Souvenez-vous, il y a deux ans, on parlait de la suppression de cette ligne, aujourd’hui je suis très heureux d’accueillir les premiers voyageurs de la ligne rénovée dans cette gare de Loches qui, entre-temps, est aussi devenue un lieu de vie avec deux boutiques installées dans ses murs. » Marc Angenault, le maire de Loches, ne boudait pas son plaisir lundi 29 août sur le coup de 10 h, quelques minutes après l’entrée en gare du premier train en provenance de Tours. Avant d’ajouter à l’adresse de Philippe Fournié, vice-président de la Région Centre-Val de Loire en charge des transports : « C’est la noblesse de la politique de changer le cours des choses, quand on veut, on peut et grâce à la ténacité de la Région, cette ligne a été sauvée… »
Cette réouverture fait effectivement partie d’un programme de rénovation de lignes régionales plus vaste contracté avec l’État. Outre Tours-Loches, les lignes Tours-Chinon et La Membrolle-Dourdan via Châteaudun ont également bénéficié de travaux de rénovation depuis un an. « C’est un moment important pour la Région et le symbole de ce qu’on veut faire pour l’avenir, a repris au bond Philippe Fournié. À savoir développer l’offre des transports publics, en particulier à destination des territoires ruraux qui en ont besoin pour assurer leur développement. Ce rééquilibrage entre zones urbaines et rurales est un enjeu important pour la Région qui met tout en œuvre pour dynamiser la ruralité. Et ce n’est qu’un début, car on sent monter une vraie demande de transports publics à laquelle nous devons répondre. »
Objectif : 100 000 voyageurs annuels
C’est en tout cas le pari qui est fait sur la ligne Tours-Loches sur laquelle aussi, selon la directrice régionale SNCF Voyageurs Hélène Marquet « il y a une vraie demande ». Pour combien de passagers annuels ? Difficile à dire tant que la ligne n’a pas trouvé son rythme de croisière mais 100 000 clients par an serait considéré comme un succès. Le nombre d’allers-
retours a été doublé pour passer à six par jour et les trajets en car (dix A/R par jour) sont aussi maintenus pour avoir une offre importante tout au long de la journée. Avec tout de même un écueil potentiel puisque l’aller simple en train est fixé à 9 € contre 3 € en car pour un temps de trajet légèrement supérieur (de l’ordre 10 à 15 mn) en train qui dessert onze gares. « Mais nous corrigerons les choses dans l’année s’il y a des améliorations à faire, sur les horaires et l’offre du week-end par exemple, assure Philippe Fournié. Mais sans supprimer de dessertes pour gagner du temps comme le prônent certains car c’est la vocation d’une telle ligne de desservir au mieux tout un territoire ! »
Gratuité prochaine pour les moins de 26 ans
Les travaux réalisés à hauteur de 35 M€ financés à 100 % par la Région ont permis de porter la vitesse maximum à 85 km/h, ce qui permet de parcourir les 42 km entre Tours et Loches en 1 heure, mais avec onze gares desservies et neuf arrêts de 2 mn sur le trajet. Parmi les autres chiffres marquants de ce chantier qui a duré huit mois : 50 km de rails (2 x 25 km) ont été remplacés, 40 000 traverses changées, 60 000 tonnes de ballast remplacées, 25 passages à niveaux modernisés (sur 52), 4 ponts remplacés, etc. Un chantier qui correspond à une vraie volonté politique de redévelopper l’offre de transports publics en espérant, comme le souhaite Philippe Fournié, que « les habitants se mobilisent car c’est pour eux que nous réalisons ces investissements importants pour l’avenir et ce n’est pas fini… » Il pense notamment à une future réouverture de la ligne Loches-Châteauroux ou à l’instauration de la gratuité des transports pour les moins de 26 ans. « C’est une promesse de campagne qui devrait être réalisée entre 2023 et 2024 mais cela représente 20 M€ et dans le contexte d’inflation actuel, il faut faire des arbitrages budgétaires… »