Ce matin, à 8h du matin, la délégation du Convoi de l’eau qui a passé la nuit dans les locaux du siège de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne a quitté le bâtiment. Idem pour le convoi qui prend la direction de Paris aujourd’hui. De nouvelles actions devraient être annoncées prochainement.
Direction Paris aujourd’hui ! Peu avant 8h, les tracteurs étaient déjà à la manœuvre et les tentes repliées. La masse de vélos, visible la veille, s’était évaporée mais un comité d’accueil était encore présent pour la sortie de la quinzaine de membres de la délégation. Une délégation qui a passé la nuit dans la salle de réunion, où elle avait été reçue la veille par la Préfète du Loiret, coordinatrice du bassin Loire-Bretagne. Une sortie, sans heurt, devant des CRS stoïques mais acclamée avec une nouvelle banderole brandie derrière leurs « héros du jour ». « On a passé notre meilleure nuit depuis plusieurs jours, avec un personnel servile et serviable !», a plaisanté Julien Le Guet, porte-parole des Bassines Non Merci. « Ce n’est pas ici que cela se joue ! Nous avons rencontré une préfète menteuse et malhonnête. Elle savait ce que nous voulions et nous a proposé de stopper les travaux jusqu’à la visite de Monsieur Burlot dans le cadre de sa mission à Priaires (NDLR :4 ou 5 septembre). C’est cela le jeu du dialogue ? », a résumé celui-ci en expliquant que le combat est « à mener ailleurs, sur nos territoires, là où nous sommes les plus forts ! Il y aura d’autres convois de l’eau !»
Paris, Niort, Priaires ?
Un procès doit se tenir notamment à Niort, le 8 septembre et les manifestants ont en tête les futurs chantiers de bassines, notamment celui de Priaires, dans les Deux-Sèvres, où des grilles ont été posées hier. « On sera partout où il y a des projets de méga-bassines », a insisté Julien Le Guet. « La question qu’on doit se poser est aujourd’hui : pourquoi tiennent-ils autant à ces six bassines (NDLR :celles déjà financées en partie par les subventions de l’Agence de l’eau) ? », a conclu le porte-parole de Bassines Non Merci. Un volet que Benoît Feuillu des Soulèvements de la Terre développe : « Les recours administratifs n’ont pas encore été épuisés. Or, nous avons pu voir déjà des bassines, déclarées illégales par la Justice, mais construites et remplies ! » Pour les membres du Convoi de l’eau, « il faut attendre les conclusions de la mission d’étude mais aussi la fin des recours. » La question de la gouvernance de l’Agence de l’eau a également été évoquée avec la Préfète car les manifestants estiment que l’Agence de l’eau devrait « être un parlement de l’eau ». L’accès à l’eau et la question de l’attribution des quotas d’eau pour les agriculteurs sont également des enjeux, exposés par la Confédération paysanne, dont la porte-parole faisait partie de la délégation.
Un morceau de grillage en moins
Globalement, l’occupation devant l’Agence de l’eau Loire-Bretagne n’a pas été le théâtre de violence, même lorsque quelques militants ont arraché un morceau de grillage à l’angle de l’Agence de l’eau, au moment du départ du convoi. Les CRS ont maintenu la sécurisation du site mais n’ont pas voulu répondre à cette provocation. Une dégradation qui n’était pas prévue dans l’organisation du convoi et qui n’était pas au goût de tous les manifestants présents, notamment les plus âgés. « C’est Martin Gutton qui organise une porte ouverte de l’Agence de l’eau », ironisait à chaud, Julien Le Guet. Plus sérieusement, l’homme voulait y voir un symbole. Celui des grilles « auxquelles nous faisons face lorsque nous rencontrons l’Agence de l’eau ou l’État alors qu’il faudrait, au contraire, une ouverture ». Outre le grillage, des bornes signalétiques ont été dégradées par des graffitis et quelques panneaux ont été arrachés.
