Matchs de préparation encourageants, recrutement malin, partenaires au rendez-vous… Le Tours Métropole Basket a encore bien travaillé cet été pour atteindre son objectif : le maintien en Pro B. Tous les voyants sont au vert avant le premier match de championnat le 15 octobre à la salle Monconseil, qui reste le point noir avec une capacité d’accueil des supporters et des partenaires trop juste pour se développer davantage.
« La marche à franchir entre la Nationale 1 et la Pro B est haute, à la fois sur le plan athlétique pour faire face aux combats féroces qui nous attendent, et sur le plan du jeu où il faut un QI basket bien supérieur qu’à l’échelon d’en dessous… » Comme le résume très bien Romain Régnard, le directeur général du TMB, la montée en Pro B est un beau cadeau, encore faut-il ne pas rater la marche… Les Tourangeaux sont prévenus mais le savent depuis bien avant l’officialisation de leur montée en Pro B en mai dernier : ils vont boxer dans une autre catégorie cette saison. Mais, encore une fois, l’ensemble du club s’y est préparé pour atteindre l’objectif de se maintenir dans l’antichambre de l’élite.
Cela faisait vingt-trois ans que les amoureux du basket en Touraine attendaient de retrouver le monde pro. Et sept ans que le président Bruno de Lespinay y travaillait avec tout un club, depuis l’union du TBC et du P3L en 2014. L’union a vécu cet été avec le passage du Tours Métropole Basket en SAS (société anonyme sportive) et son retour dans le giron du seul P3L en tant que club amateur affilié à la FFBB. Une transformation en société rendue obligatoire pour accéder au monde professionnel où les associations n’ont pas leur place. Cela ne fait que renforcer les ambitions du club qui veut faire bonne figure cette saison en Pro B.
Pour cela, le staff a constitué un groupe conjuguant a priori toutes les qualités pour atteindre cet objectif. « L’équipe est un mix équilibré entre le noyau des quatre joueurs qui ont participé à la montée, auxquels on a ajouté trois étrangers qui sont des références en Pro B et quatre jeunes au fort potentiel dont un Tourangeau qui vient de signer son premier contrat pro. Ils apportent leur fraîcheur et leur enthousiasme et nous permettent de rentrer dans les clous de la règle concernant les quatre jeunes de moins de 23 ans que toute équipe doit aligner dans son effectif », explique Romain Régnard.
Le meilleur pivot de Pro B
Côté « anciens » Tourangeaux déjà présents en N1, vous reprendrez bien un peu d’Ahmed Doumbia donc, le capitaine valeureux de l’accession en Pro B, avec Fabien Ateba, son bras droit et adroit car shooteur diabolique. Sans oublier la tour de contrôle de 2,22 m, Vincent Pourchot, pivot revenant d’une grave blessure avec un appétit d’ogre après une saison sans terrain. Sans oublier Ralph Temgoua, le monsieur plus de calme et de sang-froid. Auxquels il faut ajouter le jeune Tourangeau Seydou Ndiaye donc, premier contrat pro en poche.
Vous y ajoutez trois jeunes prometteurs : le meneur Jayson Tchicamboud, 19 ans, champion du monde cet été avec la France, prêté par Strasbourg ; Badr Moujib, intérieur de 19 ans, international également, prêté lui aussi, par Limoges cette fois, et Dylan Affo Mam, ailier talentueux de 22 ans en provenance d’Évreux en Pro B et vous avez votre quota de jeunes talents de moins de 23 ans promis à un bel avenir au niveau professionnel mais qui doivent encore s’aguerrir.
Vous mélangez le tout avec trois beaux bébés étrangers bien connus de la division et vous obtenez si tout s’emmanche bien une équipe suffisamment solide pour ne pas se prendre les pieds dans les parquets de la Pro B. Au rang des étrangers confirmés, vous avez le meneur de jeu américain, James Batemon, pétillant l’an passé sous les couleurs de Vichy-Clermont. Il n’est pas dépaysé au côté de celui qui fut désigné meilleur pivot de Pro B la saison dernière,l’Américano-Ivoirien Amadou Sidibé, en provenance d’Évreux. Enfin, vous récupérez aussi l’un meilleurs ailiers-forts de la division, la terreur Tyran de Lattibeaudière en provenance de Nancy mais qui a déjà joué à Tours. Résultat du shopping estival : vous pouvez voyager loin et longtemps car le but du jeu est de tenir le rythme sur toute la saison, et quand on sait qu’il y a 18 en équipes en Pro B, elle s’annonce longue…
À l’étroit à Monconseil
Côté terrain, tout va bien, les voyants sont au vert : les résultats des premiers matchs officiels (victoire face aux Sables-d’Olonne en Coupe de France puis défaite de peu contre Nantes et Blois, Pro B, en Leaders Cup) démontrent que le TMB est sur la bonne voie et que les dirigeants ne se sont pas trompés dans leurs choix en conservant le staff composé du coach Pierre Tavano et de son assistant Nicolas Serdos.
En revanche, côté coulisses, le tableau est moins reluisant à cause de la salle Monconseil, trop petite pour accueillir tous les passionnés car limitée à 1 500 places, ce qui va occasionner un manque à gagner pour la billetterie. Mais surtout, alors que les partenaires sont au rendez-vous pour ce retour dans le monde professionnel – « on en compte de plus de 50 nouveaux », confirme Romaine Régnard –, l’équipement accuse aussi un déficit de places pour accueillir les invités. « On peut accueillir 600 invités dans l’espace partenaires là où on devrait pouvoir en recevoir 800 à 900. En termes de développement nous sommes contraints, c’est certain, il faudrait une solution pour une autre salle mais c’est compliqué… » déplore le directeur général.
Malgré tout, le club devrait boucler son budget de 2 M€ indispensable pour bien figurer à ce niveau. Là aussi une sacrée marche à franchir par rapport à la N1 où il était de 1,2 M€. Malgré tout, le TMB fait figure de Petit Poucet en Pro B où le budget moyen est de 2,6 M€. S’il parvient à atteindre son objectif de maintien, il en aura d’autant plus de mérite !