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L’Arena a transformé l’essai 

L’Arena a transformé l’essai 

La première journée publique de l’Arena de CO’Met a été plutôt réussie : l’atmosphère était à la fête, il n’y a pas eu de dysfonctionnement majeur, et les 9 500 spectateurs ont pu repartir des lieux sans passer des heures dans les bouchons. Reste maintenant à améliorer quelques détails, dans les mois à venir.
Benjamin Vasset
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Plus tard, elles pourront dire qu’elles y étaient. Samedi dernier, les 9 500 personnes qui s’étaient arraché en trois jours les places pour le premier grand spectacle produit à l’Arena de CO’Met n’ont pas dû regretter le déplacement. À l’ouverture des portes, il y avait d’ailleurs une forme d’impatience à découvrir ce nouvel équipement que les Orléanais empruntant la RD 2020 ont vu prendre forme comme une grenouille se gonflant d’air. L’avenir dira si celle-ci s’est vue plus grosse que le boeuf, mais en attendant, ceux qui ont assisté au spectacle d’ouverture samedi dernier disent en avoir pris plein les yeux, et les oreilles : il y a clairement eu un « effet waouh » quand les spectateurs ont découvert de l’intérieur ce navire dont certains avaient du mal à croire qu’il se trouvait dans leur ville ! Chose assez inhabituelle chez les Orléanais, qui ont plutôt tendance à se flageller, on devinait même monter un petit sentiment de fierté… Celui-ci était peut-être motivé par les déclarations des joueurs de l’équipe de France de handball, qui n’avaient, eux, aucun souci à dire tout le bien qu’ils pensaient de cette Arena qu’ils venaient d’inaugurer. « Cette salle est belle, neuve, et il y avait une superbe ambiance. Oui, ça nous a marqués », avançait après la rencontre Vincent Gérard, le gardien des Bleus. « J’en ai connu des salles, mais c’est certainement l’une des plus belles de France », ajoutait Valentin Porte, l’ailier originaire de Toury, dans l’Eure-et-Loir voisine. « C’était génial, s’enthousiasmait de son côté Nikola Karabatic, capitaine et superstar des Bleus. Il y avait une superbe atmosphère pendant le match et pendant les hymnes. J’ai pris beaucoup de plaisir. Il n’y en a pas beaucoup des salles comme ça, avec des spectateurs que l’on sait proches de chaque côté et dont on sent l’énergie sur le terrain. » En dehors de l’ambiance ressentie, un autre joueur français louait, en zone mixte, la qualité globale, le confort et la fonctionnalité de l’équipement pour des sportifs professionnels. « Franchement, je mets un bon 19/20 à cette salle », résumait-il. Des tribunes, il était en effet évident que l’acoustique du lieu était réussie : chaque but des Bleus résonnait presque comme un titre de champion du monde, comme si les Orléanais, privés depuis trop longtemps d’un grand événement sportif, libéraient leur frustration. 

Un goût de bouchons ?

En plus du son, la visibilité semblait aussi satisfaire tout le monde, à quelque étage que ce soit, même au R + 2, au plus près du toit. C’est cependant à ce niveau que quelques désagréments se firent sentir, notamment pendant l’intermède entre le premier match de l’après-midi (Pays-Bas – République tchèque) et le second (France –Égypte) : nombreux étaient alors les spectateurs du deuxième anneau à se lever pour aller chercher un jambon-beurre aux buvettes ou pour faire tout simplement le tour du propriétaire, ce qui occasionna quelques embouteillages amplifiés par le fait que les sorties ouvertes pour redescendre ne semblaient pas suffisantes. Bref, en vue des prochains événements, et sachant qu’on ne pourra pas pousser les murs, il y a un effort de cheminement, de déambulation – et de fourniture en TPE de CB… – à travailler. Le trafic, c’est d’ailleurs le point qui inquiétait le plus les spectateurs de cet après-midi à l’Arena. « Il ne faudra pas que les gens repartent ce soir en se disant « quel spectacle, mais quel bordel ! » », s’inquiétait le matin même un acteur du dossier. D’ailleurs, la peur de rester coincé dans les bouchons ou de ne pas trouver de place dans le tram incita une grande partie du public à se projeter comme un seul homme en dehors de la salle une fois le spectacle terminé, renforçant paradoxalement l’effet d’entonnoir. Pour autant, l’après-match n’a pas déclenché d’embouteillages monstres, ni d’asphyxie dans les transports en commun. Keolis avait comme prévu renforcé son offre, et à 20h15, soit une petite heure après la fin de la rencontre des Bleus, la RD 2020 était plutôt calme à l’abord de l’Arena. L’évacuation du parking des Montées (1 400 places) avait évidemment occasionné quelques ralentissements, mais rien de très méchant, visiblement. Les départs du parking VIP situé derrière le Parc des Expos et menant à l’avenue de Verdun semblaient étonnamment moins fluides. A l’avenir, pour que le flux des spectateurs soit moins polarisé, il faudra peut-être trouver de quoi en retenir une partie à l’intérieur de l’enceinte après le spectacle, en proposant des animations et/ou une offre de restauration adéquate : ce sera au délégataire de CO’Met, Orléans Events, d’ébaucher des solutions pour maximiser « l’expérience public ». Un public qui devra aussi, quand il reviendra, pouvoir utiliser un réseau Wifi ou 4G digne de ce nom. Samedi dernier, certains spectateurs regrettaient en effet de ne pouvoir partager leur émotion avec le monde extérieur. Se recentrer sur l’événement ne leur fit peut-être pas de mal, mais l’époque ne se passera pas tout de suite de la dépendance au smartphone. « Les problèmes de réseau, on les connaissait, ils seront résolus dans le courant de l’année », promettait-on à la Métropole. Cette connectivité défaillante a cependant été ciblée par certains journalistes de la presse nationale. Si globalement, ces derniers ont tous loué dans leurs articles le bel écrin qui s’était construit à 150 km de Paris, certains ont aussi évoqué, sur leurs réseaux sociaux, un Wifi paresseux et une tribune de presse un peu riquiqui où les grands dadais avaient les genoux qui touchaient le menton (selon la Métropole, il ne s’agit pas d’une « tribune définitive », ndlr). Bref, malgré ces quelques imperfections relevées, la collectivité livrait un bilan plutôt positif : « Pour nous, il y avait un gros enjeu et le challenge a été relevé », d’autant plus que cette journée de samedi n’avait pas été précédé d’un galop d’essai autour d’un match de l’OLB, par exemple. En d’autres termes, il s’agissait d’un test grandeur nature. 

« Concurrencer Paris-Bercy »?

Comme beaucoup l’ont relevé, il reste maintenant à faire vivre cette nouvelle salle et ce nouvel équipement au sens large, dont le coût final – plus de 150 M€ – sera de nouveau débattu le 26 janvier prochain lors d’un conseil métropolitain. Il sera aussi question de l’argent que met au pot la Métropole en termes de fonctionnement, entre le solde qu’elle devra chaque année à son délégataire et les sous qu’elle mettra en plus pour accueillir de grands événements sportifs, comme les rencontres de hand de samedi dernier (50 000 €). Jusqu’à où les maires de la Métropole choisiront d’aller pour faire vivre cet équipement et en faire rapidement une vitrine du territoire ? Comment CO’Met se placera-t-il sur la carte de France au cours des prochains mois ? Samedi, un enthousiasme peut-être un poil excessif était de mise, lorsque la préfète du Loiret, Régine Engström, déclara que l’Arena « concurrencerait » à l’avenir « Paris-Bercy ». Parmi toutes les paroles publiques, on voulait croire plus modestement à un travail de valorisation collective que même Serge Grouard, président de la Métropole et maire d’Orléans, a défendu : « Je suis certain de la réussite et de la fréquentation de ce formidable outil de rayonnement, et qui s’inscrit dans une cohérence d’ensemble. » Samedi dernier, l’heure n’était clairement pas aux grognements et aux critiques qui ne manqueront pas, on le pressent, de (re)venir plus tard.

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