LR : Bertrand chantre de « l’unité »

À l’heure où Guillaume Peltier et Éric Zemmour tentent de vendre leur projet d’« union des droites », Xavier Bertrand, ex-candidat malheureux à l’investiture LR pour la présidentielle, est venu dire lundi à Orléans que le parti était désormais plus uni que jamais derrière Valérie Pécresse. Il a aussi déroulé une bonne partie de son programme.

Benjamin Vasset


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Il est venu, et ils étaient (presque) tous là. Ce lundi, à l’occasion du déplacement de Xavier Bertrand à Orléans pour y rencontrer des chefs d’entreprise et des sympathisants, la grande majorité des élus LR qui « pèsent » dans le Loiret (de même qu’une bonne partie de la majorité municipale orléanaise) étaient présents pour assister au show de l’actuel président des Hauts-de-France, candidat battu en décembre à la « primaire » des Républicains. Jean-Pierre Door, Hugues Saury, Marianne Dubois, Claude de Ganay… : ces parlementaires font d’ailleurs partie du comité de soutien à Valérie Pécresse dans le Loiret, duquel Serge Grouard, président de la fédé LR du département, est en retrait. Xavier Bertrand, qui avait comme le maire d’Orléans quitté le parti après 2017, a cependant tenu à dire que tout le monde était désormais soudé derrière la candidate Pécresse. Mais qu’est-ce qui a changé entre les Rép’ version Wauquiez et les Rép’ d’aujourd’hui ? « Nous sommes unis, et ça change tout », a répondu Xavier Bertrand. « Unis », mais délestés aujourd’hui d’un des régionaux de l’étape orléanaise, en l’occurrence Guillaume Peltier, qui prône aujourd’hui avec Éric Zemmour « l’union des droites » après s’être servi dans le fichier des militants LR pour les faire adhérer à Reconquête. Ah, la probité en politique ! Guillaume Peltier, parti chez Zemmour après avoir soutenu… Xavier Bertrand au début de la primaire. Interrogé sur cet étrange parcours, le président des Haut-de-France répond par une pirouette : « et ça vous surprend ? »

Les 150 personnes présentées lundi salle Eiffel ont aussi pu écouter celui qui est désormais chargé des questions attenant à la « République des Territoires » et au « travail » dans l’équipe Pécresse résumer en partie ce que sera le programme complet de la candidate de la droite républicaine au premier tour de la présidentielle. 

Sécurité, immigration, territoires

Beaucoup d’insécurité et d’immigration pour commencer, avec des mesures choc au menu : instauration d’une peine incompressible d’un an pour ceux qui agressent les forces de l’ordre, mise en place de « brigades « coup de poing » associant si nécessaire police, justice, fisc et si nécessaire l’armée pour reconquérir les territoires abandonnés aux réseaux mafieux », politique de quotas migratoires, réduction de l’immigration liée au travail, passage d’un examen de langue, de culture et d’histoire française pour ceux concernés par un regroupement familial, etc. « Pécresse et Macron, c’est pas pareil », pouvait dire Xavier Bertrand, qui a logiquement tapé sur l’actuel locataire de l’Élysée, accusé d’avoir « provoqué » la crise des Gilets jaunes et de ne finalement pas comprendre le pays qu’il dirige, pour cause d’absence de cursus honorum politique (Emmanuel Macron n’a jamais été élu local). « La France se trouve à un niveau de déchirure qu’on n’a rarement connue », a ainsi estimé Xavier Bertrand, qui a ensuite enchaîné sur des sujets qui lui sont naturellement plus proches : la simplification administrative, la fin de l’« entrave aux entrepreneurs » quand ils veulent créer de l’emploi, la protection du pouvoir d’achat des retraités… Sur ce dossier, l’ancien ministre du Travail a souscrit à l’augmentation de la durée de cotisation sans pour autant se prononcer clairement sur un âge de départ à la retraite. Et alors que Valérie Pécresse a déclaré qu’elle voulait ressortir le Kärcher du placard, Xavier Bertrand en a lui profité pour exhumer le bon vieux « travailler plus pour gagner plus » de 2007, toujours pas passé de mode chez les LR. Mais visiblement, ce n’est pas dans ces vieux pots de la droite que celle-ci a trouvé des recettes pour lutter contre le changement climatique : lundi soir, Xavier Bertrand n’en a pas dit un mot.

 

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