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Stratégies douanières : Une diversification des trafiquants pour éviter les risques

Stratégies douanières : Une diversification des trafiquants pour éviter les risques

L’année 2022 et le début de l’année 2023 ont été marqués par d’importantes saisies. L’occasion de faire le point sur l’activité douanière avec Thibaud Malin, chef du pôle action économique à la Direction régionale des douanes et droits indirects du Centre-Val de Loire.
G.M
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Deux tonnes de produits stupéfiants ont été saisies par les douanes régionales en 2022 (plus de 99 % de cannabis) pour plus de 7,7 millions d’euros sur le marché illicite et plus de 721 kilos de tabacs de contrebande représentant environ 236 000 € sur le marché noir. Soixante-sept infractions aux normes techniques et de santé concernant 185 000 articles et 93 tonnes de marchandises pour une valeur de plus de 2,5 millions d’euros ont été également découvertes en matière de protection des consommateurs et de lutte contre la contrefaçon… Des chiffres qui donnent le tournis. « En 2021, de très grosses saisies ont été réalisées. En 2022, leur nombre est supérieur mais le volume est inférieur car nous observons une évolution au niveau des sociétés de fraude », explique Thibaud Malin, chef du pôle action économique à la Direction régionale des douanes. « Auparavant, le groupement des marchandises était privilégié pour le transport, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les trafiquants intègrent l’aspect risque et préfèrent fractionner le transport avec plusieurs camions », poursuit Thibaud Malin.

Cannabis le lundi, Pokémon le vendredi ! 

Les sociétés de fraude diversifient désormais également leurs activités et les marchandises peuvent aussi être utilisées comme monnaie d’échange pour financer d’autres trafics. « On peut trouver des sociétés de fraude faisant du cannabis le lundi, du tabac le mardi et de la contrefaçon de cartes Pokémon, le vendredi. C’est un raisonnement économique », résume Thibaud Malin. Autre évolution constatée : les enjeux financiers de la protection de la faune et la flore. « Nous avons réalisé deux saisies de civelles, des bébés anguilles, à Tours et à Bourges. Des poissons revendus extrêmement cher en Asie », ajoute le douanier. En matière de contrefaçon, même si des saisies sont opérées lors de contrôles sur des marchés, la majorité se déroule directement dans les entrepôts. Le trafic de tabac de contrebande, quant à lui, concerne des particuliers qui « font des allers-retours avec l’Espagne ou la Belgique » et revendent leur marchandise mais peut provenir aussi d’achats en ligne, via des sites belges spécialisés. Il existe également un tabac contrefait. « Auparavant, il venait d’Asie, et depuis quelques années, d’Europe : Pologne, Slovaquie… mais on a découvert depuis l’an dernier, sept usines de faux tabac en France, majoritairement en Île-de-France », précise Thibaud Malin qui alerte sur le risque pour la santé de ces produits.

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