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Municipales : Serge Grouard en tête à Orléans, Carole Canette à Fleury-les-Aubrais

Municipales : Serge Grouard en tête à Orléans, Carole Canette à Fleury-les-Aubrais

Dans un contexte de crise du coronavirus et d’abstention record, le premier tour des municipales a rendu son verdict dans diverses de la métropole orléanaise. Plusieurs constats : Serge Grouard est très largement en avance à Orléans, Marie-Agnès Linguet en ballotage défavorable à Fleury-les-Aubrais, et plusieurs maires sortants sont réélus. Pour le moment… Car le deuxième tour pourrait ne pas avoir lieu, et les élections toutes entières être annulées.
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Avec un taux de participation tournant autour de 35% dans le Loiret et la métropole orléanaise, le premier tour des élections municipales n’a, comme prévu, pas mobilisé les foules. Mais malgré cette abstention très importante, les urnes ont rendu leurs verdicts en plusieurs points de l’agglomération orléanaise. Tout d’abord, plusieurs maires sortants ont été réélus aisément ou très aisément : c’est le cas de Christophe Chaillou (74,41 % des voix) à Saint-Jean-de-la-Ruelle ou de Maryvonne Hautin à Saran (65,14 %). Et l’on ne parle pas de candidats seuls en lice, comme Thierry Cousin à Saint-Pryvé Saint-Mesmin ou Jean-Vincent Valliès à Chécy. À Olivet, Matthieu Schlesinger (65,41 %) s’est lui aussi facilement imposé, tout comme Vanessa Slimani à Saint-Jean-de-Braye (54,36 %), deux maires sortants qui avaient été élus à leur poste de premier magistrat en cours de mandature.

Orléans : Serge Grouard et les autres

À Orléans, lieu de la bataille électorale la plus attendue, c’est Serge Grouard qui est largement arrivé en tête au premier tour, avec 35,62 % des voix. Assez loin derrière, Olivier Carré est arrivé avec 24,11%, suivi de Jean-Philippe Grand (19,21%) et Baptiste Chapuis (12,92%). Ce dimanche soir, nous étions donc en mesure d’avoir une quadrangulaire au deuxième tour, le 22 mars. Cependant, une union entre les camps Grand et Chapuis pourrait se former entre demain et après-demain, puisque Valérie Corre, n°2 sur la liste « OSE », nous a confirmé ne pas envisager d’alliance avec Olivier Carré, comme la rumeur avait couru avant le premier tour. Ce dimanche soir, Serge Grouard, lui, ne voulait se prononcer sur aucune fusion quelle qu’elle soit. Il n’a ainsi pas évoqué le cas de Nathalie Kerrien, arrivée en cinquième position de ce premier tour, avec 6,53% des voix. Une déception pour elle et son camp, qui disaient pouvoir passer la barre des 10%.

En revanche, Baptiste Chapuis, sans doute aidé par le retrait des Insoumis et mu par une campagne que certains de ses adversaires ont qualifié de « bonne », peut être fier de son score. Il n’avait cessé de répéter qu’il serait la surprise de ce premier tour : force est de reconnaître que les résultats lui ont donné raison. En revanche, Olivier Carré, lui, n’a pas décollé depuis la parution de notre sondage, le 13 février dernier. Officiellement, ses soutiens évaluent encore à « 8 ou 9 », sur une échelle de 10, ses chances d’être élus au second tour. On peut les croire… ou pas. Car dans les faits, Olivier Carré a peu de réserves de voix. Quant à Jean-Philippe Grand et Baptiste Chapuis, ils devront rassembler encore au-delà de leurs propres camps, puisque même en additionnant leurs voix du premier tour, ce qui n’est pas une science exacte, ils arriveraient encore derrière Serge Grouard dans l’optique d’un second tour : avec 32,13% des voix, ils seraient encore à plus de trois points de l’ancien maire d’Orléans… Serge Grouard, lui, a su mobiliser ses troupes et n’a pas été une victime collatérale du Covid-19 : malgré les prédictions, les électeurs âgés, dont on dit qu’ils sont ses premiers soutiens, sont massivement allés voter ce matin. Une catégorie d’âge qui va finalement au bureau de vote quel que soit le contexte, visiblement. Dimanche soir, Serge Grouard préférait lui mettre en avant « la relation de proximité » qu’il a selon lui bâtie avec les Orléanais au fil des ans. « Il y a quelque chose de privilégié entre nous », expliquait-il.

Serré à Fleury-les-Aubrais et Saint-Jean-le-Blanc

À Fleury, si les deux premières places du podium de ce premier tour sont occupées par Carole Canette (32,54%) et Marie-Agnès Linguet (27,25%), la troisième marche est elle occupée par Stéphane Kuzbyt, avec 20,37% des voix exprimées. La liste menée par Gérard Bourderiou, ancien membre de la majorité de Marie-Agnès Linguet, recueille 14,55% des voix. Autant dire que le second tour risque d’être celui des alliances. Les adversaires d’hier sauront-ils faire front commun ? Rien n’est certain ce soir, à quelques exceptions près.

« On est heureux du résultat mais la situation sanitaire est grave, relativisait Carole Canette. Notre liste arrive à près de 33% avec 6 listes au premier tour, c’est un signe fort. » Au sujet d’une possible alliance pour le deuxième tour, elle a répondu « niet » : « On est la gauche unie et écologiste avec un projet de gauche et écologiste. Alors qu’il y en a certains qui cachent les logos, comme celui de LREM, et d’autres qui se les approprient… » Pour Marie-Agnès Linguet, en ballotage défavorable, « le combat continue. Je suis dans une déception combative », résumait la maire sortante, qui a estimé qu’on l’avait « assimilée à LREM en permanence, en oubliant (son) projet », et qu’on avait ainsi fait « de la politique politicienne. » Quant à imaginer une éventuelle alliance, l’élue a dit compter « sur son équipe, avec qui elle avait co-construit son projet », mais elle a aussi expliqué que le «projet de Stéphane Kuzbyt n’était pas très éloigné » du sien. De son côté, Stéphane Kuzbyt a indiqué que « des électeurs avaient manifesté une volonté de changement », sans pour autant vouloir voir « l’autre bord politique (comprenez la liste de Carole Canette) s’imposer. » Pour lui aujourd’hui, sa liste est la seule qui promet « une représentation écologiste et animaliste à la Métropole ». Quant aux éventuelles alliances, cela se discutera avec son équipe, a-t-il dit ce dimanche. La seule certitude est qu’il y a peu de chances que ce soit aux côtés de Carole Canette…

Autre point chaud de la métropole : Saint-Jean-le-Blanc, où les six dernières furent là aussi très animées. Ce dimanche soir, c’est la candidate soutenue par LaREM, Françoise Grivotet, qui est arrivée en tête avec 32,09 % des voix. Jean-Noël Milor (22,61%), candidat de la majorité sortante, s’est lui fait coiffer par la liste sans étiquette de Fabrice Gréhal (23,61%). À signaler le bon score, aussi, de Christophe Tafani (21,69%), également sans étiquette. Les quatre candidats se qualifient pour le second tour, même si des unions peuvent aussi s’envisager.

Un deuxième tour peu probable, les élections annulées ?

Bon, évidemment, on a beau disserter sur ce premier tour, mais la tenue d’un second tour reste, ce dimanche soir, très (très) incertain. Plusieurs sources évoquent en effet un confinement qui pourrait être effectif, sur tout le territoire, à partir de mardi ou de mercredi prochain. Dans ce cas, il n’y aurait évidemment pas de second tour. Mais si celui-ci n’a pas lieu, il semble possible que le premier tour soit lui aussi… annulé. Ce qui signifierait que les résultats de ce dimanche soir seraient tout simplement nuls et non avenus, et qu’il faudrait revoter dans quelques mois. En préfecture du Loiret, ce dimanche soir, personne ne savait répondre de façon sûre et certaine à cette question, dont la réponse se trouve certainement dans un paragraphe du code électoral… Une navigation à la godille, donc, et une situation tout à fait ubuesque, qui s’est d’ailleurs matérialisée ce soir en mairie d’Orléans, où plus de 100 personnes étaient semble-t-il réunies, entre les équipes de l’administration de la Ville, les équipes des candidats et les journalistes présents.

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