais aussi Bernard Huguet, Meilleur Ouvrier de France glacier, et je me suis dit qu’on allait se faire plaisir ! » Après deux jours d’un travail acharné, les douze sculpteurs assistent au spectacle pyrotechnique du soir. « Il y avait 35 000 personnes sur le port, et je me souviendrai tou- jours de cet énorme bateau, tout blanc, monté sur une barge, qui arrivait entre les deux tours du port, c’était magnifique ! » Un peu plus tard, à la demande de Louis Berger et de Ber- nard Huguet, le jeune artisan se pré- sente au concours de Meilleur Ouvrier de France, à l’École nationale supé- rieure de pâtisserie d’Yssingeaux. Une grosse déconvenue car les pièces de son buffet s’effondrent sous l’effet d’un éclairage à l’halogène qui chauf- fait… Pas de que quoi démonter l’arti- san qui revient, trois plus tard, « pour la gagne ! ». Effectivement en 1997, Bruno Cordier s’est tellement perfec- tionné en sculpture sur glace que les membres du jury ne le reconnaissent plus. « J’ai tout donné en mémoire de Bernard Huguet, sachant qu’il était décédé accidentellement », regrette Bruno Cordier.

À la Coupe du monde

Dès lors, Bruno Cordier est très sol- licité, en premier lieu en 1998, pour la Coupe du monde de football pour laquelle il crée des sculptures expo- sées à la garden-party du ministère de la Culture. Il y rencontre d’ailleurs Aimé Jacquet ! Dans le même temps, la société Cacao Barry, à Meulan, lui propose d’être ambassadeur de leur savoir-faire séculaire et de réali- ser des démonstrations auprès des professionnels du monde entier. Une aventure de dix-huit ans. Au- jourd’hui, à la tête d’une entreprise de 22 personnes, il expérimente toujours et a créé la spécialité de Chécy : une moelleuse gelée de rai- sin enrobée de chocolat, le tout sau- poudré de fécule de pomme de terre sucrée… « ’’Le Petit Grain’’ fait son chemin, plaisante Bruno Cordier, il a même été pris en photo devant la Maison-Blanche ! »

 

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