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L’Art déco à Tours

L’Art déco à Tours

L’entre-deux-guerres, intense période de reconstruction, est propice au développement d’un nouveau style, et Tours n’y échappe pas. La ville est jalonnée de très beaux exemples Art déco, nous invitant à lever les yeux, le plus emblématique étant l’Immeuble Duthoo (42-50, rue Jules Charpentier).
Rédaction
L’Art déco à Tours

L’Immeuble Duthoo est construit en 1908 pour Arthur Duthoo, propriétaire du Grand Bazar (ancêtre des Galeries Lafayette), qu’il destinait à ses employés. L’architecte Jean-Frédéric Wielhorsky imagina un double porche central entouré de part et d’autre de six maisons mitoyennes, chacune dotée d’un jardinet et du confort dernier cri : gaz de ville, électricité et chauffage, grand luxe pour l’époque. Cet immeuble marque parfaitement la transition entre Art nouveau et Art déco. On y retrouve une façade en accordéon alternant les bow-windows, décors de grès flammés bleu-vert et motifs de feuilles de marronnier si caractéristiques.

Il fut le premier d’une longue liste de constructions que l’on peut arrêter vers 1937 avec l’édification de la Poste Centrale (1, boulevard Béranger), construite à l’emplacement de l’ancienne prison de Tours. Long de 77 mètres, cet édifice imposant s’inscrit dans la continuité des grands bâtiments administratifs édifiés précédemment (hôtel de ville et palais de justice).

Le début de la Deuxième Guerre Mondiale sonne donc le glas de ce style éphémère. Pourtant, en moins de 30 ans, plus d’une centaine de bâtiments furent construits dans ce style à Tours, comme par exemple le Grand-Hôtel
en 1927 (9, place du Général Leclerc) ou encore la Chapelle des frères mineurs en 1930 (8, rue de la Pierre), quartier Saint-Symphorien.

L’art déco c’est aussi l’utilisation de la mosaïque. Les mosaïques du célèbre Sante Vallar décorent de nombreux édifices à Tours, comme la façade du fleuriste du n°8 de la rue Georges Courteline réalisée en 1930. On en retrouve au 74 rue de la Californie, ou au 26 rue Febvotte, la maison-atelier de l’artiste, réalisée par Gastin Labadi en 1932 ; et surtout sur les façades de l’ancienne maison-close de l’Étoile Bleue (15 rue du Champs de Mars). C’est ici que l’art déco trouve son expression la plus étonnante : une bâtisse du XVe siècle remaniée dans un style Art déco en 1923.

 
d’infos : Tours, l’essentiel et l’insolite, Aurélie Schnel et Pascal Avenet, Éditions Sutton ; 12,90 €.

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