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Les Macronistes ballottés en Indre-et-Loire

Les Macronistes ballottés en Indre-et-Loire

• En 2017, ils avaient presque réalisé le grand chelem avec quatre députés LREM sur cinq dans le département, sans présenter de candidat(e) face à l’UDI dans la 3e. • Au soir du 1er tour, Daniel Labaronne (2e) et Sabine Thillaye (5e) sont en ballotage favorable. La candidate se retrouvant même face à un RN au second tour, ce qui est une première pour le parti lepéniste en Indre-et-Loire. • Fabienne Colboc est au coude à coude avec Laurent Baumel, le revenant, dans la 4e. • Le député de Tours, Philippe Chalumeau, est en ballotage très défavorable face au candidat NUPES Charles Fournier qui totalise près de 40 % des suffrages. • À l’inverse, la majorité présidentielle peut gagner la 3e grâce à Henri Alfandari qui, sous la bannière Horizons du parti d’Édouard Philippe, est arrivé en tête du 1er tour en éliminant Sophie Métadier, la députée sortante. • Le second tour s’annonce serré et les résultats dépendent de deux facteurs : le report des voix des électeurs qui, comme ceux de LR ou du RN, n’ont plus de candidats en lice et, conséquemment, de la participation avec ou pas la remobilisation éventuelle des abstentionnistes du 1er tour. Rien n’est donc joué et la majorité présidentielle peut encore décrocher quatre voire cinq des sièges en Indre-et-Loire.
P.N.

Les scores n’ont plus rien à voir avec ceux de 2017 mais la situation n’est pas désespérée et la majorité présidentielle peut toujours retrouver le même nombre de députés qu’il y a cinq ans. Tout dépendra des reports de voix des électeurs qui n’ont plus de candidat au second tour. Le RN en tête qui a réalisé des scores supérieurs à 20 % dans quatre circonscriptions sur cinq, sauf à Tours où il est à 10 %. Que feront les électeurs RN dimanche 19 juin ? Iront-ils voter et pour qui ? Ou iront-ils à la pêche ? Idem pour les électeurs LR. Bien moins nombreux cette fois-ci puisque seul Olivier Lebreton à Tours frôle les 12 %. Mais ils représentent tout de même près de 18 000 voix (8,72 %) dans le département. Si on y ajoute les 10 448 voix recueillies par l’UDI, plus quelques divers droite ou centre droit, il y a là un vivier de suffrages intéressant pour celles et ceux qui sauront y pêcher. On peut encore citer le parti d’Éric Zemmour Recconquête ! qui réunit 9 000 suffrages en Touraine. De quoi faire pencher un scrutin ? La mobilisation de ces « sans candidat au 2e tour » sera la clé du scrutin. Aucune consigne de vote n’a été donnée au soir du 1er tour, mais, comme le dit Olivier Lebreton dans La Nouvelle République, la victoire de « cette gauche radicale qui dirige la ville de Tours » ne l’enchante guère. Il y a fort à parier dans ce cas que les électeurs LR préféreront voter pour un ou une candidat(e) macroniste.

Et on touche là au talon d’Achille de la NUPES qui dispose d’un réservoir de voix très faible à gauche. Pour les candidats mélenchonistes, l’enjeu est la remobilisation des jeunes et des classes populaires qui ont très peu voté au 1er tour mais qui constitueraient une force d’appoint pour confirmer le bon score de la NUPES au soir du 12 juin : 59 832 voix (27,13 %) contre 63 627 (28,85 %) pour Ensemble, la coalition du président de la République qui a perdu beaucoup de terrain en Touraine.

1re circonscription : la gauche vire en tête

Le candidat de la NUPES Charles Fournier a rassemblé près de 40 % des suffrages (39,6 %) et compte environ 4 500 voix d’avance sur 35 300 votants. Il est donc en ballotage très favorable face à l’actuel député Philippe Chalumeau et son score de 27,38 %, bien loin de celui réalisé en 2017 (36,3 %). Parviendra-t-il à rallier sur son nom des électeurs de droite ou d’extrême droite pour faire barrage à Fournier ? La « remontada » semble compliquée à réaliser. En même temps le retour à gauche de cette circonscription représentée par le PS Jean-Patrick Gille de 2007 à 2017 ne serait pas vraiment une surprise dans une ville qui a porté une liste d’union de gauche sociale et écologique à la tête de la mairie en 2020. Comme une préfiguration de ce qui allait se passer au niveau national deux ans plus tard…

2e circonscription : Claude Labaronne dans un fauteuil ?

Le député sortant recueille 15 187 voix (32,40 %), soit 3 000 de plus que son adversaire de la NUPES Christelle Gobert et ses 25,82 %. Alors le match est joué ? En y regardant de plus près on voit mal où la gauche pourrait puiser des voix. Alors que Daniel Labaronne pourra compter sur des voix de droite : LR a réalisé 7,77 % pour 3 640 voix et Angélique Delahaye, ancienne LR a aussi récolté 1 305 voix. Ces électeurs pourraient constituer une force d’appoint face au chiffon rouge de la NUPES. Le RN Christophe Guestault frôle de peu la qualification au second tour puisqu’il réalise le bon score de 21,93 % des suffrages exprimés (plus de 10 000 voix), ce qui représente seulement 11,14 % des inscrits alors que la barre pour se maintenir au second tour est fixée à 12,5 %. Le RN rate le coche de peu dans la 3e, mais ce n’est pas le cas partout en Indre-et-Loire.

3e circonscription : la percée d’Alfandari

Le maire de Genillé, nouveau conseiller départemental élu en 2021, arrive en tête avec 25,26 % des suffrages devant Roxane Sirven et ses 24,15 %. Mais la surprise provient de l’élimination de la députée sortante Sophie Métadier (UDI) qui arrive en 3e position avec seulement 20,81 % des suffrages. Dès lors, le match est plié car le candidat Ensemble (majorité présidentielle) devrait récupérer sans difficulté les voix de droite, son adversaire ayant appelé celles et ceux qui ont voté pour elle au 1er tour à faire barrage à la NUPES et à se reporter sur Henri Alfandari.

4e circonscription : Colboc-Baumel, le match retour

En 2017, Laurent Baumel, alors député PS de la circonscription, avait été éliminé dès le 1er tour et Fabienne Colboc avait été élue députée face à Hervé Novelli. Baumel est de retour dans le match. Il rassemble 29,55 % des voix contre 30 % à son adversaire qui n’a au final perdu que 2 000 voix par rapport au 1er tour de 2017. Elle est donc en mesure de sauver son siège car, comme dans les autres circonscriptions, les réserves à gauche semblent être bien faibles. Ici aussi le RN arrive en 3e position avec un peu plus de 9 000 voix (19,85 % des exprimés) pour Jean-François Bellanger.

5e circonscription : la surprise RN

Dans ce territoire rural où le vote RN est traditionnellement haut, la NUPES Françoise Desmares-Langlade n’a pas réussi à s’imposer en recueillant seulement 19,38 % des suffrages (8 339 voix). Il n’y aura donc pas de duel Ensemble-NUPES sur cette circonscription et c’est le RN qui sera opposé à la députée sortante Sabine Thillaye dans un duel féminin. La jeune Ambre Louisin a en effet réalisé le score de 21,08 %, soit un peu plus de 9 000 voix, ce qui lui permet d’accéder au second tour. Face à elle, Sabine Thillaye résiste bien avec 29,15 % des suffrages (12 543 voix), somme toute assez loin de son score de 2017 (16 281 voix au 1er tour) mais dans un contexte général de repli macroniste, elle sauve plus que les meubles, son poste tout simplement. Son adversaire malheureux d’il y a cinq ans, le LR Fabrice Boigard, arrive 4e et n’est pas qualifié pour le second tour. Comme un symbole de la déconfiture des LR dans un département qui a longtemps été une terre bénie pour la droite républicaine qui n’a cessé de perdre du terrain depuis 2017 lors des scrutins nationaux…

 

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