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Manifestation à Tours : pas de nouveau souffle malgré la 6e journée de mobilisation

Manifestation à Tours : pas de nouveau souffle malgré la 6e journée de mobilisation

La 6e journée de mobilisation à Tours a été du même niveau que celle organisée le 21 janvier. Pas de raz de marée donc sur les bords de Loire, la manifestation n’a pas débordé, pas de crue et pourtant les manifestants y croyaient, au retrait…
Patrice Naour

En fin de cortège la rumeur a enflé : « On serait 25 000… » Mais quelques minutes plus tard, le verdict de la Préfecture tombait : 11 500 manifestants « seulement » étaient rassemblés en ce 7 mars, soit à peu près le même niveau de mobilisation que lors du 21 janvier. Le record de la manifestation du 31 janvier qui avait rassemblé 15 000 personnes n’a donc pas été battu. Conclusion : pas de raz de marée à Tours en ce début mars, la mobilisation est du même niveau qu’au lancement du mouvement en janvier… Et ces chiffres peuvent être considérés comme fiables car à Tours, contrairement à d’autres villes comme Paris par exemple, les données livrées par la Préfecture sont considérées comme « honnêtes » selon les observateurs habitués à suivre les manifestations.

Ce 7 mars, le cortège avait changé d’itinéraire : il s’est élancé de la place Anatole-France et non de la place de la Liberté, pour traverser le pont Wilson, reprendre les quais jusqu’au pont Napoléon, puis retour par la rue de la Victoire, les Halles, le boulevard Béranger et la place Jean-Jaurès. La tête de cortège arrivait au pont Napoléon que les derniers manifestants s’engageaient sur le pont Wilson, un cortège de moins de 2 km de long donc, contrairement au 31 janvier.

La solution : augmenter les salaires

Les conditions météo étaient pourtant idéales pour une balade militante sur les bords de Loire. Et les manifestants motivés pour tenter de faire reculer le Gouvernement sur sa réforme se sont élancés au rythme des slogans comme « La retraite on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder ! ». « 64 ans, ce n’est pas possible pour nous, disent en chœur les personnels hospitaliers. On travaille déjà jour et nuit, les week-ends, on a des rythmes démentiels avec le manque de personnel, on est usé, déjà pour atteindre 62 ans c’est très compliqué, alors 64 ans, on n’y pense même pas… »

D’autres comme Yvon, retraité, ancien de la grande distribution, venu de Chambray, sont plus nuancés. « Pourquoi pas une réforme des retraites ? Mais une réforme juste qui permette à ceux qui ont des métiers difficiles de partir plus tôt, moi j’étais usé avant 60 ans alors 64 ans, je n’imagine même pas comment j’aurais pu faire… » Jean-Marc, descendu de l’usine SKF de Saint-Cyr-sur-Loire, préférerait lui qu’on ne parle pas de l’âge de départ mais du nombre de trimestres. « j’ai commencé à 16 ans, j’aurai mes trimestres à 58 ans, pourquoi me faire aller jusqu’à 64 ans ? Ce serait plus juste pour ceux qui ont commencé tôt de prendre en compte les trimestres… »

Le sentiment d’injustice devant cette réforme était largement partagé dans le cortège où les centrales syndicales regroupées derrière leurs bannières avancent chacune une solution. Pour la CGT, pas de doute, « la solution, c’est d’augmenter les salaires, si vous augmentez tous les petits salaires, cela fait des cotisations supplémentaires et les 10 milliards sont vite trouvés », selon Yves, cheminot qui devra travailler quelques trimestres en plus si la réforme est adoptée. Tout comme Victor, mécanicien de 58 ans qui a déjà des problèmes musculaires et squelettiques à force d’être penché sur ou sous les voitures en permanence. « Ce ne sont pas les deux années en plus qui vont me tuer car les conditions de travail se sont améliorées ces dernières années, mais ce sont les trente années passées à porter des charges lourdes cassé en deux, celles-là elles m’ont déjà bien usé… » Et son voisin de rajouter : « De toute façon là-haut, Macron et ses copains, le boulot, ils ne savent pas ce que c’est, ils ont jamais été à l’usine… »

La reconduction en question

Chaque cas est unique et chacun connaît quelqu’un ou quelqu’une dans le défilé qui a déjà des problèmes de santé en raison de la pénibilité de son emploi. C’est pour cela que tous veulent le retrait de cette réforme Macron-Borne. Quant à savoir si le mouvement doit se prolonger pour aboutir à un blocage du pays, beaucoup y sont favorables même si un recul du Gouvernement serait préférable. « Mais si on n’arrive pas à se faire entendre, il faudra bien trouver d’autres moyens », avance un membre de la CGT. Pour la majorité des manifestants présents, une grève prolongée n’est pas possible. Ils misent sur certaines professions pour prolonger le mouvement. Et pourquoi pas, sur le ralliement des lycéens et étudiants qui ont très peu participé aux défilés précédents. La faculté des Tanneurs était bien bloquée mardi matin mais pour combien de temps ? Quelques lycées aussi se sont mobilisés, mais pas de quoi s’enflammer…

Les cheminots, eux en tous cas, dès avant de se mettre en marche vers le lieu de départ de la manifestation, avaient voté sur le parvis de la gare de Tours la reconduction de la grève pour le mercredi 8 mars. En espérant toujours faire reculer le Gouvernement…

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