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David Samuzeau, artiste du détournement : rencontre avec un passionné de Basquiat et Warhol
Portrait

David Samuzeau, artiste du détournement : rencontre avec un passionné de Basquiat et Warhol

Rencontre avec David Samuzeau, artiste passionné de Basquiat et Warhol, connu pour son art du détournement. À travers une boule d’énergie et des couleurs éclatantes, il nous raconte son parcours et se remémore son tout premier dessin à l’âge de six ans. Découvrez l’univers et les inspirations de cet artiste talentueux.
Ambre Blanes
3 mai 1968 – Naissance
 
13 avril 2005 – Naissance de sa fille
 
2018 – Changement de vie pour l’art

« Lorsque j’ai vu Jean-Michel Basquiat au journal de 13h à la télé, je me suis dit : je veux faire ça ! » dit-il. Mais, écoutant la voix de la raison familiale, David Samuzeau travaille à l’école, non sans « faire quelques bêtises graphiques sur le Pont Royal… ». Il s’oriente vers un parcours de cordonnier au terme duquel il obtient son diplôme de maître, ce qui lui permet de découvrir le design et le dessin autrement, en autodidacte. Mais en 1998, il doit cesser ce métier du fait d’une grosse tendinite. « Je suis reconnu par la médecine du travail en maladie professionnelle, dès que j’utilise mon poignet d’une certaine façon trop longtemps, je dois arrêter. Mais j’ai aimé ce métier… » concède-t-il. David s’oriente alors vers le commerce, il est gérant d’un magasin de fournitures d’art à Olivet, Cooleurs, il a eu jusqu’à cinq établissements. C’est en 2018 que David se réveille un bon matin, la cinquantaine fraîchement atteinte et le sentiment de ne pas faire les choses bien, d’en avoir plein le dos. Il décide alors de tout quitter et de se consacrer entièrement à la peinture, ce qui lui permet de voir sa fille grandir.

« j’aime travailler des objets censés partir à la poubelle,
comme un extincteur, et en faire des choses utiles. »

Influencé par la culture hip-hop des années 83-84, l’artiste crée à base de bombe et de peinture acrylique, créant des mélanges. Très vite, il expose son travail en galerie sur Orléans, Tours, Blois, il a notamment présenté au domaine de la Trésorerie à Saint-Pryvé une expo au côté décalé sur « La jeune fille à la perle » mais aussi, l’hiver dernier, à l’Empreinte Hôtel. Complètement épanoui dans « son métier de rêve », il travaille aussi dans des centres de loisirs. « Je suis dans un camping sur la commune de Cellettes, nous faisons une fresque murale sur un mur présentant les châteaux de la Loire pour faire étalage des beaux édifices du coin, ça se termine aujourd’hui et je le dis honnêtement, je suis fier du travail des gamins. C’est très respectable », raconte-t-il, la voix vibrante de joie. Quand les petits lui demandent ce qu’il a fait pour être artiste, il leur répond avec franchise : juste le vouloir et beaucoup bosser. David Samuzeau connaît sa chance de vivre très correctement de son art et son plaisir de se renouveler tous les jours à travers sa pratique. Sa prochaine exposition met en scène des mannequins en plastique de vitrines de magasin, qu’il a transformés en lampe, avec un côté pop disco, des couleurs très vives et beaucoup de paillettes ! Il explique sa démarche : « J’aime travailler des objets censés partir à la poubelle, comme un extincteur, et en faire des choses utiles. J’ai des clients qui m’ont acheté trois, quatre tableaux, il n’ont plus de place ! Je détourne des téléphones, barils, jerricanes… ». L’artiste prend aussi des commandes, sa dernière création pour une commande (visible sur Instagram) était une paire de baskets transformée en porte-crayon.

La (vraie) vie d’artiste

David est enregistré auprès de la Maison des Artistes et est, de fait, invité à de nombreux événements. Il y rencontre d’autres artistes : « Ce qui me défrise, avoue-t-il, c’est de constater la quantité de gens qui ont un statut d’artiste, parce que c’est très facile de l’obtenir. Vous appelez l’administration, ils vous donnent un siret ! Quand on échange, j’entends “Je suis retraité de ci, de ça…”. Moi, le matin je me lève et si je ne vends pas de tableau ou de fresque je ne mange pas ! Je n’ai que 55 ans, il va me falloir bosser encore un peu… » Selon lui, l’époque des Picasso et Modigliani était plus facile, les peintres étaient considérés comme des marginaux et il y en avait moins. Il salue la sélection de l’Empreinte Hôtel qui ne choisit que des professionnels pour son espace d’exposition. C’est aussi ça, un vrai artiste : quelqu’un qui exprime ce qu’il pense, par la parole et par la création. On adore !

 

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