Le Nouvel Espace du Cher réalise actuellement la rivière de contournement du barrage
de Savonnières dans le cadre d’un vaste programme de restauration de la continuité écologique de la rivière afin de permettre aux poissons « grands migrateurs » de remonter le cours d’eau.
C’est parti pour quatre mois de travaux ! Enfin, moins de trois à présent puisqu’ils ont débuté fin août et, si tout se passe bien, s’achèveront fin décembre. L’objet de ce chantier : construire une rivière de contournement de 250 m de long et 6 m de large au fond (mais jusqu’à 23 m au niveau du terrain environnant) pour 4 m de profondeur pour contourner le déversoir de Savonnières et ainsi permettre aux poissons dits « grands migrateurs » (l’anguille, la lamproie marine et la grande alose) de remonter le cours du Cher pour aller se reproduire dans des endroits plus favorables. Une passe existe déjà depuis les années 1990 mais elle n’est plus adaptée car les connaissances de ces espèces ont évolué depuis et les aménagements existants s’avèrent peu satisfaisants. De plus, le lit du Cher s’enfonce en aval du barrage. Le niveau d’eau est plus bas, et la passe actuelle est devenue plus difficile à franchir pour les différentes espèces. En effet, le « seuil » de Savonnières crée une chute d’eau qui peut atteindre 2,20 m en périodes de hautes eaux, autant dire l’Everest pour de nombreuses espèces de poissons ! L’aménagement est conçu pour fractionner ce dénivelé en huit chutes plus petites de quelques centimètres chacune, plus facilement franchissables par de nombreuses espèces.
Huit petites chutes réparties sur 250 m
Ce choix d’une nouvelle passe présente de nombreux avantages : une meilleure intégration dans le paysage (par rapport aux passes à bassins en béton) ; la rivière est franchissable par toutes les espèces aquatiques, et pas seulement les grands migrateurs ; elle est aussi utilisable pour certaines pratiques nautiques ; l’entretien est plus facile, etc. Le choix technique d’un talus en pente douce et de petites chutes sont aussi pensés pour éviter les dangers et permettre des usages nautiques avecle passage de bateaux et canoës.
« Mais les études de terrain réalisées fin 2019 ont mis au jour une difficulté, explique Vincent Loison, directeur technique du NEC. Le site est majoritairement constitué de sable très fin en profondeur, les circulations d’eau auraient rapidement déstabilisé les talus, il a donc été décidé la construction de parois étanches, de part et d’autre de la rivière, avec une stabilisation par des talus en enrochements végétalisés. »
C’est pour réaliser ces parois qu’une machine spéciale a été à l’œuvre pendant deux semaines début octobre : elle permet de créer les parois en même temps qu’elle creuse le sol. Une prouesse technique qui a permis de réaliser un gain de temps considérable sur la durée du chantier.