Emmanuel Macron l’avait indiqué lors de son allocution de la semaine dernière : les messes ne pourraient recevoir que 30 fidèles maximum. « Cette jauge est difficilement audible, a commmenté la semaine dernière Jacques Blaquart, évêque d’Orléans. Tout le monde connaît le volume de la cathédrale Sainte-Croix alors qu’à côté, il y a la chapelle Saint-Joseph, où l’on peut difficilement imaginer faire entrer trente personnes. Nous sommes unanimes au niveau de l’ensemble des évêques : il aurait fallu parler en mètres carré. »
Difficile en effet, pour les curés, de sélectionner qui a le droit d’assister à une messe. La Conférence des évêques de France annonçait d’ailleurs la semaine dernière qu’un référé liberté avait été déposé, le 27 novembre, au Conseil d’État, les évêques estimant « avoir le devoir de veiller à la liberté de culte dans notre pays. » La juridiction demandait peu après au Gouvernement de revoir sa copie, et une mise à jour devait ainsi être faite cette semaine.
Pour ce qui est des cérémonies, si les enterrements sont toujours célébrés, des sacrements comme les confirmations devraient a priori plutôt reprendre en janvier ou février, estime l’évêque d’Orléans. Plus généralement, celui-ci estime que la dimension spirituelle de l’humain semble avoir été oubliée lors des dernières annonces de l’exécutif.
« Privilégier les productions locales »
Au-delà de la question des messes, Jacques Blaquart a aussi appelé la semaine dernière les habitants à acheter local. « Je vois la grande souffrance des petits commerçants, dit-il. De même, mieux vaut choisir des productions locales, c’est mieux pour notre planète. A-t-on réellement besoin de manger des fraises en hiver ? »
En ce temps de l’Avent, le diocèse d’Orléans invite sinon les habitants à participer à une opération baptisée « Merci-Courage-Espérance ». Elle se traduit par le fait de déposer une bougie à sa fenêtre chaque dimanche de l’Avent, en signe de gratitude envers les professionnels et les bénévoles mobilisés dans la lutte contre la pandémie. Dans chaque paroisse, chaque dimanche de l’Avent, une messe sera en outre célébrée à l’intention des victimes de la crise, selon un calendrier précis (dimanche 29 novembre pour les commerçants et artisans, le 6 décembre pour les professionnels du tourisme et de l’événementiel, le 13 décembre pour les professionnels de la culture et du sport, le 20 décembre pour les soignants et les enseignants). Afin d’encourager les commerçants, les hôteliers ou les restaurateurs fermés, l’évêque appelle enfin les habitants à écrire des petits mots de soutien et à leur déposer dans leur boîte aux lettres ou sur leur devanture.