Rencontre avec Sophie Guérin, éleveuse de chèvres angora et défenseuse de la nature dans le Loire | Tribune hebdo - L'actualité du Loiret et de l'Indre et Loire
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Rencontre avec Sophie Guérin, éleveuse de chèvres angora et défenseuse de la nature dans le Loire
Portrait

Rencontre avec Sophie Guérin, éleveuse de chèvres angora et défenseuse de la nature dans le Loire

Sophie Guérin est éleveuse de chèvres angora dans le Loiret. Amoureuse des bêtes, elle est aussi tournée vers l’autre et a à cœur d’agir pour la communion entre l’Homme et la nature.
A.B
17 novembre 1970 : Naissance à Orléans
 
De 1996 à 2007 : Naissance de ses quatre enfants
 
2016 : Arrivée des chèvres à la ferme

C’est l’histoire de Sophie, une jeune femme passionnée par l’hôtellerie qui évolue naturellement dans ce métier, en faisant quelques saisons, puis en intégrant un établissement abraysien. Lorsque Sophie se marie et attend son premier enfant, elle prend un congé parental, qu’elle poursuivra pour accueillir trois autres bouts de chou. Vient alors l’heure de la reprise. L’hôtellerie devenant trop compliquée à gérer en parallèle de sa vie de maman, elle obtient un agrément de nourrice puis elle saisit une opportunité de travailler… dans l’immobilier sur Pithiviers pendant dix ans. Toutefois, Sophie, qui est toujours à fond dans ce qu’elle fait, commence à perdre de sa superbe. Mariée à un céréalier, la mère et épouse a toujours eu ce désir d’ouvrir des gîtes et d’avoir des chèvres. Un projet facilité par le peu de travaux que requiert la ferme beauceronne du couple. « J’ai été bercée dans ce milieu lorsque j’étais petite car mes grands-parents étaient agriculteurs et paysans. Je me souviens des petits veaux et des chèvres laitières. J’ai toujours été très proche des animaux, se souvient Sophie, qui a par ailleurs des ânes à la maison depuis que sa fille l’a emmenée vers l’univers équin. Il y a toujours eu un chien, un chat, chez moi. »

Alors, le jour où le couple voit une émission télévisée sur les alpagas et une autre sur les chèvres angora, il se lance. Il y a peu d’éleveurs en France, l’espèce ayant été importée dans les années 80 sur le territoire, de sorte que les professionnels du métier se soutiennent les uns les autres. Sophie se forme auprès d’une marraine, pionnière de l’activité, en Bretagne, après avoir rendu visite au premier éleveur du Loiret, basé à Gien. « C’est une activité physique, il y a des soins, le tri se fait à la main et la question du bien-être animal est centrale pour moi. Notre métier est multi-casquettes : éleveur et commerçant », précise l’éleveuse, qui vend sa propre laine une fois transformée, sous forme de produit fini. Dix-sept chèvres de tous âges arrivent à la ferme en 2016, chaque génération donnant une fibre différente – plus ou moins forte – en raison de la finesse de sa toison, ce qui permet à Sophie de la transformer en pull, en pelote, en fil comme en tapis, la laine mohair pouvant être tissée, tricotée ou feutrée. Elle la vend ensuite à la boutique ou sur les marchés. Sur 90 kilos de laine brute (la tonte ayant lieu deux fois par an), 30 % sont perdus au lavage et tout le monde le sait, le mohair est une maille délicate. Croyez-en l’expérience de Sophie : le mieux est de la laver peu, de l’étendre par temps de bruine à plat, dehors, pour qu’elle prenne l’humidité puis la tamponner avec une serviette. En machine, le programme délicat est le plus indiqué, avec peu de lessive pour ne pas “manger” la fibre.

L’amour est dans le pré

« J’aime beaucoup cette race, ajoute-t-elle, elles sont très zen, plus proches du mouton. Si vous êtes fatiguée, il vous suffit de vous asseoir au milieu d’elles pour vous détendre. » Aujourd’hui, le cheptel beauceron compte 65 animaux et des naissances arrivent ! La chèvrerie accueille le public dès le 1er avril, il est aussi possible de réserver des activités autour des chèvres, une façon de combiner toutes les passions de Sophie et d’éveiller une vocation pour que d’autres éleveurs s’installent : petit déjeuner ou apéritif avec des produits du terroir, suivi des soins et d’une visite d’élevage. Place aussi au stretching ou au yoga parmi les chèvres. Sans oublier les visites pédagogiques ou encore les contes pour enfants sur le monde animal dans la chèvrerie (voir dates sur le net). Et vous pouvez aussi rencontrer des lamas ! Côté projets, Sophie co-écrit un livre de contes pour enfants sur les chèvres angora avec l’auteur et illustratrice Élodie Fournier. Le couple travaille également à parfaire la génétique de son cheptel pour une production de laine mohair française de qualité. « Il paraît qu’elle est la meilleure au monde, et prisée par le monde du luxe », dit Sophie qui a entendu cette assertion au Salon de l’agriculture, le bien-être animal, qui n’est pas une priorité dans tous les pays, va de pair avec un autre label qualité : le made in France. Alors pas question de se défaire de ses vieux boucs ! Ils vieilliront, heureux, aux côtés de leur bienfaitrice, puisque le bonheur est visiblement dans le pré.

 

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