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Statu quo à la Métropole

Statu quo à la Métropole

Après l’élection du maire de Joué-lès-Tours, Frédéric Augis, à la présidence le 11 juillet dernier et la démission des élus de gauche du bureau avec Emmanuel Denis, le maire de Tours, à leur tête dans la foulée, la Métropole est dans une forme d’impasse politique. Même si tout le monde fait comme si ça pouvait fonctionner comme ça...
Patrice Naour

«RAS ! » Du côté du nouvel exécutif métropolitain, on s’est mis au travail comme si de rien n’était. Dans le camp d’en face, on attend un signal positif du nouveau président pour revenir sur cette position et tenter de sortir de ce statu quo qui, sans paralyser l’institution, ne présage rien de bon pour la jeune Métropole à l’arrêt depuis plus d’un an maintenant et l’élection à la présidence en juillet 2020 du jeune maire de La Riche, Wilfried Schwartz, qui n’a jamais trouvé la clef de la maison que lui avait « léguée » le président précédent, Philippe Briand, pour la faire fonctionner.

Ce statu quo, quel est-il ? Le 11 juillet dernier, le maire LR de Joué et tout nouveau conseiller régional Frédéric Augis est élu président de Tours Métropole Val de Loire par 45 voix contre 38 à Emmanuel Denis, maire écologiste de Tours à la tête d’une coalition Verts-PS-LFI depuis juin 2020. Ce vote reflète peu ou prou le rapport de force au sein de la Métropole composée de 22 communes. Et si sa ville centre, Tours, vote largement à gauche, elle est cernée par des villes dirigées par la droite (Joué, Saint-Cyr, Saint-Avertin et depuis l’an passé Saint-Pierre), ce qui explique assez logiquement ce vote que ne conteste pas Emmanuel Denis. En revanche, ce qu’il conteste, c’est le nombre de places au sein du bureau (5 sur 30) qu’Augis voulait accorder à la gauche tourangelle. Et ce d’autant plus qu’il a accordé deux vice-présidences à l’opposition municipale de Tours (une à la droite en la personne de Thibault Coulon ; une autre au macroniste Benoist Pierre). Un véritable casus belli pour Denis qui ne peut tolérer que la ville de Tours ne soit pas mieux représenter au sein de la Métropole qui porte son nom… 

37 élus de gauche ont donc quitté la salle le 11 juillet pour protester et ne pas participer au vote du nouvel exécutif. Puis les six « élus malgré eux » du bureau ainsi que les maires de gauche de Ballan-Miré (Thierry Chailloux) et de Notre-Dame-d’Oé (Patrick Lefrançois) ont démissionné de leur poste fin juillet, une démission acceptée par la Préfète.

Malgré une rencontre cet été, chacun campe sur ses positions : Augis, dont « la porte reste ouverte », affirme vouloir diriger une majorité cohérente pour mettre la Métropole au travail après un an d’atermoiements ; Denis réclame plus de vice-présidences car la Métropole ne peut pas avancer sans sa ville centre. Là dessus tout le monde est d’accord mais, pour l’instant, rien n’est mis en œuvre pour réintégrer Tours dans l’exécutif. Il faudra attendre le prochain conseil métropolitain – qui n’est pas fixé pour le moment – pour savoir comment agiront les uns et les autres. Mais en attendant, cette situation – quels qu’en soient les responsables à droite comme à gauche –
donne une image déplorable de la politique à la sauce tourangelle. Et puis, surtout, donne l’impression aux Tourangeaux qu’ils sont le cadet des soucis des élus qui ont d’autres priorités que de faire avancer les dossiers métropolitains au service
des habitants… 

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