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Tristan Thauvin : à grande échelle
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Tristan Thauvin : à grande échelle
Portrait

Tristan Thauvin : à grande échelle

À seulement 27 ans, il a déjà le grade de sergent au sein de la célèbre brigade des sapeurs-pompiers de Paris. Retour sur le parcours d’un jeune Orléanais modeste, mais ambitieux
Hugo De Tullio
03/06/2014 : entre au sein de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris
10/2014 : fin de sa formation, affectation dans un centre de secours
30/08/2020 : devient sergent

Les rêves de gosse qui finissent par se réaliser n’existent pas que dans les livres ou les films. La preuve avec Tristan Thauvin : chez cet Orléanais ayant suivi sa scolarité à Ormes puis Ingré, l’envie de devenir pompier remonte à son plus jeune âge : « comme beaucoup d’enfants, j’avais une passion pour les camions rouges », dit-il. Dès 16 ans, l’adolescent devient ainsi pompier volontaire et suit une formation à Chevilly pendant six mois pour être apte à faire des interventions de secours sur le terrain. « Ça n’a fait qu’amplifier mon envie d’être pompier », se rappelle le garçon, qui se souvient pourtant qu’au centre de secours, le nombre d’interventions était assez minime. Qu’importe : l’aide apportée aux autres, le dépassement de soi et l’intensité physique sont les moteurs qui poussent Tristan à persévérer dans cette voie.

En parallèle, il passe un BAC STI Génie Civil, mais sa tête est ailleurs : « mes parents voulaient que je continue avec un BTS, mais j’étais tellement obstiné à devenir pompier… Le métier était fait pour moi. » Le jeune homme a 18 ans et décide alors de passer les examens pour devenir pompier de Paris. Mais on n’entre pas dans cette prestigieuse brigade d’un coup de baguette magique : il faut à l’Orléanais un peu de patience et beaucoup de travail pour atteindre ses objectifs. D’abord, monter un dossier auprès du CIRFA* d’Orléans. Puis se préparer physiquement pour passer le concours, car « le recrutement est serré, et il n’y a pas beaucoup de places… » Jamais statique, Tristan Thauvin travaille également pendant près de deux ans en tant qu’intérimaire comme manutentionnaire, postier ou même employé aux abattoirs. À 20 ans, il finit par être sélectionné et doit passer trois jours à Vincennes pour y passer des tests médicaux, psychotechniques et sportifs, ainsi qu’un entretien individuel. Sans surprise au vu de la motivation du bonhomme, le candidat est pris directement. Mais qu’on ne s’y trompe pas : « le plus dur n’est pas d’y entrer, mais d’y rester… »

Sept ans après ses premiers pas au sein de la brigade parisienne, Tristan ne regrette rien. Il place d’ailleurs « la curiosité » comme l’une des qualités principales de son métier : « il y a beaucoup de choses à apprendre tous les jours. » Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il passe régulièrement des concours internes pour monter en grade. Aujourd’hui sergent, l’Orléanais bénéficie de son propre appartement, en dehors de la caserne. Un vrai confort, quand on connaît le quotidien des pompiers de Paris : « le rythme des gardes de 48 h non-stop est fatigant. Qu’on fasse une nuit blanche ou pas, on recommence nos interventions le lendemain, c’est un peu épuisant. » Les fatigues physique et psychologique vont de pair : « je ne peux pas détailler mes missions, mais celles qui marquent le plus sont liées aux enfants. On peut perdre aussi nos frères d’armes dans des interventions qu’on peut faire nous-mêmes tous les jours, ce n’est pas évident. » 

Ce n’est un secret pour personne : les hommes et femmes qui souhaitent devenir un jour pompier le sont aussi pour combattre le feu. Et il le concède, Tristan Thauvin ne déroge pas à cette règle : « on voudrait tout le temps faire des incendies, c’est ce qui nous anime… » Cependant, seules 3 à 4 % des activités correspondent à ce genre d’interventions. « Je n’ai pas le prestige d’avoir fait les plus gros incendies, mais j’en ai déjà vécu quelques-uns », précise toutefois le sergent. Entendre la sonnerie correspondant à un départ pour feu provoque chez les pompiers beaucoup d’adrénaline, mais aussi un peu de peur. « S’il n’y en a pas, c’est à ce moment-là que le danger peut arriver », reconnaît Tristan.

Du feu dans les jambes

Depuis l’apparition du Covid-19, lui et ses collègues ont vu leurs missions évoluer, comme la vaccination. En effet, un vaccinodrome géré par les pompiers de Paris a été installé porte de Versailles. Et quand, enfin, le militaire n’est pas en train d’éteindre un feu, secourir un blessé ou vacciner un Parisien, il passe son temps libre à… faire du sport. Course, cyclisme, musculation, natation… Tristan Thauvin n’a pas forcément de domaines de prédilection, si ce n’est « ce besoin de bouger et pouvoir se déplacer. » Jamais statique, on vous a dit…

* Centre d’Information et de Recrutement des Forces Armées

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