Avec une année 2021 qui a vu le PIB français croître de 6,7 % et une inflation progresser de 2,8 % sur un an, les différents experts tablent sur une croissance de 3 % à la mi-2022 et une inflation supérieure à 2,6 % au premier semestre 2022. Au niveau régional, l’emploi salarié progresse quant à lui de 0,3 % par rapport au deuxième trimestre 2021. Le taux de chômage est quant à lui quasi stable, aux alentours de 7,3 %, mais serait plus bas qu’avant la crise. Au contraire de l’emploi salarié, qui dépasse son niveau d’avant-crise dans tous les secteurs, sauf l’industrie. Pour ces différents experts, pas de secrets : l’activité partielle a servi d’amortisseur. En région Centre-Val de Loire, elle a d’ailleurs représenté 807,8 M€, soit plus de 84 millions d’heures. Preuve d’une reprise qui semblait s’amorcer en fin d’année dernière, les créations d’entreprises étaient aussi en hausse de 7,6 % au 3e trimestre 2021. Le tableau n’était cependant pas totalement idyllique car, lors de la dernière enquête conjoncturelle diligentée, 58 % des entreprises interrogées exprimaient des difficultés d’approvisionnement, auxquelles se sont ajoutées des absences liées à l’épidémie. Malgré des carnets de commandes bien garnis, les perspectives demeurent ainsi incertaines à très court terme, et l’activité pourrait évoluer bien peu dans l’ensemble. L’Insee anticipe ainsi, en début d’année, une baisse du niveau de revenu disponible de 0,4 %, anticipant la hausse continue des prix. Néanmoins, les différents acteurs de l’économie restent confiants. « Alors que les mesures de soutien à l’économie arrivent à leur fin, il n’y a ni faillites en cascade ni chômage en hausse. Par contre, il y a une forte augmentation du prix des matières premières, que les entreprises avaient peu répercutée jusqu’à présent. Mais à un moment donné, elles le seront sur le consommateur », explique Marie-Agnès de Montbron. Les prix de l’énergie sinon ont certes augmenté, mais la directrice régionale de la Banque de France rappelle qu’ils avaient baissé pendant la crise.
Et les crédits ?
En 2021, la Banque de France analysait au niveau national une croissance des encours de crédit aux particuliers de 5,7 %, soutenue par le dynamisme du crédit immobilier (+ 6,4 %), tandis que les crédits à la consommation augmentaient également de 2,1 % en 2021. Cette production élevée a été notamment favorisée par des taux intérêts toujours historiquement bas (1,10 % en décembre), en baisse de 13 points de base sur l’année 2021. « On n’observe pas de chute de la distribution du crédit ni de restriction, estime ainsi Marie-Agnès de Montbron. Depuis la loi Lagarde, il y a une vraie prise en compte du taux d’effort. Le message du gouverneur de la Banque de France a restauré un garde-fou. Aujourd’hui, c’est une frange très faible de la population qui n’accède pas au crédit. » Les banques font un gros travail pédagogique en amont, estime la Banque de France en région Centre-Val de Loire. « A contrario, dans les dossiers de surendettement, de nombreux propriétaires de biens immobiliers sont loin d’être remboursés. » Le nombre de ces dossiers n’aurait, cependant, pas augmenté.