Edith Mac Leod : la passeuse de légendes d'Orléans aux racines écossaises | Tribune hebdo - L'actualité du Loiret et de l'Indre et Loire
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Edith Mac Leod : la passeuse de légendes d’Orléans aux racines écossaises
Portrait

Edith Mac Leod : la passeuse de légendes d’Orléans aux racines écossaises

Originaire de l’île de Skye en Écosse, Edith est une conteuse orléanaise à l’âme voyageuse et artistique. Nous rencontrons, en compagnie de son époux et compère conteur, celle qui fait pleuvoir les anecdotes avec grâce.
A.B
juillet 1947 : Naissance à Orléans
 
1982 : Création de Dis Raconte
 
Du 18 mai au 25 juin 2023 : Événements au jardin (avec la chanteuse Adèle Amar) et visites les week-ends sur rendez-vous. À surveiller sur Facebook DisRaconte.

On la dirait sans âge, avec sa magnifique chevelure argentée bouclée. Edith Mac Leod parle, certes beaucoup, et craint de trop s’éparpiller mais elle n’égare pourtant jamais son interlocuteur qui est rapidement pendu à ses lèvres ! Cette femme au langage raffiné a aussi le mérite d’être particulièrement douce. Baignée dans les contes par sa grand-mère qui lui racontait l’histoire de France comme Andersen et dans l’Odyssée, contée en classe de latin, Edith a très vite eu envie d’art comme d’ailleurs, pour quitter « son milieu orléanais étriqué » mais privilégié, selon ses propres dires : « Je pouvais aller en vacances dans un château puis dans une maison sans eau courante, j’appréciais de naviguer entre différents environnements. » Son père l’envoyant étudier l’anglais au Royaume-Uni l’été, les frontières terrestres n’ont jamais été un frein pour cette aventurière.

Elle se tourne à l’âge adulte vers le tourisme, travaillant dans des clubs de vacances, notamment à Tahiti, dans les Antilles. Elle assure un cours de yoga par-ci, elle découvre une autre activité par-là. « Ça ne volait pas toujours très haut intellectuellement mais je faisais de belles rencontres et j’en prenais plein la vue ! » se souvient-elle. C’est lors de ce chapitre de vie qu’elle rencontre Bruno, saxophoniste, dont elle tombe amoureuse et qui la suivra de par le monde. Le couple alterne les saisons en club et les voyages “roots”, comme en Amérique du Sud. Il se crée de magnifiques souvenirs. Les amoureux reviennent ensuite à Orléans et l’envie de se poser durablement survient, du fait d’un magnifique jardin de 6 500 m2 attenant à une maison qui appartient à la famille d’Edith : ce dernier a le potentiel pour être aussi beau que les jardins à l’anglaise qui ont ravi l’œil de la voyageuse. Là, Bruno devient professeur de yoga et, par le biais d’une de ses élèves, son épouse alors âgée d’une quarantaine d’années découvre le métier de conteur. Edith suit un stage en la matière et ne se défera jamais de cette passion « aussi intimidante qu’attirante ». Réunissant d’autres passionnés autour d’eux, Bruno et Edith fondent la compagnie Dis Raconte, dont l’objet est de participer à la survie des contes et de protéger leur transmission à une époque où la tradition orale n’est plus beaucoup représentée.

La parole est d’or

Le temps passant, la conteuse gagne en confiance en elle, d’autant que les membres de la compagnie se font former par des professionnels (comme Yannick Jaulin). Cette parole qui n’est pas une parole dite de conversation et qui n’est pas non plus écrite véhicule des valeurs telles que le respect, l’amour, la tolérance mais aussi le courage et la générosité. Bruno la dispense plutôt auprès des petits, Edith préfère le public adulte. À leurs débuts, ils co-créent le premier festival de contes abraysien, Rendez-vous conte, soutenus par la DRAC et le Conseil régional. Une période de création prolifique. Ils relatent les contes de Canterbury, des contes italiens ou africains avec une mise en scène minimaliste. « C’est aussi interactif, précise Edith, on peut interrompre le conteur. Mais c’est surtout intemporel, les contes portent un enseignement et une émotion que tout contemporain peut saisir. » Ils permettent aussi, tournés en merveilleux, de prendre de la distance avec les épreuves de la vie. Edith apprécie également l’animation de visites contées au gré des fleurs de son jardin niché en ville, car elle aime ouvrir cet art aux autres : « J’ai été amenée à donner des ateliers à l’Université du temps libre ou de lecture à haute voix à la MAM. C’est ouvert à tout public et donne lieu à un spectacle en fin d’année. » Cette année, elle n’est pas peu fière de s’atteler aux contes des Mille et Une Nuits. Les racines écossaises de Mrs. Mac Leod l’ayant rattrapée, elle a pu nourrir, lors de voyages, son imaginaire de contes de cette région sauvage, à l’aide de conteurs locaux et de livres. Si elle n’a jamais réclamé ses armes, elle retourne toutefois au château du clan lors des “Parliaments” lors desquels tous les membres du clan MacLeod de par le monde se retrouvent pour discuter la pérennité de leur nom. Une jolie mise en abyme pour ce qu’est le propre d’un conteur après tout..

 

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