Parisienne d’origine, Gaelane est arrivée en 2014 à Orléans. Les débouchés de sa formation en LEA étant peu intéressants, elle s’est réorientée vers une école d’art et design, dans le design produit, avec l’impression de préférer mettre en avant les créations des autres plutôt que les siennes, ne se trouvant « pas particulièrement douée ». Recrutée chez la créatrice de bijoux Delphine Pariente comme chef de projet marketing, elle s’est occupée de la communication. « Je lui ai demandé de créer des profils sur les différents réseaux sociaux mais elle était réticente, relate Gaelane. Alors je lui ai proposé de faire ça sur mon temps libre pour lui démontrer que ça avait du potentiel. Résultat : ça a cartonné ! » Gaelane prend goût à l’aventure et éprouve une frustration à l’idée de développer un produit qui ne lui correspond plus forcément, préférant maîtriser un projet de sa conceptualisation à la vente du produit fini.
Le choix de la cité johannique
« En 2015, je suis tombée enceinte, ça a été le déclic, poursuit Gaelane. J’ai choisi de développer ma propre marque. » C’est aussi une occasion de mettre un terme aux allers-retours Paris-Orléans où la future maman est installée, non loin de ses parents retraités, dans un cadre de vie plus serein que la capitale pour construire une famille. « Je rendais souvent visite à mes parents, et j’y ai rencontré quelqu’un. Mais moi qui suis très famille, j’aurais trouvé un moyen ou un autre d’être à côté d’eux ! » précise-t-elle au sujet de son installation dans la ville johannique. N’obtenant pas de place en crèche comme convenu, Gaelane met neuf mois de plus à lancer son projet mais elle est bien préparée. Le site est lancé, Instagram génère des clients mais pas suffisamment pour en vivre, alors au bout d’un an, ayant gagné confiance en son produit grâce aux événements qui plaisent beaucoup (à l’instar du marché de Noël de la mairie d’Orléans de 2016), elle convainc sa famille qu’il est temps d’ouvrir une boutique. « Ils me disaient de laisser tomber, j’étais convaincue que ça pouvait marcher. » Et elle a raison : elle a rapidement embauché une salariée après l’ouverture. Les bijoux de la jeune maman suivent un imaginaire à son image : spirituel, rêveur, imaginatif. « J’ai coutume de dire que le ciel nous réunit parce qu’on regarde tous le même, glisse Gaelane, qui aime bien l’astrologie, le vintage, les pierres naturelles semi-précieuses (nacre, lapis lazuli, amazonite, quartz) et surtout le contact avec la matière. Les bijoux en acier inoxydable découpés au laser, ça ne me correspond pas, je préfère les objets qui ont une histoire. » Il existe à peu près huit collections par an et toutes les créations sont en vente sur l’eshop.
Une marque de prêt-à-porter
Aujourd’hui, Gaelane envisage d’ouvrir une deuxième boutique à Blois ou à Tours et, pourquoi pas, dans le Sud. Maman de deux filles de 12 et 6 ans, Maxine et Meera, elle a nommé sa marque d’après elles, pour lesquelles le métier de leur maman équivaut à confectionner des trésors. « Je leur demande leur avis, je n’en tiens pas forcément compte mais on fait des bijoux à la maison, elles aiment ça », confie celle qui fourmille d’idées : elle a développé une collection d’upcycling en récupérant des matières existantes, dans une démarche éthique, elle a également développé une marque de prêt-
à-porter avec sa nièce Romane au sortir du confinement. « J’avais déjà créé une petite marque en solitaire mais c’était ingérable, avoue Gaelane. Ensemble, nous avons réalisé une étude de cas et de fil en aiguille, nous avons fondé Maison Cliché. Pendant quelques mois, Maison Cliché a même pris ses quartiers rue Jeanne-d’Arc. Aujourd’hui, on la développe en digital, c’est un style intemporel, urbain… » Gaelane est une sportive, elle aime le paddle, le kayak, le ski, la glisse et les sports d’eau, qui lui offrent les seuls moments où elle ne pense à rien. Très citadine, elle aime se rendre à Paris, mais se réjouit de rentrer à Orléans au bout de deux jours. Comme beaucoup de créateurs, Gaelane sait où aller puiser son inspiration…
