Pour Olivier Pasquet, directeur général de LogemLoiret, l’un des principaux bailleurs sociaux du département, les demandes
de logement social n’ont pas explosé depuis un an et le début de la crise sanitaire. Mais cela n’empêche pas l’organisme, à l’instar de vingt organismes HLM régionaux, de suivre de près les résultats d’études locales menées sur la qualité du logement social…
Olivier Pasquet, LogemLoiret reçoit-il davantage de demandes de logement social depuis le début de la crise sanitaire ?
Le stock des demandes au niveau du département est stable. Actuellement dans le Loiret, il y a environ 16 000 demandes, dont un tiers sont déjà logées dans le logement social et attendent d’en changer pour un pavillon, un autre quartier ou un logement plus grand. Le taux de pression, soit le nombre de demandes divisé par le nombre d’attribution, va de 1,5 à 4. La demande la plus forte se situe sur la métropole orléanaise, mais aussi à Malesherbes. A contrario, la pression est faible dans le Giennois, ou l’offre dans le privé est importante.
Les difficultés de recouvrement de loyers ont-elles augmenté depuis un an ?
La population du logement social rencontre des difficultés quelle que soit la période. Il est clair que le Covid amène de nouvelles problématiques. Pour autant, chez LogemLoiret, la masse des impayés entre 2019 et 2020 reste identique. Pas de dérapage, mais nous sommes très présents dans la gestion du recouvrement. Sur nos 213 salariés, une trentaine de conseillères sociales et d’acteurs administratifs accompagnent les familles. Les pouvoirs publics n’ont pas octroyé de recours à la force pour expulser les locataires qui font l’objet d’un jugement. Il y a eu très peu de départs en 2020 de ce fait. Il nous faut donc trouver des solutions pour ces familles qui avaient déjà une dette importante.
Rénover 300 logements anciens par anSur un autre sujet, quels sont les items étudiés par l’enquête régionale de l’USH Centre-Val de Loire et qu’en ressort-il ?
Nous jaugeons d’abord le logement. L’appréciation des locataires sur le chauffage, l’isolation, la qualité d’intervention des entreprises sous contrat. Puis les parties communes, leur nettoyage, le fonctionnement de la porte d’entrée, de l’interphone, la propreté et le bon fonctionnement de l’ascenseur. Les résidents s’expriment aussi sur l’environnement et la qualité de vie dans le quartier, la sécurité et la réactivité de la police, la bonne desserte des transports, la proximité des services publics et des commerces. Sur ces derniers points, il y a beaucoup de clivages. Malgré les efforts réalisés en partenariat avec les communes, certains territoires se sentent délaissés.
Au niveau national, l’isolation thermique et phonique est source d’insatisfaction. Comment gérez-vous ce problème en région ?
Aujourd’hui, la construction de logements neufs permet de répondre à toutes les attentes acoustiques et thermiques. La plupart des bailleurs sociaux vont d’ailleurs au-delà des normes imposées. Nous dépassons la RT 2012 de 10 ou 20 % pour entrer dans un cercle vertueux de diminution de charges des locataires. Dans les logements anciens, nous avons un plan de réhabilitation d’environ 300 logements par an. Cela permet de progresser sur le plan thermique, mais niveau phonique, il est parfois impossible de supprimer les défauts structurels, comme les eaux usées qui s’écoulent dans les colonnes.