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Aurélie Audax : Enfant de la balle
Portrait

Aurélie Audax : Enfant de la balle

Comédienne et metteure en scène, elle a été bercée dès l'enfance par le théâtre. Fille de Gérard et Marie-Claude Audax, cette Orléanaise qui ne voulait pas devenir artiste est progressivement en train de reprendre la compagnie Clin d’œil.
Gaëla Messerli
09/04/1978 : Naissance à Pithiviers
2006 : Entre-temps, j'ai continué à vivre
2021 : Mettra en scène De rocs et d'écume au Festival d’Avignon

Dans la famille Audax, je voudrais la fille ! Nombreux sont ceux qui, durant les trente dernières années, ont croisé le chemin de Gérard et Marie-Claude Audax, les fondateurs de la compagnie Clin d’œil. Depuis quelques années à leurs côtés, leur fille Aurélie est aujourd’hui en train de reprendre le flambeau. Comédienne et metteure en scène, elle s’est en effet investie dans cette aventure familiale. Une activité prenante qui lui fait d’ailleurs railler ceux qui disent que les « intermittents du spectacle sont payés à ne rien faire. » Car entre ses interventions en milieu scolaire et la préparation des spectacles, la dame est en effet bien occupée. Elle met ainsi en scène, en ce moment, une pièce intitulée De rocs et d’écume avec, sur les planches, son paternel et la célèbre Marie-Christine Barrault. Les deux comédiens s’étaient rencontrés lors d’un festival et ont partagé, depuis, nombre de projets communs.

« Ce spectacle est adapté des poèmes d’Eugène Guillevic », explique Aurélie Audax. Un choix qui ne doit rien au hasard pour elle, que l’auteur breton prenait plus jeune sur ses genoux avant qu’elle n’aille se coucher… « Un soir, je lui ai dit que je n’avais rien à rêver… », se souvient l’intéressée. En réponse, Guillevic enverra, jusqu’à sa mort, un poème à la famille Audax, chaque 31 décembre…

« Un soir, j’ai dit que je n’avais rien à rêver… »

Qu’adviendra-t-il de ce spectacle né récemment ? Pour l’heure, il est difficile pour la metteure en scène de se projeter en raison du contexte sanitaire et des dates qui sont suspendues. « Nous savons juste que nous allons jouer De rocs et d’écume au Petit Chien, à Avignon », confie-t-elle. En parallèle, la compagnie monte aussi un spectacle sur Brassens, intitulé De Bacchus à Cupidon. « Nous nous débrouillons toujours pour avoir une pièce « lourde » et une légère. Ce n’est pas du figuré : l’une tient dans un camion, l’autre dans une voiture ! », plaisante celle qui, au départ, ne voulait pas marcher dans les pas de ses parents. Mais les chiens ne faisant pas des chats, Aurélie Audax a été rattrapée par la destinée familiale. « Je suis une vraie enfant de la balle, avec une mère danseuse et un père comédien », dit-elle.

Pourtant, après le bac, elle s’est orientée vers la fac de droit d’Orléans. « Guillevic disait justement que si on voulait une bonne pièce, il fallait lire le Code civil ! », sourit-elle. Néanmoins, le virus familial étant déjà bien ancré en elle, Aurélie Audax travailla aussi sur un festival de la marionnette à Issy-les-Moulinaux, tout en bossant à distance une licence Conception et Mise en œuvre de Projets Culturels. À la fin d’une année d’études, elle se retrouva à chercher des écoles et atterrit finalement, comme son père, à l’école Charles Dullin, à Paris… « Je me suis alors bien gardée de dire que mes parents étaient du métier, mais une des professeures se souvenait du nom Audax… Elle avait eu mon père comme élève ! »

La fin de l’entre-deux

En troisième année, Aurélie Audax fut finalement débauchée par Jacques Hadjaje pour jouer dans Entre-temps, j’ai continué à vivre. Mais il fallut bien attendre sept ou huit ans avant que la comédienne n’assumât véritablement son métier. « Je disais à cette époque que j’étais dans un entre-deux, que j’allais reprendre le droit… », se rappelle-t-elle. De pièce en pièce,  »la fille de » traça pourtant son propre chemin : pendant 17 ans, elle vécut à Paris, faisant toutes les semaines des allers-retours dans l’Orléanais. « Je photographiais la Loire tous les dimanches », raconte-t-elle.

Cela fait maintenant trois ans qu’elle a rangé sa valise à Orléans, et elle ne s’ennuie pas, loin de là… Après avoir repris en main l’école de la compagnie fondée par ses parents, elle a progressivement posé sa patte dans la mise en scène. Sacré clin d’œil du destin ! 

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