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Mission sauvetage pour l’USO

Mission sauvetage pour l’USO

Pour remettre dans le bon sens une saison pas bien engagée, l’USO a changé d’entraîneur pendant la trêve des confiseurs : Xavier Collin a été remplacé par Nicolas Usai, 48 ans, dont l’objectif sera de gagner des matchs en apportant un peu plus de « verticalité » au jeu orléanais.
Benjamin Vasset
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Après un premier semestre insuffisant, la sentence est tombée avant Noël : Xavier Collin, qui entraînait l’USO depuis un an et demi, a été démis de ses fonctions. La faute à une floppée de matchs nuls – onze sur la première partie de saison ! – qui ont fait échouer l’US Orléans à une dangereuse 11e place, un point devant le premier relégable, Villefranche-Beaujolais. Le dernier match avant la trêve, une défaite 2-0 au Mans, a fini de clouer le cercueil de Xavier Collin. « Il n’y avait ni les résultats, ni la manière, explique Philippe Boutron, le président de l’USO. Je ne voyais pas d’évolution dans les matchs de l’équipe, on ne produisait pas de jeu et on ne se créait quasiment pas d’occasions. » Pourtant, le dirigeant orléanais l’assure, il n’y avait pas de cassure entre les joueurs et leur désormais ex-
entraîneur. Mais Philippe Boutron a jugé que le fond et la forme n’étaient en adéquation ni avec les objectifs du club, ni avec l’effectif construit cet été. « Il y a pourtant des joueurs de qualité », réaffirme le président orléanais, qui a donc appelé à la rescousse Nicolas Usaï, ancien entraîneur de Nîmes (Ligue 2), limogé de son poste en octobre dernier, et qui a signé avec l’USO un contrat d’un an et demi. Ancien coach de Marseille-Consolat, Sedan ou Châteauroux (2018-2020), son nom résonne moins aux oreilles du profane que celui de Frédéric Hantz, d’abord favori pour occuper le banc orléanais avant de finalement décliner la proposition pour « raisons personnelles ». Pour Philippe Boutron, la nomination de Nicolas Usai n’est pourtant « pas du tout un choix par défaut » : d’ailleurs, des premiers contacts entre les deux hommes avaient eu lieu à l’inter-saison 2021, quand le président orléanais avait fini par choisir… Xavier Collin pour entraîner l’équipe.

Bielsa et Maradona

Après le refus de Hantz, la finalisation de l’arrivée de Nicolas Usai s’est réglée « en moins de vingt-quatre heures », avec une officialisation effectuée le 28 décembre dernier. Le nouveau technicien dit avoir été rapidement séduit par la proposition qui lui était faite : « Il y a ici un projet ambitieux et solide, explique-t-il. Le club est structuré, l’effectif est de qualité. » De plus, après son départ brutal de Nîmes, Nicolas Usai avait visiblement des fourmis dans les jambes et de l’énergie à revendre. « Très sincèrement, j’étais frais, en forme mentalement. Heureusement, d’ailleurs, qu’il y a eu la Coupe du monde à suivre à la télé, parce que cette période a été assez compliquée : quand on est entraîneur, on veut exercer. » Pas à tout prix, cependant, ni n’importe où, puisque Nicolas Usai confie avoir reçu – et donc décliné – quelques « propositions exotiques » entre son départ de Nîmes et son arrivée à Orléans. Même si l’hiver est une période propice aux changements d’entraîneurs, il n’avait d’ailleurs pas forcément programmé de reprendre un banc dès cet hiver et avait ainsi prévu de se rendre en janvier en… Argentine pour y respirer l’air du foot, et notamment celui qui électrise la Bombonera, le stade de Boca Juniors. « Je suis ami avec Miguel D’Agostino, l’ancien adjoint de Mauricio Pochettino à Tottenham et au PSG », ajoute ce Marseillais de naissance, sur le bureau duquel trône d’ailleurs une photo de Marcelo Bielsa, l’ancien coach de la sélection argentine et de l’OM, maître tacticien et vrai théoricien du foot. El Loco n’est pas le seul Argentin que Nicolas Usai vénère : son bureau du stade de La Source affiche également deux Unes de journaux à la gloire de Diego Maradona ! Si le nouvel entraîneur de l’USO ne cache pas son attirance pour le football argentin, il n’aime pas « les étiquettes », comme celle de Méditerranéen qui ne pourrait entraîner que dans des clubs du Sud – « Je ne me suis jamais senti aussi à ma place que lors de mon passage à Châteauroux », dit-il – ou de pompier de service, bien que l’US Orléans soit le quatrième club qu’il reprenne en cours de saison… « Disons que ce n’est pas le genre de challenge qui me fait peur », répond-il. « Le profil de Nicolas m’intéressait, justifie de son côté Philippe Boutron. C’est un gros bosseur, et il a déjà sauvé plusieurs clubs. Car aujourd’hui, on parle bien de se sauver… » Une descente de l’USO en Nationale 2, au niveau amateur, serait évidemment une catastrophe pour le club et pour le sport professionnel à Orléans, pas bien fringant, c’est le moins que l’on puisse dire, en cette saison 2022/2023.

Alors, comment le nouveau technicien orléanais compte-t-il s’y prendre pour faire de nouveau gagner des matchs à son équipe ? « L’assise défensive de l’équipe me semble correcte, mais il va falloir mettre plus de verticalité dans le jeu, insistait début janvier Nicolas Usaï après avoir pris le pouls de son groupe. Le foot de possession, c’est très bien, mais il ne me semble pas que ce soit celui qui gagne le plus, surtout dans un championnat comme le National 1, qui est âpre et serré. » Plutôt adepte, sur le papier, du 4-3-3 et du 4-4-2 en losange, le nouveau coach est cependant pragmatique et assure qu’il jouera « avec les forces de son équipe », laquelle avait plutôt l’habitude d’évoluer à trois derrière sous la mandature Collin. Mais si les schémas tactiques sont une chose, l’animation en est une autre, et pour jouer le « football de transition » que Nicolas Usai appelle de ses vœux, il faudra peut-être apporter un peu plus de percussion devant. « On va probablement recruter un attaquant, et peut-être un autre joueur », signalait début janvier Philippe Boutron. Un nouveau renfort, Andreas Hountondji, a déjà rejoint Orléans en début de semaine pour muscler le secteur offensif.

« Il fait bon vivre à Orléans… »

Début janvier, toujours, Nicolas Usai déclarait avoir vu jusqu’alors un « groupe homogène, avec de la qualité technique ». Restait, selon lui, à en faire un « vrai groupe de compétiteurs ». « Car de ce que j’ai vu pour le moment, complétait-il, il me semble qu’il fait bon vivre à Orléans et qu’il y a un peu de confort… » Il est assez peu probable que Nicolas Usai joue cependant à l’adjudant-chef pour mobiliser ses troupes, car, de son propre aveu, il confie être plutôt un entraîneur proche de son groupe. « Mais cela reste professionnel, je n’ai jamais été mangé avec un de mes joueurs, fait-il remarquer. Quand je suis parti de Châteauroux, le président m’a dit que j’étais trop gentil. Ça m’a fait réfléchir, mais je me suis dit que la gentillesse n’était pas un défaut. » Premier match « officiel » de l’ère Usaï, dès ce vendredi, à La Source, contre Dunkerque.

 

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