Un traiteur proposant une cuisine familiale faite en famille à prix doux, c’est toujours bon à prendre ! Surtout dans le quartier déserté par les commerces de proximité. Pressé de chèvre, flanc au poireau, colombo de poulet, dahl de lentilles corail coco… Tout est bon chez les Bonnemaison ! « Nous proposons deux entrées et deux plats par jour au choix, l’un à base de viande ou de poisson et un autre uniquement composé de légumes pour une alternative vegan, explique Anousha, la fille. Nous proposons aussi un dessert et un goûter pour les familles qui peuvent venir à la sortie de l’école faire une petite pause sucrée. » Anousha fait équipe avec Chitra depuis l’été 2021 quand est née l’idée de s’associer avec sa mère, cuisinière déjà depuis 2009. « On sortait du Covid, c’était une période un peu compliquée pour moi, je ne m’y retrouvais plus dans mon travail à l’université de Toulouse où je m’occupais de projets internationaux, j’avais besoin de retrouver un peu de liberté… On a donc commencé à travailler sur ce projet à la rentrée 2021 et il nous a fallu un an pour le finaliser puisque nous avons ouvert en octobre dernier. Nous sommes très contentes du résultat, on se sent bien dans le quartier, l’activité se développe progressivement. »
Après des années à parcourir le monde pour ses études de langues et du langage – elle a fait des séjours de longue durée aux États-Unis, en Irlande, à Londres et en Allemagne –, Anousha est donc rentrée dans le giron familial à Tours. Après avoir élevé quatre enfants avec son mari médecin, Chitra a eu envie de retrouver une activité professionnelle et s’est lancée dans la cuisine. Au sein de l’association Air qui gère la cafétéria du Studio au début. « J’ai commencé comme bénévole et puis, à un moment, ils avaient besoin d’une personne supplémentaire et la responsable m’a proposé le poste… » Elle a donc été à bonne école quand on connaît la qualité tout en simplicité des plats proposés dans cette cafet’. Mais elle s’est surtout formée en regardant sa mère préparer les repas quotidiens. « J’ai toujours vu ma mère dans la cuisine et sans apprentissage particulier, je savais que je pouvais le faire. Je suis une autodidacte, Anousha, c’est pareil. Elle n’a pas suivi une formation mais elle a cuisiné avec moi depuis qu’elle est toute petite… »
Des goûters en journée
Après une période en tant que salariée salariée, Chitra s’est lancée en 2009 comme indépendante. « J’avais aussi besoin de cette liberté qu’offre l’entreprenariat, même si c’est beaucoup de travail car on n’est pas à 35 heures par semaine avec des horaires fixes puisqu’on travaille le soir et les week-ends, mais j’aime l’idée de faire plaisir aux gens en leur préparant de bons petits plats… » Elle s’est donc spécialisée dans l’événementiel en proposant ses talents pour des mariages, des fêtes ou des réceptions. Mais elle a aussi fait beaucoup de catering, la restauration pour les événements et lieux culturels, comme Le Petit Faucheux. Et l’association de la mère et de la fille fonctionne parfaitement. « On savait, on sentait qu’on pouvait travailler ensemble car on s’entend bien généralement, lâchent-elles en même temps.
On est complémentaires. » Elles ont réparti les rôles : Nitra reste la cuisinière en chef, Anousha est la gérante et la communicante qui alimente les réseaux sociaux des infos sur les menus concoctés chaque jour et les services proposés par Olanjali qui, en plus des plats à emporter, continue de proposer l’activité de traiteur événementiel
Toujours avec la même philosophie : Olanjali est un oiseau coloré du sud de l’Inde, pays d’où est originaire Chitra.
Elle est née à Pondichéry, ancien comptoir colonial français, et, à ce titre, a eu la nationalité française dès sa naissance même si elle n’a découvert la France que dans les années 70 avant de venir faire des études de médecine à Tours en 1981. « C’est un oiseau qui symbolise assez bien notre cuisine colorée, métissée, qui mêle la fois les produits du terroir et les saveurs du monde, une cuisine créative d’ici et d’aujourd’hui mais dans le respect de recettes artisanales, familiales et ancestrales. » Tout un programme. Et pour les papilles comme pour les pupilles, le résultat est punchy !