La signature de cette convention s’est déroulée vendredi 10 mars dans les locaux de la société tourangelle HL Display, spécialisée dans la fabrication des supports de la vente en vrac pour les réseaux de distributions, magasins indépendants comme enseignes de supermarchés. D’un côté, la Région Centre-Val de Loire qui occupe la 11e place du classement des régions françaises pour la consommation en vrac relativement à sa densité de population. De l’autre, l’association nationale Réseau Vrac créée en 2016 par Célia Rennesson et forte aujourd’hui de 1 200 membres qui œuvrent ensemble au développement du vrac en France, quel que soit leur métier, magasins indépendants, réseaux et enseignes de distribution, producteurs, prestataires de services, logisticiens ou fabricants d’équipements comme HL Display. « J’ai créé cette association en 2016 quand j’ai voulu ouvrir une boutique de vente en vrac, je me suis rendu compte que ce type de vente n’était pas encadrée par la loi alors qu’elle était en plein développement puisqu’elle répond à des enjeux majeurs de notre époque », a expliqué Célia Rennesson.
Depuis la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) votée le 10 février 2020 encadre la vente en vrac puisqu’elle vise à transformer l’économie linéaire du « produire, consommer, jeter » en une économie circulaire moins gourmande en ressources. Cette loi a été complétée par la loi « Climat et résilience » de 2021 qui encourage aussi la vente en vrac en proclamant que, d’ici 2030 les commerces de vente dont la surface est supérieure ou égale à 400 m2 devront dédier 20 % de leur surface au vrac.
Mettre les acteurs en réseau
Selon la définition de loi AGEC, la vente en vrac est « la vente aux consommateurs de produits présentés sans emballage, en quantité choisie par le consommateur, dans des contenants réemployables ou réutilisables ». Le terme important dans cette définition est bien « quantité choisie » à la différence des quantités imposées par des emballages des producteurs. La vente en vrac ne se limite donc pas aux seules denrées alimentaires, les cosmétiques, produits d’hygiène ou tout autre produit, peut être vendu en vrac.
Et c’est là qu’on touche à deux points fondamentaux du circuit du vrac, à savoir le conditionnement du produit puis son acheminement, donc la logistique, car la vente en vrac implique une logistique adaptée pour alimenter les magasins et grandes surfaces en produits qui sont le plus souvent conditionnés en grands volumes qu’il faut ensuite répartir dans les distributeurs ou trémies, ce qui nécessite, de surcroît, de la manipulation, autre différence avec des produits déjà emballés ou conditionnés en paquets. En clair, la vente en vrac, si elle est plébiscitée par de nombreux consommateurs, a aussi ses spécificités qui peuvent se changer en obstacles quand il s’agit de livrer points de vente de tailles très diverses. Outre la logistique se pose immanquablement la question de la conservation des produits en vrac. C’est en mettant tous les acteurs en réseau que l’association Réseau Vrac travaille au quotidien à l’amélioration de la distribution de tous ces produits.
Pour la Région, l’enjeu est aussi de répondre à des préoccupations environnementales. Elle s’est fixé comme objectif de réduire de 15 % les déchets ménagers d’ici 2025 par rapport à 2010. Le vrac permettant de réduire jusqu’à 70 % les emballages, la convention signée avec Réseau Vrac, qui couvre la période 2023-2025, s’inscrit tout à fait dans cette démarche. L’association a présenté un plan d’action visant trois objectifs d’ici 2025 : la déploiement du vrac, la sensibilisation de tous les acteurs et habitants du territoire au vrac et la création de synergies de travail entre les différents acteurs de l’écosystème et de la filière du vrac en région. Une jeune chargée de mission, Léa Gauthier, a été recrutée pour mettre en place le plan d’action sur la région. Elle sera l’interlocutrice unique de tous les acteurs du secteur du vrac qui a bien besoin d’être boosté en Centre-Val de Loire !