Philippe Barbier Magicien du monde minusculePhilippe Barbier  | Tribune hebdo - L'actualité du Loiret et de l'Indre et Loire
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Philippe Barbier Magicien du monde minusculePhilippe Barbier 
Portrait

Philippe Barbier Magicien du monde minusculePhilippe Barbier

Ce Saranais est l’un des rares photographes amateurs de nature à s’intéresser à l’infiniment petit. Une vie qui grouille dans son jardin que Philippe Barbier aime partager à travers de sublimes clichés.
Gaëla Messerli
1955 Naissance à Gien.
 
1999 Arrivée à Saran.
 
Du 15 au 17 sept. 2023 Exposition au festival de Sologne Nature image à Salbris.

L’univers de Philippe Barbier, c’est un peu comme le film Microcosmos, le peuple de l’herbe en photographie. Pour sublimer une mouche ou une coccinelle, ce photographe amateur, ferronnier d’art de formation et ancien chauffeur routier, fait montre d’une extrême patience et d’une grande minutie. Chez Philippe Barbier, la « bestiole » est mise en scène et photographiée en macro et hyper-macro avec une installation réalisée « maison » « car rien n’existe dans le commerce », selon l’intéressé qui s’est organisé une pièce dans sa maison pour cette activité. Mieux vaut donc être bricoleur pour rendre justice aux mouches et même aux acariens du sol ! Mais surtout, pour ce passionné de photographie, il faut savoir observer. « Il faut prendre son temps, rester calme, sans bouger, en s’allongeant dans l’herbe. Au bout d’un moment, tout se met à revivre dans le gazon… et cela permet de faire la sieste aussi ! » évoque, avec un brin de malice, celui qui a fait le choix de s’intéresser à l’infiniment petit.

Un photographe amateur

« J’ai vécu à Gien jusqu’à mes 19 ans et je suis arrivé à Saran, avec le travail. J’ai toujours aimé faire de la photo depuis que j’ai 16 ou 17 ans et j’ai pratiqué celle-ci toute ma vie en club », raconte ce photographe amateur qui a exposé au château de l’Étang à Saran, l’automne dernier. L’homme fait d’ailleurs partie de la SOMOS, société savante et amie du Muséum d’Orléans (SOMOS) ainsi que du club de photo de La Chapelle-Saint-Mesmin. Même si Philippe Barbier et son épouse sont adeptes des voyages à l’étranger – « toujours dans des endroits isolés, là où il n’y a vraiment personne » – l’aventure commence déjà aux pieds de cet ancien motard, dans son jardin saranais mais aussi en forêt d’Orléans. « Je reste dans le visible car il faudrait, pour aller au-delà, un autre matériel », explique, avec modestie, celui qui a réussi à tirer le portrait d’acariens du sol. Même le moustique semble aimable sous l’objectif de Philippe Barbier. « Je cherche toujours un détail pour mettre ces insectes en valeur, une feuille, de la mousse, une roche… » précise le photographe.

Le tardigrade, son Graal

Dans le cadre de son exposition saranaise, le photographe a fait découvrir ce monde si petit qui grouille autour de nous et auquel on ne prête pas attention. Une manière notamment de sensibiliser les plus jeunes à cette biodiversité qui s’érode au fil du temps et de mettre en lumière ces espèces qui nous semblent tellement familières qu’on en oublie presque leur vulnérabilité. Une expérience qui a séduit les enfants. Ceux-ci ont d’ailleurs fait venir leurs parents pour découvrir l’exposition ! Un travail de transmission qui ne déplaît pas à Philippe Barbier, même si ce retraité reconnaît être de plus en plus sollicité pour exposer son travail. « Il faut que j’ai du temps pour faire des photos », justifie celui qui a loupé – en raison d’un problème de santé – la période des libellules au printemps. « Ce sera pour l’année prochaine », ajoute, philosophe, ce photographe qui conserve encore son vieil argentique dans une boîte. S’il imagine peut-être s’intéresser un peu plus au végétal dans ses vieux jours, pour le moment
Philippe Barbier a encore un Graal : photographier le tardigrade. Cet animal appelé ourson d’eau mesure entre 0,1 et 1,2 millimètre. « C’est un animal extraordinaire. Les scientifiques l’ont même envoyé sur la lune ! » ajoute celui qui est fasciné par cette créature, capable de résister à – 273 °C comme à + 340 °C. « Le tardigrade est aussi onze mille fois plus résistant que l’homme aux rayons X. » Un challenge qui attendra encore un peu. Pour l’heure, quelques insectes sont déjà visibles derrière la baie vitrée de la véranda et l’on entend le doux murmure de l’eau. Il y a déjà quelques expositions pour l’automne à préparer pour Philippe Barbier. À moins que ce ne soit l’appel des Demoiselles dont on peut observer le ballet aérien jusqu’à l’automne !

 

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