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La cosmétique, un intérêt capital(e)

La cosmétique, un intérêt capital(e)

La 8e édition du salon international de l’innovation en cosmétique, Cosmetic 360, s'est déroulé les 12 et 13 octobre à Paris. Avec vingt entreprises exposantes, le Centre-Val de Loire confirme sa place majeure en matière d’innovation cosmétique en France. Focus sur cette filière d’excellence régionale.
Gaëla Messerli

La région Centre-Val de Loire était présente en force, cette semaine, sur le salon international de l’innovation en cosmétique, Cosmetic 360, organisé par la Cosmetic Valley. Pourquoi un tel déploiement ? Parce que la filière cosmétique est présente dans tous les départements de la région. En effet, 51 entreprises de production allant de la parfumerie au maquillage en passant par les produits de beauté et d’hygiène sont installées sur le territoire. « Il n’y a pas que de grands noms de la cosmétique, on trouve surtout 85 % de PME-TPE », insiste d’ailleurs Christian Masson, le directeur du pôle de compétitivité Cosmetic Valley, qui a son siège à Chartres. 

Cette filière « Made in France » est en forte croissance (+ 5 % par an), la « France étant leader en matière d’exportation » dans ce domaine. Si, avec la diminution des interactions sociales, la période Covid a entraîné des chutes des ventes des rouges à lèvres et des parfums, « nous avons par contre observé une belle augmentation des activités autour de l’hygiène et des produits de soins », rappelle Christian Masson. Malgré ces turbulences, la structure de la filière, qui était déjà fortement basée en France, n’a pas eu trop à souffrir des conséquences des délocalisations. « Petites et grandes entreprises ont d’ailleurs toutes participé, à leur échelle, à la fabrication de gel hydro-alcoolique pour les hôpitaux ou les maisons de retraite », indique Christian Masson, qui souligne néanmoins qu’aujourd’hui encore, un grand nombre d’emplois restent non pourvus dans ce secteur. Pourtant, selon l’agence de développement économique régional Dev’Up, le bassin d’emplois représente plus de 6 000 postes en région pour 3,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en export.

Depuis les années 70

La cosmétique et la région Centre-Val de Loire nourrissent une longue histoire commune. Dior, Gemey ou Shiseido font ainsi partie de longue date du paysage de la métropole orléanaise. À l’échelle régionale, des implantations ont commencé à partir des années 70 « avec la décentralisation de l’industrie cosmétique, raconte Christian Masson. Des entreprises comme Guerlain ont quitté Paris pour s’implanter dans le reste de l’Ile-de-France, en région Centre-Val de Loire ou en Normandie. » La Cosmetic Valley est quant à elle née à Chartres en 1994, à l’initiative d’une vingtaine d’entreprises d’Eure-et-Loir. « L’objectif était de voir comment il était possible de travailler ensemble et de porter collectivement les couleurs de la France sur les marchés étrangers. En 2005, l’association est devenue un pôle de compétitivité en ajoutant au développement du réseau une partie “innovation” », détaille Christian Masson. Depuis 2014, ce pôle de compétitivité basé en région Centre-Val de Loire coordonne la filière nationale et a des bureaux à Caen, Bordeaux, Bruxelles et même à… Cayenne (Guyane).

Orléans capitale scientifique

« Si l’histoire a fait de Chartres le siège de la Cosmetic Valley, il y a à Orléans l’université et ses laboratoires de recherche, 

détaille Christian Masson. C’est là qu’on trouve une capitale mondiale scientifique. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’école AgroParisTech a choisi de s’y installer : c’est pour être au plus près de ces laboratoires. » L’arrivée d’un bureau de la Cosmetic Valley à l’AgreenLabo d’Orléans, l’an prochain, est un autre symbole puissant.

Au sein de la Cosmetic Valley, on rappelle cependant que si l’on associe facilement Chartres et Orléans à la cosmétique, celle-ci se développe également à Blois – avec Procter & Gamble et Sisley – ainsi qu’à Tours, « au niveau des biotechnologies et du sensoriel ». Parmi les grands axes de développement des entreprises et laboratoires de recherche régionaux, « il y a une plus grande utilisation de l’intelligence artificielle afin de concevoir une meilleure application pour la peau, un produit de plus en plus personnalisé mais aussi une recherche de la naturalité, analyse Lucie Chamaret, chargée de mission à Dev’up. Beaucoup d’autres innovations en matière de dermoscosmétique sont également au programme ». L’expansion de la cosmétique en région n’est sans doute pas près de s’arrêter.

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