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Vente de terrain à Saint-Cyr-en-Val : le Département se heurte au droit de préemption de la Métropole

Vente de terrain à Saint-Cyr-en-Val : le Département se heurte au droit de préemption de la Métropole

Après les parcelles de Limère à Ardon, un autre terrain du Département devait être vendu au lieu-dit des Quatre Vents à Saint-Cyr-en-Val mais il a fait l’objet d’un droit de préemption de la Métropole. Une urbanisation aux frontières métropolitaines qui soulève des contestations.
G.M
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Les frontières de la Métropole et l’ancienne ZAC de Limère sont très convoitées. Tout d’abord, il y a les parcelles près d’Ikea qui doivent accueillir les locaux de LNA Santé, une société spécialisée dans l’hospitalisation à domicile, mais aussi une concession Porsche. Après l’abattage d’arbres, en décembre dernier, sur le terrain dit du Vaution, allée de la Pomme de Pin à Ardon, les habitants de l’association Limère Résidentiel ont vu leur craintes redoubler. « En dehors de la concession Porsche et des locaux d’LNA santé, nous n’avons pas de visibilité. Une résidence seniors et étudiante a été évoquée mais qu’en est-il réellement ? Si on se retrouve avec des logements individuels, ce n’est pas les mêmes besoins en matière de déplacements, de ramassage des déchets… » expliquait Philippe Marcon, le président de l’association, qui s’inquiète de l’absence de planning concernant le demi-échangeur annoncé par le Département et donc de la circulation à venir dans l’allée de la Pomme de Pin. Et « l’opacité » autour de l’urbanisation des 60 hectares d’Hitachi voisins n’est également pas pour le rassurer ! À noter, après avoir vu son recours contre le permis d’aménager de la parcelle dite du Vaution rejeté par la Tribunal administratif d’Orléans au motif que l’association ne justifiait pas d’un intérêt à agir, Limère Résidentiel a déposé, en appel, une requête au Tribunal administratif de Versailles. Rodolphe Nassiet, conseiller municipal d’Ardon, partage, quant à lui, le sentiment des habitants de Limère et estime qu’une réunion d’information serait souhaitable. « Nous sommes en cours de construction du PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal), c’est justement le moment d’aborder ces sujets ! » observe cet élu qui pense qu’un pôle santé en lien avec le projet de résidence seniors, la société LNA et l’hôpital aurait du sens. Des inquiétudes balayées par Jean-Paul Roche, le maire d’Ardon, qui confirme la réalisation du demi-échangeur. Une convention entre les propriétaires des terrains, le groupe Lelièvre, propriétaire de l’ex-Hitachi, ainsi que le Département devrait être signée dans les mois à venir, selon lui. Le maire d’Ardon et président de la communauté de communes de Portes de Sologne affirme travailler également « avec la Métropole concernant l’ancien site d’Hitachi ». Un gros morceau qui doit s’harmoniser entre le PLUM orléanais et le futur PLUI de la communauté de communes des Portes de Sologne, dont Ardon fait partie. L’élu y verrait cependant bien le développement d’activités économiques plutôt le long de la RD 2020, « peut-être en lien avec le CHRO », et des habitations en bordure du practice du golf. « De manière à ne pas surcharger l’allée de la Pomme de Pin », martèle le maire.

Les Quatre Vents devant les juges

Mais, dernièrement, c’est un autre terrain qui a mis le feu aux poudres. Lors du dernier conseil métropolitain, ce sont les presque 15 hectares des Quatre Vents, situés sur Saint-Cyr-en-Val et sur Ardon (parcelles D1606 et B1048, le long de la RD 2020, derrière le terrain d’accueil des gens du voyage) appartenant au Département, qui ont fait l’objet d’une discussion. Ces parcelles devaient être vendues 6 millions d’euros à JH Holding (délibération du Conseil départemental du 29 avril 2022). L’an dernier, Marc Gaudet nous avait d’ailleurs indiqué que, sur l’essentiel de ce lot, « c’est le PLUM d’Orléans Métropole qui s’applique. Il pourrait y avoir un hôtel, des commerces… ». La parcelle métropolitaine est, en effet, constructible mais de manière limitée. L’affaire est cependant loin d’être terminée car la Métropole a préempté, l’an dernier, les Quatre Vents à un montant bien plus bas que celui estimé par le Département (NDLR : 3,1 millions d’euros). Un prix qui repose sur un avis de la Direction de l’immobilier de l’État du 18 novembre 2020 « prorogé jusqu’au 18 novembre 2022 par courrier du 11 mars 2022 ». Pour ce qui est du motif de préemption, la Métropole considère ces parcelles dans un projet d’aménagement global avec les terrains d’Hitachi et de Limère. Elle y voit une réserve « foncière cohérente » en lien avec le développement du Centre Hospitalier Régional et la faculté de médecine ainsi que la possibilité d’y réaliser « des équipements de mobilité et de transports liés aux forts besoins de ce secteur ». L’affaire est donc désormais entre les mains du juge de l’expropriation en fixation judiciaire du prix. Ce dernier doit se prononcer début mars (NDLR : procédure normale prévue par le code de l’urbanisme en cas de prix différents). Ce litige fait également l’objet d’un recours contentieux devant le juge administratif de la part du Département, dont la date d’audience n’est pas encore fixée.

Une vente déjà inscrite

Lors du dernier conseil métropolitain, Christophe Chaillou, maire de Saint-Jean-de-la-Ruelle et conseiller départemental, a fait remarquer que la vente était déjà bien inscrite en recette au budget du Département à six millions d’euros… Ghislaine Kounowski, conseillère municipale orléanaise et métropolitaine d’opposition, craint, comme certains de ses collègues de l’opposition, un double discours en matière de préservation de la biodiversité et s’interroge sur la réelle volonté d’acquérir le terrain. « Ces espaces boisés sont à préserver ! Il faut avoir une vision globale du territoire », insiste l’élue PS. Elle est rejointe par Baptiste Chapuis, conseiller municipal orléanais PS, qui pointe un possible bouleversement de l’équilibre économique au niveau de La Source, selon la nature des aménagements. En effet, les riverains de Limère comme les élus d’opposition s’inquiètent d’une possible implantation d’un Lidl ou Grand Frais. Un enjeu stratégique avec un centre commercial de La Bolière dont les travaux s’achèvent et un centre Leclerc à Olivet en train d’agrandir sa galerie commerciale.

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