Elles sont apparues il y a une dizaine d’années, mais on en compte pourtant moins de 5 000 en France. Pas seulement à cause de leur coût sensiblement plus élevé, mais aussi en raison de la difficulté pour un particulier à mettre en œuvre un projet plus technique qu’une construction traditionnelle. Et pourtant, avec les enjeux climatiques et énergétiques actuels, elles représentent l’avenir car très compétitives sur tous les plans, énergétique et économique…
Quel est le coût d’une maison passive par rapport à une construction classique ? On peut estimer le surcoût entre 10 et 20 % selon le projet, la surface évidemment ou la présence d’un étage ou non. Un investissement assurément qui n’est pas à la portée de tous les foyers mais qui, sur la durée, peut aussi rapporter gros. En effet, une telle construction permet de diminuer sa facture énergétique par cinq voire dix. Ainsi, pour une maison de 100 m2, la facture d’électricité dépasse rarement 25-30 € par mois, soit aux alentours de 300 € par an. Alors que pour de nombreux foyers dans des maisons anciennes plus ou moins bien isolées, ce montant est plutôt mensuel qu’annuel ! Et 3 000 € d’économisés par an, sur vingt ans, le surcoût de la maison passive est amorti. Encore faut-il pouvoir disposer du budget au départ, on n’en disconvient pas…
Cette performance économique d’une habitation passive s’explique par différents facteurs, plutôt techniques mais qu’il convient d’exposer, même succinctement, pour comprendre tout l’intérêt qu’il y a à s’activer sur le passif !
La facture d’énergiedivisée par dix !
Le principe de base est la conception de la maison : sa forme compacte, son orientation-exposition pour capter les rayons du soleil (le site et le terrain ont aussi leur importance), son dessin pour offrir de belles surfaces vitrées capables de laisser passer la chaleur du soleil, et évidemment des matériaux de construction adaptés, mais ce n’est pas l’élément clé. Bois ou autres fonctionnent à condition que la maison soit parfaitement isolée et étanche à l’air. C’est le principe fondamental : pour ne pas consommer d’énergie, il faut laisser entrer la chaleur du soleil par le (triple) vitrage pour la faire circuler dans la maison. D’où l’isolation qui doit être plus que parfaite pour éviter que l’air ambiant ne s’échappe vers l’extérieur et l’air froid ne rentre dans la maison et ne la refroidisse.
Cela s’accompagne d’un système de ventilation double flux pour mélanger air chaud de l’intérieur et air plus frais en hiver, plus chaud en été, de l’extérieur afin d’obtenir une température constante. Il faut aussi concevoir la maison pour se protéger des trop fortes chaleurs en été avec des stores, pergolas, pare-soleil et autres pour conserver cette ambiance tempérée. En hiver, on peut avoir un chauffage d’appoint (à bois ou électrique) mais dans certaines régions plus clémentes, la maison « se chauffe » elle-même sans autre apport. D’où ces factures d’énergie très basses. Et puis souvent aussi, l’appoint en énergie se fait par du photovoltaïque qui représente aussi un investissement mais permet de réaliser des économies sur la durée. Comme la maison passive… Tout bénéf’ pour le budget familial mais aussi pour le climat !