Les points chauds en Indre-et-Loire | Tribune Hebdo

Les points chauds en Indre-et-Loire

Cinq circonscriptions sont en jeu les 12 et 19 juin. Elles sont détenues aujourd’hui par quatre députés Ensemble (ex-LREM) portés à l’Assemblée nationale par la vague macroniste de 2017. Une seule est détenue par la droite (Sophie Métadier, UDI, dans la 3e sur le sud du département autour du Lochois). Plus aucune par la gauche donc qui a fait l’union au niveau national pour tenter de reconquérir la 1re (Tours) et, pourquoi pas la 4e (sud-ouest autour du Chinonais).

Entre 8 et 10 candidatures dans chaque circonscription

Les cinq « circos » d’Indre-et-Loire font le plein des candidat(e)s. Ceux des partis dits « de gouvernement » (Ensemble, NUPES et LR-UDI) mais aussi les partis traditionnels comme Lutte ouvrière qui présente des candidat(e)s dans toutes les circonscriptions comme le parti naissant d’Éric Zemmour qui en fait de même. Le RN présente aussi des candidatures partout, preuve que le parti lepéniste se structure et recrute plus large car il avait toujours eu du mal à présenter des candidat(e)slors des scrutins locaux. Si l’on y ajoute quelques écologistes indépendants, des candidatures animalistes et quelques autres d’extrême gauche, on parvient au total de 8 à 10 candidatures par circonscription. Ce qui va forcément engendrer

une « dispersion » des voix entre tou(te)s ces candidat(e)s et, sans aucun doute, en affaiblir certain(e)s. Difficile de dire dans quelles proportions et quelle circonscription car tout dépendra en premier lieu de la participation. Car cela reste la grande question : ce scrutin législatif mobilisera-t-il les électeurs en Indre-et-Loire ? En 2017, la participation avait été inférieure à 50 % sur le département.

1re circonscription (Tours) : La meilleure chance pour la gauche

Si l’on se fie aux résultats de l’élection présidentielle, le candidat de la NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale) Charles Fournier a des chances de l’emporter. Jean-Luc Mélenchon a fait jeu égal avec Macron au 1er tour et le cumul des voix mettait la gauche en tête. Pour les législatives, le vice-président de la Région a fédéré autour de lui toutes les forces de gauche et écologistes et même les anciens de La France insoumise qui avaient été exclus du parti pour avoir présenté une liste « dissidente » aux municipales sous la bannière de l’association C’est au Tour(s) du Peuple ! sont de retour au bercail. Déjà un petit événement en soi. La gauche et les écologistes font front commun et disposent d’une force de frappe certaine pour la campagne avec de nombreux militants.

Le résultat dépendra de la cote de popularité du député sortant Philippe Chalumeau élu en 2017. S’est-il bien implanté dans sa circonscription, est-il reconnu, son travail est-il apprécié ? Et son étiquette macroniste lui assure-t-elle un gain de popularité ou, au contraire, est-elle un fardeau à l’heure où le Président, s’il a été réélu, ne surfe plus sur la vague de « dégagisme » comme en 2017. L’effet « une majorité pour le Président » jouera encore cette fois, mais dans des proportions bien moindres qu’il y a cinq ans.

L’arbitre du duel entre Philippe Chalumeau et Charles Fournier sera le LR Olivier Lebreton, vice-président aux finances du Département et ancien adjoint à Tours. Malgré le mauvais score de Valérie Pécresse à Tours (4,98 %) à la présidentielle, son ancrage local et sa bonne image auprès de l’électorat de droite devrait lui permettre de perturber le duel annoncé.

2e (nord-est) : Qui pour battre Daniel Labaronne ?

Le député sortant macroniste a beaucoup « labouré » sa circonscription et affiche un bilan qui devrait lui permettre de bien figurer. En outre, la multiplication des candidatures à droite avec la présence d’Angélique Delahaye, ancienne députée européenne non investie par LR qui part au combat sous la bannière des agriculteurs, affaiblit ses opposants avec un risque de dispersion des voix.

3e (sud) : Le mauvais tour de la « macronie » à la droite

Ensemble, le mouvement présidentiel, a désigné un candidat face à la députée sortante Sophie Métadier (UDI) élue en 2020 en remplacement de Sophie Auconie, ce qui n’avait pas été le cas en 2017 ni en 2020. La guerre est donc déclarée et c’est Henri Alfandari, maire de Genillé et conseiller départemental, membre du parti d’Édouard Philippe, Horizons, qui mène le combat. L’élu local parviendra-t-il à faire vaciller l’ancienne maire de Beaulieu-lès-Loches, élue depuis deux ans seulement, dans un territoire traditionnellement acquis à la droite sous cette bannière macroniste tendance Philippe ? Le duel s’annonce serré.

4e (sud-ouest) : La revanche de 2017 possible ?

L’ancien député PS Laurent Baumel, battu en 2017, est de retour sous la bannière NUPES après avoir aussi mené le combat des municipales à Chinon en 2020. Parviendra-t-il à prendre sa revanche sur Fabienne Colboc, élue il y a cinq ans lors de la vague LREM ? Les jeux sont ouverts et l’adjointe à Chinon Sophie Lagrée, soutenue par toute la droite (LR – UDI – Nouveau Centre), pourrait tirer les marrons du feu dans un territoire rural traditionnellement à droite.

5e (nord-ouest) : Sabine Thillaye en pole position

C’est un peu le même cas de figure que dans la 3e circonscription : sur un territoire essentiellement rural bien qu’intégrant une partie de la Métropole et de Tours-nord, il y a une prime au sortant. On voit mal la gauche percer au nord-ouest du département qui a voté très à droite à la présidentielle. De même LR, depuis le départ de Philippe Briand en 2017, a perdu du terrain. Son candidat Fabrice Boigard (adjoint à Saint-Cyr et ex-conseiller départemental) parviendra-t-il à faire mieux qu’en 2017 pour empêcher le parti macroniste de renvoyer la députée sortante Sabine Thillaye à l’Assemblée nationale ? Réponse le 12 juin !

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