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L’artiste engagé Pascal Nottin : la sculpture sur zinc et ses luttes pour la cause caritative
Portrait

L’artiste engagé Pascal Nottin : la sculpture sur zinc et ses luttes pour la cause caritative

Spécialisé dans l’art de sculpter le zinc, cet artiste engagé dans plusieurs causes caritatives a défrayé la chronique médiatique entre août et janvier derniers, s’insurgeant contre l’effacement de certaines de ses peintures en ville…
Marie-Sophie Gessat
1972 : Naissance de Pascal Nottin
 
1989 : Obtient son CAP de couvreur
 
2021 : Réalisation de l’œuvre monumentale La Genèse, exposée à Gidy

C’est avec légèreté que commence la discussion avec Pascal Nottin. « Depuis tout petit, je bricole… » dit-il, avant de dérouler le fil d’un existence qui a commencé avec pas mal d’ennui ressenti à l’école et par des rêves de sport-études. Faute de finances, il s’est orienté vers une filière technique « technicien du toit » : une belle opportunité de se frotter à l’art en étudiant Le Corbusier et Gaudier-Brzeska… « Grâce à ma professeure d’art, j’ai eu un déclic pour la technique de ce sculpteur, que j’ai gardé en moi », raconte-t-il. Le zinc, Pascal Nottin l’a ensuite apprivoisé avec délectation. « Ce que j’aime avec lui, c’est son côté malléable : je peux le couper, le souder, le patiner, le laisser dehors… Mais ce sont des feuilles, et pour faire des sculptures, c’est un casse-tête ! J’ai finalement eu l’idée d’utiliser le vide pour faire du plein, et c’est comme ça qu’est née Melle Be-Zinc », œuvre majeure du sculpteur-peintre. « Cette création m’a permis d’être enfin considéré comme un artiste », se souvient Pascal Nottin. Mise aux enchères de Drouot en 2017, la sculpture a d’ailleurs obtenu une cotation sur le site international ArtPrice, une référence mondiale.

Pascal Nottin s’est engagé auprès d’associations vouées à la cause infantile à partir de 2012, époque où ses sculptures ont commencé à avoir du succès, notamment via les réseaux sociaux. « Ma mère, qui était couturière, offrait souvent ses services pour aider les gens et ça m’a marqué », rembobine l’artiste. Autre fait déclencheur, quand il réalise une petite sculpture pour un enfant atteint de leucémie à la demande du président de l’association Enfants et Santé. En 2016, son fils, Oscar, est touché par la même maladie : une période difficile mais riche du soutien de ses amis et des relations dans ses associations. Il crée à ce moment-là OscarGo, un petit escargot en hommage à son fils. Une fois ce dernier guéri débute alors une période propice aux créations : de superbes pommes marquetées aux feuilles de cuivre patinées d’or et de laiton émergent de son atelier en 2018-2019, puis c’est un pendentif reprenant la sculpture de Melle Be-Zinc, réalisé en partenariat avec la bijouterie Pépin à Orléans en 2019-2020, pour finir en 2021 avec une sculpture monumentale d’œuf, intitulée La Genèse, de 3,50 m de haut, exposée à Gidy.

Au cours de cette période, Pascal Nottin remet au professeur Cabrol, pour ses 90 ans, un gros cœur en zinc. « En le rencontrant, souligne l’artiste, j’ai compris qu’un homme exceptionnel comme lui pouvait aussi être très humble. » Lors de cette journée d’anniversaire, il croise aussi les pas de l’actrice Mireille Darc, qui s’était fait opérer du cœur. Une rencontre qui l’a visiblement inspiré, puisqu’il travaille en ce moment sur une « Melle Be-Zinc remodelée avec un cœur vermillon » en faveur de l’association Art Cœur, structure d’aide aux femmes victimes de maladies cardio-vasculaires. L’artiste voue par ailleurs une admiration réelle pour le sculpteur Richard Orlinski, rencontré en 2019. « Au-delà de ses œuvres connues, il faut savoir que cet artiste est particulièrement investi auprès des enfants malades, dit-il. Je voulais monter avec lui un projet à Orléans qui, hélas, n’a pas intéressé la Ville… »

Peintures effacées

Sur sa relation avec la mairie d’Orléans, Pascal Nottin a beaucoup à dire. Aujourd’hui, il affirme ainsi attendre les 500 signatures d’une pétition contre l’effacement, par la Ville, de certaines de ses peintures. « Alors que cet été, j’avais eu le feu vert de l’élue pour peindre un autre compteur avec les enfants du quartier des Blossières, des peintures ont disparu de ma rue, s’agace-t-il. Ça n’a pas de sens ! J’ai souhaité rencontrer Serge Grouard pour qu’il m’explique. Mais pour l’instant, je n’ai pas reçu de réponse, tout comme je n’en ai pas eu à ma lettre de demande officielle, alors que c’est ce qui m’a été demandé… Donc, ma pétition va prendre la direction du ministère de la Culture avec le soutien d’élus locaux, et même d’un député. Et je peux vous dire qu’il se prépare aussi une action dans la rue, avec des artistes connus ! »
Nous voilà prévenus.

 

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