Comment peut-on résumer le métier de criminologue, en quelques mots ?
C’est un expert en criminalité et en délinquance, qui a plusieurs missions : prévenir le crime, aider les délinquants, mais aussi soutenir les victimes.
Quel cursus vous a conduite à ce métier ?
J’ai fait une formation de licence en psychologie et lors d’un cours présentant un cas clinique avec une histoire soulevant des questions psycho-criminelles, cela m’a intéressée. J’ai donc poursuivi vers un master 1 en psycho-criminologie et victimologie à Rennes, puis j’ai effectué mon Master 2 de criminologie à Liège, en Belgique, pour être criminologue. J’ai choisi cette formation car l’approche est pluridisciplinaire, en psychologie, victimologie et en médecine légale.
On peut trouver des criminologues dans différents secteurs…
Certains travaillent de manière indépendante, on en voit d’ailleurs dans les médias. Il y en a aussi au sein des institutions, comme la police ou la gendarmerie. Il s’agit de gendarmes ou policiers avec une formation, qui ont ce rôle de criminologue. On en trouve également dans les centres de traumatologie et dans les associations, du côté du justiciable, lors de saisines socio-judiciaires.
Quel est votre rôle au sein de l’Association d’Aide aux victimes du Loiret ?
Un criminologue est aussi victimologue : c’est-à-dire qu’en tant que criminologue, j’ai un regard transversal qui peut aider à déterminer quelle personnalité se cache derrière les faits et en comprendre la dynamique. Nous recevons en effet les victimes mais derrière les faits, il y a le couple pénal. Connaître les traits de caractère de l’auteur permet de mieux aider la victime. Au niveau de l’association, je participe aux groupes de parole de femmes victimes de violences conjugales et d’enfants. Dans le cadre du partenariat avec l’association diocésaine, nous recevons également des personnes qui ont été victimes de violences au sein de l’Église.
Un criminologue peut-il permettre de sortir d’une emprise ?
Une expertise d’une personne extérieure peut permettre de prendre conscience d’une emprise, mais l’enjeu est aussi parfois financier. Il n’y a pas que l’aspect psychologique, il y a aussi le juridique et le social. Cependant, certaines personnes ne se rendent pas compte et ne gardent que le positif. Il y a un cycle dans la violence qui mène à l’emprise. Plus on accepte, plus il est compliqué de revenir en arrière.
Y a-t-il des caractéristiques que l’on retrouve chez les auteurs de violences et chez les victimes ?
On retrouve chez les auteurs beaucoup de manipulations. Du côté des victimes, certaines ont plusieurs traumatismes, celui de la violence conjugale mais aussi au niveau des parents. On retrouve également cette dernière au niveau des agresseurs. Il s’agit d’une forme de reproduction du ’’schéma éducatif’’. Au niveau de l’association, on constate enfin des violences dans tous les milieux sociaux.
Une réponse
Bravo Aurore