Fermés pendant la pandémie, les établissements peinent à retrouver des personnels qualifiés qui, pour certains, sont partis travailler dans d’autres secteurs. Les opportunités en termes de postes mais aussi de salaire, n’ont jamais été aussi importantes…
Début mai, le service de relations avec les entreprises de la Cité des Formations de Tours-nord recensait près de 500 contrats de travail en alternance à pourvoir pour des apprenti.e.s dans plus de 200 entreprises du secteur CHR (Café-hôtels-restaurants) de toute la France. Parmi ces postes, 220 concernaient la cuisine (du CAP au BTS) et 145 le service. Mais étaient aussi proposés des contrats de travail dans les différentes « mentions complémentaires » (qui se font sur 1 an) de p-tissiers (30), barman (30), sommelier (30) ou en accueil-réception (25). Mais les candidat.e.s à ces postes se font rares. « Non seulement il y a moins de candidats à l’apprentissage aujourd’hui mais, parmi ceux qui sont actuellement en formation, certains veulent changer d’orientation, déplore Cyril Plateau, chef du restaurant La Liodière à Joué-lès-Tours et président de l’association Touraine Gourmande qui regroupe une trentaine d’établissements d’Indre-et-Loire. J’ai fait passer récemment l’examen de CAP, et, sur 16 élèves, 4 ont annoncé leur intention de changer de voie… Notre métier a des gros besoins mais aussi des difficultés à recruter, il va falloir se pencher sérieusement sur la question si l’on veut attirer à nouveau les jeunes dans nos métiers. »
L’alternance, un sésame pour l’emploi
Des métiers jugés déjà peu attractifs depuis quelques années mais qui, avec la pandémie, sont apparus comme d’autant plus fragiles qu’ils pouvaient être soumis à une fermeture du jour au lendemain. Ce qui n’est pas très sécurisant pour les jeunes en quête d’un projet professionnel. Un autre chiffre atteste de cette pénurie de candidats : l’UMIH 37, le syndicat professionnel de l’Union des Métiers de l’Industrie Hôtelière et de la restauration, dont le siège est à Tours, a d’ordinaire entre quinze et vingt CV à proposer à ses adhérents. Depuis la pandémie, et malgré l’annonce de la réouverture au 19 mai, aucun CV n’est arrivé ! Soit parce qu’il n’y a pas de candidats, soit parce que ceux-ci n’ont même pas besoin de faire des démarches pour être embauchés, il suffit de se présenter… Car ce n’est pas le travail qui manque : le site de Pôle emploi propose près de 500 offres dans le secteur sur l’ensemble de la région Centre – Val de Loire dont 200 pour l’Indre-et-Loire. Mais les professionnels confirmés peuvent ainsi profiter de la pénurie de candidats pour faire jouer la loi de l’offre et de la demande et obtenir des meilleures conditions.
Si les jeunes tournent le dos à ces métiers et si les professionnels ne reviennent pas, ce sont les saisonniers, privés de saison hivernale à la montagne, qui vont prendre le relais. Une chose est sûre : la profession n’échappera pas à une remise en question et devra trouver des solutions pour attirer de nouveaux profils motivés et qualifiés…