Elle porte un prénom et un nom d’héroïne digne des Années folles, quand un bouillant vent de création soufflait sur Paris. Paris, une ville où Violette Finet est née et qu’elle a retrouvée, une fois son bac obtenu à Orléans. Dans la capitale, elle intégra une école de mode, où elle obtint son diplôme de styliste modéliste. Puis elle a commencé sa carrière chez Barbara Bui, à la production. « J’ai toujours eu en tête de travailler à l’atelier, et là-bas, les modélistes m’ont formée, confie-t-elle.J’ai aussi été patronnière Lectra (ndlr : digitalisation et modification de patrons sur système informatique), puis j’ai été assistante styliste pour une marque qui a disparu, avant, pendant deux ans, d’occuper plusieurs postes d’intérim. La mode, soyons honnête, c’est vraiment un milieu très difficile. Il faut avoir énormément de contacts pour percer. Il aurait fallu que je reste chez Barbara Bui plusieurs années pour obtenir le poste que je voulais… » Au long de ce parcours semé d’embûches, Violette Finet a cependant pu connaître toutes les étapes de la mode, du croquis à la commercialisation du vêtement en boutique.
Elle a pris une pause dans son parcours professionnel en 2004 pour s’occuper de son premier enfant, puis du second, puis des deux qui ont suivi. « Quatre enfants, c’est déjà une mini-entreprise ! » glisse-t-elle aujourd’hui en riant. En parallèle, l’envie de créer ne l’a pas quittée, elle qui apprécie la confection de vêtements pour ses enfants, pour elle-même ou à l’occasion de mariages. En 2011, elle est revenue à Orléans pour mieux profiter de la vie de famille et, en 2016, quand ses enfants étaient assez grands, l’envie de retrouver sa profession l’a amenée à créer sa propre marque, une décision garante d’indépendance et de flexibilité. « La femme Violette Finet est élégante et féminine. Les pièces que je crée, ce sont celles que je porte, indique cette pétillante quarantenaire, qui trouve l’inspiration dans ses voyages, ses rencontres, les expositions et l’actualité. J’aime beaucoup tout ce qui est un peu brillant, pailleté, et ce qui a un petit côté théâtral. » Avec deux collections par an, elle confectionne des pièces uniques ou en très petite quantité. Adepte de l’upcycling (voir p.12), elle va puiser dans ses tissus de stocks dormants de grandes maisons de luxe ou de fabricants français haut de gamme, avec une affection toute particulière pour les tissus complexes et luxueux, jacquards, brocarts ou tweeds : « Je me rends très souvent à Paris dans des friperies où j’achète des foulards en soie et autres pièces. Tout le défi est de partir du vêtement existant et de le transformer en quelque chose de désirable. Mais je ne trouve pas toujours des pépites ! » Ce qui était autrefois une façon de détourner la problématique d’approvisionnement en tissu pour une créatrice débutante est maintenant une marque de fabrique, et Violette s’est prise au jeu de ce casse-tête créatif. Elle a ainsi pu constater qu’énormément de vêtements qui ont peu servi sont jetés. Avant la pandémie, la styliste parcourait la France avec ses valises, à la rencontre de boutiques de créateurs, braderies éphémères, maisons de mode, collectifs et salons. Aujourd’hui, elle développe le digital et prépare actuellement la collection Printemps-Été 2023 sur la base d’un stock de taies d’oreiller, de nappes et de draps brodés qu’elle a récupérés. Cette année, elle développera les patchs de tissu brodé agrémentés de perles pour les vendre à la pièce.
Hors couture
Passionnée de pole dance et de yoga, Violette Finey est aussi une sportive et une voyageuse (elle a de la famille au Chili et son époux est hispano-suédois). « D’ailleurs, j’aime bien aller boire un verre à La Famille, rue de Bourgogne, car ils font du Pisco Sour, une boisson péruvienne que j’ai l’habitude de boire au Chili », conclut-elle, toujours pimpante. Tchin !
www.violettefinet.fr, sur Instagram et sur Facebook. Les bandeaux et serre-tête Violette Finet sont en vente à la boutique Julia Brami, 70 rue de la Charpenterie.