Constance de Pélichy, la secrétaire départementales des LR, l’admet sans qu’on la force trop : le Loiret ne devrait pas être « le Département le plus difficile » à (re)faire tomber dans l’escarcelle de la droite en juin prochain. Cependant, les Républicains se gardent bien de crier victoire trop tôt : ils savent qu’une forte abstention est probable et que des surprises pourraient en découler.
Retour en grâce
Dimanche soir, la fédération loirétaine des LR a fait connaître l’ensemble des binômes qu’elle « soutient ou investit » pour ces élections départementales. Peu de surprises dans les noms dévoilés : « Il y a une prime aux sortants, qui n’ont pas démérité », résume Constance de Pélichy. Ancien soutien d’Olivier Carré, Olivier Geffroy, conseiller départemental sortant dans le canton d’Orléans-4, a finalement reçu l’adoubement des Républicains, dont il avait été exclu en fin d’année dernière. « C’est un élu de terrain, de droite, dont il aurait été dommage de se priver », explique Constance de Pélichy. « Nous avons conclu un accord de bon sens permettant de prendre un peu de hauteur par rapport à la période passée qui, au plan municipal, fut assez hors normes, abonde Olivier Geffroy. Je ne me suis jamais positionné dans l’opposition à Orléans, mais dans la minorité. Il y a une forme de proximité politique qui a du mal à être altérée par l’écume des jours… » Olivier Geffroy fera équipe avec Florence Carré, elle aussi élue au conseil municipal d’Orléans, mais dans la majorité. En résumé, les deux parties balayent leurs divisions passées et clament l’unité. On dit Serge Grouard rancunier ? « C’est avant tout un homme politique, il réagit d’abord en politique, et moi aussi », rétorque Olivier Geffroy.
Par ailleurs, un autre nom choisi par les LR, dans le canton de Saint-Jean-de-la-Ruelle, interpelle : celui de Kadejat Dahou. Ancienne socialiste, celle-ci fut jusqu’en 2019 l’adjointe au maire de la commune stéoruellane, Christophe Chaillou, jusqu’à une séparation plutôt houleuse, Kadejat Dahou portant plainte contre ce dernier pour « abus d’autorité ». Avant la dernière campagne aux municipales, elle reprocha aussi des « comportements misogynes » à Christophe Chaillou. En juin, elle devrait cependant l’affronter sur le terrain des départementales, cette fois. Pourquoi les LR, qui tiennent les rênes de la Métropole avec les socialistes et Christophe Chaillou, ont-ils ainsi adoubé une de ses plus sévères contemptrices ? « Kadejat Dahou est soutenue par la majorité départementale, répond Constance de Pélichy. Je ne sais pas si elle va demander le soutien des LR, mais il n’y aucune raison de ne pas le lui accorder. » Kadejat Dahou se dit, elle, « ouverte à tous les soutiens » et ne veut pas parler de ses récents démêlés avec Christophe Chaillou : « ça n’a rien à voir avec les départementales », dit-elle sèchement. Ah bon ?