Illustrateur Orléanais : Patrick Bressot, un artiste discret à la créativité débordante  | Tribune hebdo - L'actualité du Loiret et de l'Indre et Loire
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Illustrateur Orléanais : Patrick Bressot, un artiste discret à la créativité débordante 
Portrait

Illustrateur Orléanais : Patrick Bressot, un artiste discret à la créativité débordante

Cet illustrateur orléanais, discret en apparence, est de cette espèce d’artistes qui posent un regard extasié sur les autres. Il (se) raconte des histoires avant tout en images, même s’il n’est pas pour autant à court de mots…
A.B
26/06/1959 : Naissance au Mans
 
1990 : Se met à son compte
 
2016 : Expose à la Maison de la Bande Dessinée à Blois

Patrick Bressot est un communicant et un bon vivant, qui porte sa sensibilité en bandoulière comme une ceinture de sécurité. Lorsqu’il se livre, il cherche la connexion avec l’autre : « J’aime l’humain avant tout, avance-t-il. Être un humain, ce n’est pas si facile que ça, mais être déshumanisé, c’est encore plus dur… » Dessiner a toujours été pour lui comme une bulle de protection, et même une philosophie de vie : « Je me sens plus libre avec un pinceau, je dessine pour m’isoler mais aussi pour être en lien avec le monde », résume-t-il.

Après une école d’arts graphiques à Tours, Patrick Bressot a travaillé en agence de communication pendant une dizaine d’années avant de se mettre à son compte en 1990 pour retrouver plus de sens dans sa pratique. À l’aquarelle, aux encres ou à l’acrylique, il a réalisé des couvertures de livres ou des affiches (dont une pour Amnesty International). Un jour qu’il visita le salon Thé des bulles à Saint-Malo, il en ressortit frustré : n’attendant pas l’alignement des planètes, il décida de faire un livre jeunesse de A à Z. Il rencontra alors l’éditeur Georges Grard, qui reprit son texte afin de publier les premières aventures de trois pirates, Capitaine balafré, Bille de gomme et Moustique (soit un tigre, un éléphant, un singe) : cela s’appela Escale à Saint-Malo. L’année suivante, le livre figurait parmi les œuvres du salon breton… 

Aujourd’hui, Patrick Bressot présente son métier dans les écoles, donne des cours et des ateliers (à la MJC d’Olivet, pour des associations, auprès de publics jeunes, défavorisés ou en réinsertion notamment) ; il illustre des livres ou des affiches et il réalise des fresques en intérieur. Il prend également part à des projets pour la promotion du patrimoine, telles ces cartes postales de mariniers réalisées pour l’Office de tourisme d’Orléans. Après le succès de l’exposition d’une cinquantaine de ses œuvres à la Maison de la BD à Blois en 2016, il aimerait trouver de nouveaux lieux d’exposition pour faire connaître son travail sur l’Orléanais. C’est d’ailleurs par amour que Patrick Bressot a posé sa planche à dessin dans la cité johannique, mais ce n’est pas pour autant qu’il se sent orléanais : malgré son look écossais, sinon berbère, dont il s’amuse, il est plutôt attiré par les territoires du sud, lui qui rêvait d’être brun au teint mat lorsqu’il était petit… Il trouve d’ailleurs extrêmement joli l’accent méridional de ses petites-filles marseillaises, qui seront peut-être piquées par la même passion que lui, qui a suivi la trace de son aïeul : « Lorsque j’étais enfant, j’ai retrouvé des dessins de mon grand-père qui comptait plusieurs talents à son actif et qui avait été prisonnier de guerre, se souvient-il, les yeux comme deux billes brillantes. Il se trouve qu’il voulait être illustrateur, alors je me suis promis que je serais illustrateur et je n’ai pas écouté mon père : j’ai foncé. »

L’instant présent

Ayant connu de lourds problèmes de santé dans sa jeunesse, Patrick Bressot est sensible au malheur des autres autant qu’aux précieux cadeaux de la vie. Il a choisi un métier de joies et d’angoisses pour faire rêver les autres : il dit que ça le fait rêver aussi. Et s’il n’est pas en mesure de dessiner, il n’en dort plus la nuit ! L’illustrateur, bienveillant, vous dira de dessiner si votre cœur va mal : c’est comme ça qu’il a trouvé un sens à sa vie, qu’il a affronté les malheurs, et qu’il arrive à se surprendre ou à être acteur de son existence. « Aller chercher l’idée et l’amener sur le papier, c’est faire partie de la matière et vivre l’instant présent au maximum », exprime-t-il. Ses œuvres sont à son image : hautes en couleur, joyeuses, voyageuses et résolument malicieuses.

 

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