Au conseil municipal d’Orléans, le débat enflammé n’a pas eu lieu. En fait, s’il y a bien eu débat, tout le monde a tiré dans le même sens. Et contre les absents, c’est-à-dire l’État, accusé de n’avoir pas pris à bras-le-corps les problèmes de déserts médicaux, tandis que sa seule « représentante » élue au conseil, la députée En Marche Stéphanie Rist, n’était pas là. C’est dommage : elle aurait entendu un tir groupé de la droite et de la gauche, les uns et les autres y allant d’abord de leur petite anecdote personnelle pour dire à quel point il était compliqué de trouver un médecin, mais surtout pour affirmer que rien n’avait été fait depuis « des années, voire des décennies » (Serge Grouard) -et a fortiori depuis 2017- pour pallier le manque de médecins. Stéphanie Rist aurait également pu entendre la gauche orléanaisedemander à ce que le législateur s’empare de la question de la liberté d’installation des médecins, vieux dossier dont certains – et notamment les médecins qui siègent à l’Assemblée – ont toujours dit qu’il ne servait à rien de l’ouvrir. « Moi qui suis pharmacienne, je ne peux pas m’installer n’importe où en France », a ainsi comparé la socialiste Ghislaine Kounowski. Bien qu’intéressante, cette problématique ne peut être vue qu’à Paris, et le conseil municipal d’Orléans, lui, ne peut rien y faire.
Mini-critiques sur la forme
Ce dont il a pu se charger, en revanche, ce fut d’approuver le projet de partenariat monté par la Mairie d’Orléans avec la faculté de Médecine de Zagreb. On ne reviendra pas sur le contenu du projet, dont Serge Gouard assure qu’il le mettra en place dès la rentrée de septembre prochain, et ce malgré les critiques des présidents des universités de Tours et d’Orléans. « Des polémiques absurdes, stériles, lamentables », a d’ailleurs balayé le maire, tandis que les Verts et à un degré moindre les socialistes, adoubaient eux le projet municipal dans un joli front uni. « Même si elle ne doit pas être la seule, Zagreb fait partie des solutions que nous devons engager », appuyait Jean-Philippe Grand (EELV). « Après des polémiques écœurantes, je salue cet unanimisme à la Jules Romains », se satisfaisait Florent Montillot. Baptiste Chapuis (PS) se plaignit toutefois que les élus n’aient pas été concertés en amont. « Si nous vous avions informé avant la signature de la convention, il y aurait eu un tir de barrage et ce protocole aurait pu ne pas aboutir », répondit Serge Grouard. Le conseil municipal dans son intégralité a aussi convenu que cet accord avec Zagreb devrait être accompagné d’autres mesures pour la santé. Ainsi, alors que Florent Montillot dévoilait d’autres dispositifs (voir encadré), le conseil municipal redemandait que le CHRO devienne, un jour, CHU. « Et ça peut se faire demain, pour peu qu’il y ait une volonté politique », assurait Serge Grouard.