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« Le sport a changé ma vie »

« Le sport a changé ma vie »

Évoluant au club de l’US Orléans Loiret Judo, Sandrine Martinet, la porte-drapeau tricolore aux Jeux paralympiques de Tokyo, a remporté une nouvelle médaille au Japon. Retour, avec elle, sur une expérience unique et un cheminement exemplaire.
Hugo De Tullio
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« Fatiguée, mais hyper heureuse et fière ». Quelques jours après sa finale perdue dans sa catégorie des moins de 48 kilos, la judokate Sandrine Martinet n’a, ce lundi matin, que très peu de temps à nous consacrer au téléphone. Elle prend toutefois quelques minutes pour raconter à La Tribune Hebdo comment elle a vécu ses derniers Jeux paralympiques à la saveur forcément particulière, Covid-19 oblige. Malgré l’absence de public et des tests de dépistage à satisfaire tous les matins, l’athlète de l’USO Judo assure avoir vécu une expérience positive dans cette bulle sanitaire : « on ne pouvait pas se déplacer comme d’habitude, mais pour mon rôle de porte-drapeau, c’était super de pouvoir échanger avec tous les athlètes. On s’est plus côtoyé, on était plus soudés, il y avait une vraie cohésion. » 

Une osmose tricolore qui s’est traduite par 54 breloques, soit 19 de plus que s’était fixé l’équipe de France. La délégation tricolore a finalement terminé à la 14e place au classement général des médailles. « C’est énorme, mais il va falloir bien travailler pour faire encore mieux à Paris », rappelle Sandrine Martinet. Le rôle de porte-drapeau qu’elle a tenu a marqué son séjour nippon ; la médaillée a d’ailleurs pris cette mission très à cœur : « il fallait soutenir les athlètes, montrer l’exemple et faire passer les bons messages », explique-t-elle.

Palmarès impressionnant

À titre personnel, la judokate n’a pas caché sa déception juste après sa défaite en finale face à l’Azerbaïdjanaise Shahaha Hajiyeva. Quelques jours plus tard, le recul aidant, l’athlète sait qu’elle a « beaucoup de chances de décrocher une médaille ». « Même si ce n’est pas celle que j’espérais, ajoute-t-elle, elle reste belle. C’est le symbole de tout le travail accompli et de tous les gens qui m’ont aidée. » Rappelons que le palmarès de la judokate de l’USO reste impressionnant, après deux médailles d’argent remportées à Athènes et Pékin, et un titre paralympique à Rio, en 2016. Une année où Sandrine Martinet a également été faite Chevalier de la Légion d’honneur. Mais lundi matin, ce qui revenait dans sa bouche, c’était aussi la joie que venait de lui procurer, la veille, la cérémonie de clôture au Trocadéro : « nous avons pu partager avec notre public, à Paris, dans un lieu iconique ! Si on m’avait dit qu’un jour, je serais avec une partie des médaillés sur une scène face à la Tour Eiffel et plus de 9 000 personnes, je ne l’aurais jamais cru… »

Les Jeux de Tokyo étaient pour Sandrine Martinet sa dernière expérience paralympique. Aucune nostalgie à l’heure de regarder en arrière, si ce n’est de la reconnaissance pour le sport, qui lui a, dit-elle, apporté « énormément de choses. En dehors des médailles, c’est une extraordinaire aventure humaine. Ça a changé ma vie. » C’est pourquoi la judokate veut donner envie aux jeunes de pratiquer une activité physique et s’inscrire à des clubs, car le sport apporte « en termes d’autonomie, de dépassement de soi et d’amitié. » Elle souhaiterait toutefois que la visibilité des sportifs en situation de handicap évolue : « j’aimerais qu’on parle du parasport en dehors des Jeux. J’espère que la lumière [sur ces disciplines] ne se rallumera pas trois semaines avant le début des Jeux à Paris. » Car selon elle, l’un des chantiers les plus importants en vue des JO 2024 reste l’accessibilité. Mais quoi qu’il arrive, pense-t-elle, « ces Jeux seront incroyables… »

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