Après celles, bien connues, de Pôle 45, de nouvelles plateformes logistiques sont en train de s’installer dans l’Orléanais : à Boigny-sur-Bionne, à Gidy (voir p.4), à Meung-sur-Loire ou, plus loin dans le Loiret, à Escrennes et Boisseaux. « Les demandes d’implantations ne datent pas d’hier, elles remontent à l’arrivée de l’autoroute et au développement du Pôle 45 », résume Benoît Perdereau, maire de Gidy, régulièrement contacté pour des terrains. Du côté de Dev’Up, l’agence de développement économique de la région Centre-Val de Loire, on explique que l’expansion des plateformes logistiques « se situe essentiellement au niveau de l’axe A 10, du nord d’Artenay à Blois. Les besoins en matière de stockage restent importants, en lien avec la reprise économique mais aussi en raison de nos modes de distribution et du développement du e-commerce. ».
Un Cosmetic Park si différent ?
Du côté d’Orléans Métropole, si l’on ne crache pas sur les projets de plateformes logistiques générateurs d’emplois, on dit être également « sélectif ». « Au niveau circulation, on arrive à une certaine congestion dans des secteurs comme Saran et Ormes, explique Luc Milliat, maire de Boigny-sur-Bionne et conseiller métropolitain délégué aux parcs d’activités et à l’aménagement économique. C’est pour cela que nous regardons la valeur ajoutée et le chiffre d’affaires transporté. Pendant longtemps, on se contentait de remplir les ZAC ; maintenant, on regarde, pour ces implantations, l’impact sur la circulation, mais aussi qui va y travailler et faire quel trajet. Sur le Cosmetic Park qui se développe à Boigny, nous avons des entreprises qui génèrent peu de trafic sur nos routes. Par exemple, avec l’entrepôt de matières premières de Dior, les camions se déplacent à moins d’un kilomètre. »
Le Cosmetic Park, qui doit s’étendre sur plus de 100 000 m2 et s’achever fin 2022, « va générer 500 emplois au bas mot ». On retrouve L’Oréal pour du « packing » ou encore Deret, avec des clients en lien avec la cosmétique, mais avec toujours « une démarche RSE », relève Luc Milliat. Selon l’élu, la vie sociale ne ressemblera pas à celle d’un parc d’activités classique, puisque s’y développent « un hôtel-restaurant dans un esprit club-house, avec des courts de tennis, une crèche, des promenades… ». « Ce n’est pas de la “logistique de logisticien”, on est plus sur des chargeurs », précise Valéry Fenès, cogérant de la société foncière AREFIM, qui souhaite développer ce concept d’éco-parc dans toute la France. Dans la métropole, le foncier va cependant commencer à atteindre ses limites, puisque les dernières possibilités se trouvent encore dans les parcs de La Saussaye et d’Orléans-Charbonnière. Du côté de Loiret Nature Environnement, on affiche clairement son opposition à l’implantation de plateformes logistiques : « Avec leurs milliers de mètres carrés, elles sont consommatrices de terres agricoles ou d’espaces forestiers et génèrent du trafic de poids lourds. Et après, on nous dit qu’il faut de nouveaux ponts sur la Loire… » Pour les naturalistes orléanais, la « Loi Climat » comporte d’ailleurs une exception dangereuse, car « elle limite la construction de surfaces commerciales, mais ne concerne pas les
entrepôts logistiques ».