Alors que la crise sanitaire a pu révéler de grosses inégalités parmi les étudiants en France, et notamment l’accès à l’alimentation, ces mêmes étudiants se retrouvent désormais en proie à l’inflation. Tandis que l’Union nationale des étudiants de France estime que le coût de la vie étudiante a augmenté de 6,5 % en 2022, d’autres chiffres inquiétants indiquent qu’un étudiant sur deux ne mangerait pas à sa faim. Mesure nationale appliquée via les CROUS, le « repas à 1 euro » n’est valable, pour l’heure, que pour les étudiants boursiers. « Ou ceux en grande précarité, indique le CROUS académique. Pour être reconnu en grande précarité, il suffit de faire la demande auprès des services dédiés. » Cette évaluation, qui était auparavant effectuée à l’occasion d’un entretien, se fait à présent en ligne. « C’est cette évaluation qui donne à l’heure actuelle l’accès au repas à 1 euro. »
Mangent-ils à leur faim ?
Certains parlementaires ont aspiré à voir cette tarification se généraliser, comme elle le fut entre janvier et septembre 2021 : le repas à un euro était alors valable pour tous les étudiants, sans critères sociaux. La distribution de repas, sur cette période, avait alors été multipliée par cinq… Une proposition de loi pour adopter à nouveau le repas à 1 € pour tous a récemment été formulée mais n’a pas passé l’épreuve du vote à l’Assemblée nationale… à une voix près. À l’université d’Orléans, on estime que cette loi aurait pourtant eu du sens. « Il y a un vrai besoin, c’est une mesure que nous ne pouvons qu’encourager, indique Stéphanie Mauclair, vice-présidente déléguée de la Vie des campus. Mais cela ne dépend pas des universités, plutôt du CROUS directement. Passer tous les repas à 1 euro demanderait un gros investissement financier de leur part. »
Les étudiants qui sont pour l’heure non bénéficiaires du repas à 1 euro peuvent cependant y manger pour 3,30 €. « En 2022, nous avons proposé 600 000 repas à 3,30 € et 650 000 repas à 1 euro, poursuit le Crous régional. On remarque donc que les repas à un euro sont plus nombreux. » Alors que les étudiants boursiers et en grande précarité ne sont pas censés être majoritaires…