Samantha Bailly, auteure aux multiples talents, se lance dans une nouvelle aventure dans le Loiret" | Tribune hebdo - L'actualité du Loiret et de l'Indre et Loire
|
|
|
Samantha Bailly, auteure aux multiples talents, se lance dans une nouvelle aventure dans le Loiret »
Portrait

Samantha Bailly, auteure aux multiples talents, se lance dans une nouvelle aventure dans le Loiret »

Cette autrice a publié une trentaine d’ouvrages écrits depuis l’adolescence. Ayant achevé un rêve, elle en entreprend un autre : faire vivre aujourd’hui un cocon de nature niché dans le Loiret.
A.B
16/11/1988 : Naissance à Arpajon (Essonne)
 
Avril 2009 : Sortie de son premier roman
 
Juillet 2021 : Ouverture du concept Tiny Houses Parenthèse, dans le Loiret

Samantha Bailly a grandi en Basse-Normandie, dans un petit village de campagne, où elle a commencé, dès l’âge de 8-9 ans, à écrire de petites histoires. Elle a ensuite naturellement entrepris des études littéraires, sans saisir toutefois l’occasion de rejoindre la classe prépa khâgne-hypokhâgne, par crainte de ne pas avoir suffisamment de temps pour écrire. Elle a plutôt rejoint la fac et s’est mise en quête d’un éditeur pour publier son premier roman : Oraisons, une saga fantasy de 850 pages qui mêlait aventure, politique et magie. L’œuvre racontait le parcours de deux jeunes filles qui évoluaient dans un monde régi par une théocratie dans laquelle les gens étaient persuadés que, s’ils voulaient vivre après la mort, ils devaient faire des dons à une société très ancienne…

À 18 ans, la jeune Samantha signa son premier contrat et son livre, salué en 2011 par le Prix Imaginales des Lycéens, attira alors l’attention des éditeurs. « Je menais une double vie entre les études et les tournées entre salons et dédicaces le week-end », raconte-t-elle aujourd’hui, au souvenir de cette période. Désireuse de découvrir « comment le monde tournait » et voulant « goûter à la vie active », elle préféra alors quitter Caen pour rejoindre Paris et travailler, malgré les paroles peu encourageantes d’une enseignante qui estimait que les élèves de lettres devaient rester à la bibliothèque… « S’il y a une leçon que j’ai tirée de la vie, c’est qu’il ne faut pas écouter les gens qui cherchent à vous mettre dans des cases ou à vous cloisonner », avoue Samantha Bailly, qui fit alors montre d’un caractère aussi intuitif que raisonné. Stagiaire en communication chez Ubisoft, puis assistante d’un directeur créatif de jeux vidéo, l’autrice nourrit son imagination et continua de publier en parallèle, sans diaboliser la technologie : « Je n’ai jamais été dans une opposition écran/livre, confie l’écrivain. Ce sont des imaginaires qui se nourrissent mutuellement, même si la société actuelle est portée sur les fictions à l’écran. » Elle décida en 2012 de vivre de son écriture, sa plume explorant la littérature contemporaine, les mangas, le fantasy et le conte à destination des adultes et des jeunes adultes.

Celle qui a aujourd’hui la chance que plusieurs centaines de personnes se déplacent pour la rencontrer découvre combien le statut social de l’auteur en France peut être précaire, notamment concernant la retraite ou l’arrêt maternité : « Il existe peu de définitions de ce qu’est la profession ; on en est encore à cette image d’artiste qui écrit dans sa chambre de bonne. Les rémunérations sont très maigres, les contrats sont obscurs et il y a ce mythe du mariage entre un auteur et un éditeur au sein duquel il faudrait ne pas parler d’argent ni de juridique pour ne pas gâcher la relation… », déplore Samantha Bailly, qui s’est entourée d’un agent littéraire – une pratique moins courante en France qu’en Allemagne ou en Angleterre – afin de mieux défendre ses intérêts. Cette prise de conscience l’a amenée à être présidente de la Ligue des auteurs professionnels pendant trois ans, à négocier avec les ministères – et Emmanuel Macron lui-même – pour protéger sa profession. Cette lutte a donné lieu au rapport Racine, un audit qui a acté le degré d’invisibilisation et de maltraitance d’une profession totalement dans l’angle mort des politiques publiques depuis soixante ans. Le rapport devait donner lieu à des réformes, que le Gouvernement a cependant rejetées. Une avancée notable, pourtant : l’apparition de la case « artiste-auteur » dans le logiciel de la CPAM…

In the garden

Aujourd’hui, Samantha Bailly témoigne d’une envie de repli, « la vie dans la nature ayant plus de douceur qu’à la ville ». Au terme d’un long voyage en couple, elle a d’ailleurs créé avec son époux Parenthèse, un complexe de tiny houses durables signées par des artistes-auteurs au milieu des bois, qui propose aussi des résidences d’artistes et des retraites créatives à Chambon-la-Forêt. Si la jeune femme a assouvi une vocation, elle écrit toujours et planche en ce moment même sur un roman dans la continuité de sa saga Les Stagiaires. « J’écrirai toute ma vie, mais peut-être que je ne publierai pas. J’écrirai pour les fonds de tiroir, et pour mes enfants », conclut cette femme résolument visionnaire.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

ARTICLES SIMILAIRES
 

Signaler un commentaire

Enable Notifications Oui Plus tard