On commence par quoi ? Les bonnes ou les mauvaises nouvelles ? Stéphane Pouëssel, lors de la cérémonie des voeux de la FFB 37 (Fédération Française du Bâtiment d’Indre-et-Loire), a fait le choix de commencer par les bonnes. « En 2022, la croissance de notre secteur a été de plus de 3,5 %, tous segments de marchés confondus », a-t-il lancé en introduction de son intervention. Même s’il y a des disparités, puisque la production de logements neufs s’est rétractée de 2 points tandis que la construction industrielle, commerciale et de bureaux a affiché une croissance de 6 % ! Au passage, on apprend aussi que le secteur de l’entretien-amélioration-rénovation pèse désormais 60 % de l’activité du secteur. Conclusion de cette introduction : « À l’instant T, le niveau d’activité des entreprises est tout à fait convenable, que ce soit au niveau national ou en Touraine. » Et le secteur a créé 15 000 emplois en France en 2022 et 94 000 depuis l’après-Covid en 2020.Pour autant, « l’année qui vient de s’achever a vu les crises voler en escadrille » selon les mots du président. Et les nuages continuent de s’amonceler : crise des matériaux, de l’énergie, des carburants, du recrutement… « Beaucoup d’entre nous sont éreintés, inquiets, souvent excédés. » Mais tant que l’activité va, ça va… Or, les prévisions de la FFB pour 2023 ne sont pas bonnes : elle prévoit 8,5 % de mises en chantier de logements neufs en moins et 20 % de dépôts de permis de construire en moins également ! Seulement 360 000 logements seront construits cette année en France, largement insuffisant pour assurer des logements en quantité et en qualité pour les Français… « Et même si la Touraine connaît toujours un certain décalage, attendons-nous à des temps difficiles », a prévenu Stéphane Pouëssel pour clore ce bilan avant de se projeter vers l’avenir.
Les logements neufsen forte diminution
Il a rappelé que la FFB était aux côtés de ses membres pour faire face dans la mesure du possible à ces différents écueils. Ainsi, si les professionnels veulent être accompagnés pour bénéficier des aides aux entreprises pour l’énergie selon le profil et la taille de celles-ci, ils peuvent s’adresser à la FFB 37. Mais le président a aussi mis en garde ses confrères contre l’inflation qui va continuer de rogner les marges si cette hausse des coûts des matériaux et de l’énergie n’est pas répercutée sur le client… Ils peuvent aussi s’adresser à la FFB afin d’être accompagnés pour renégocier avec les donneurs d’ordre des devis anciens qui ne permettent plus à l’entreprise de dégager une marge bénéficiaire et donc d’être viable en raison de l’inflation de tous les coûts. Même les coûts liés aux salaires puisqu’ils ont augmenté en moyenne de 9 % au plan national l’an passé…
Et Stéphane Pouëssel de conclure en adressant un avertissement à ses confrères : « Soyez réalistes sur les prix, surtout si le marché vient à ralentir car les entreprises du bâtiment ne sont plus en capacité de rogner sur leur marge (…) La rentabilité de nos entreprises s’est fortement altérée et le nombre de procédure collectives ouvertes au Tribunal de commerce de Tours en atteste. » En 2023, le secteur du bâtiment pourrait donc connaître un sacré coup d’arrêt si les nuages menaçants apparus en 2022 ne se dissipent pas. Et quand le bâtiment ne va pas…