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Retraite à 64 ans: les syndicats manifestent contre les annonces d’Élisabeth Borne 

Retraite à 64 ans: les syndicats manifestent contre les annonces d’Élisabeth Borne 

Les annonces d’Élisabeth Borne pour repousser l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans à partir de 2030 et 43 ans de cotisation nécessaires à partir de 2027 ont, sans surprise, provoqué les critiques des syndicats nationaux et locaux, qui participeront ce jeudi à des manifestations à Orléans.
G.M
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Les organisations syndicales, CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU donnent ce jeudi à 10 h 30 le coup d’envoi des mobilisations contre le projet de réforme des retraites à Orléans, au départ de la cathédrale. Des cortèges sont prévus également à Montargis, Pithiviers, Gien ou Beaugency. « Le Gouvernement a réussi à mettre d’accord tous les syndicats avec sa réforme, ou plutôt sa contre-
réforme, car celle-ci ne va pas dans le sens du progrès social », constate Pascal Sudre, secrétaire général de la CGT dans le Loiret, qui défend la retraite à 60 ans avec 37 annuités cotisées. « Ce qui est proposé est injustifié et injustifiable. On nous parle de 10 milliards manquants, mais ils sont largement compensables par les cadeaux faits aux entreprises : par exemple, la CVAE va être supprimée entre 2023 et 2026 ! Les gens ne veulent pas travailler plus longtemps pour être moins bien indemnisés. C’est de l’escroquerie en bande organisée ! » Le syndicaliste pointe aussi les années supplémentaires de RSA que devront « subir les privés d’emploi ». Pascal Sudre s’interroge également sur les conditions nécessaires pour obtenir les pensions minimales annoncées, notamment pour les femmes plus souvent à temps partiel. Quant au critère de la pénibilité, il doit être revu, selon lui : « Il existe une pénibilité dans de nombreux métiers. Il y a une méconnaissance du monde du travail. »

« Injuste et injustifiée »

Du côté de la CFE-CGC, Pierre Montigny, président de l’union départementale et membre de l’intersyndicale, fustige tout autant la réforme. « Nous avons rencontré Caroline Janvier et Stéphanie Rist, nos deux députées de la majorité dont l’une est rapporteure générale de la commission des affaires sociales, et nous avons convenu… de nos désaccords, dit-il. Nos députés pensent que le report de l’âge légal est le remède à l’emploi des séniors, mais la question de l’emploi des séniors n’a pas été travaillée en amont ! » Pierre Montigny considère également qu’il n’y a « pas d’urgence à mettre en place une réforme. Ce report de l’âge légal est inique. Cela ne changera certes pas grand-chose pour ceux qui ont fait des études et sont entrés tard dans la vie active, car ils étaient déjà obligés de travailler au-delà de 62 ans. Par contre, pour ceux qui sont entrés tôt dans la vie active et ceux qui devaient tenir un an avec des allocations chômage avant la retraite, ceux-là devront arriver à 64 ans ». Si la réforme des retraites n’est pas une surprise, car elle faisait partie des promesses de campagne d’Emmanuel Macron, l’impopularité de la mesure augure de fortes mobilisations. Certains syndicalistes soulignent d’ailleurs que le blocus des raffineries, connu l’an dernier, n’est qu’un aperçu de ce que le pays pourrait connaître avec la bataille des retraites. Un bras de fer qui pourrait, selon eux, durer dans le temps.

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