Gilets jaunes, polémique autour de la fourrure et crise liée à la Covid-19 ont poussé la famille Saraiva à fermer boutique. Un choix difficile mais raisonnable pour Manuel Saraiva, le fondateur et gérant de l’enseigne, qui a passé les rênes à ses enfants il y a sept ans mais qui les accompagne dans la fermeture d’Au Renard. « Je veux que l’on puisse payer les fournisseurs, les indemnités de licenciement et l’État !, affirme, droit dans ses bottes, Manuel Saraiva, 75 ans au compteur. Ce n’est pas un métier, mais une maladie dont on ne guérit pas : elle vous emporte et il n’y a pas de vaccin… » Fils de cordonnier, ce Portugais a appris au contact d’entrepreneurs et ne s’est jamais économisé : « j’ai eu des patrons qui m’ont marqué. L’un d’entre eux m’a accompagné chez les tanneurs en disant : « s’il ne paye pas, c’est moi qui payerais ». »
Ce savoir-faire artisanal et cette volonté ont poussé Manuel Saraiva à s’installer à son compte en 1978 à Choisy-le-Roi, puis à Neuville-aux-Bois, en 1980. « On cherchait à s’agrandir et j’ai acheté cette tannerie, explique-t-il. Au départ, on ne vendait pas au public, mais c’est devenu vite un succès. On a, aujourd’hui, plus de 60 000 clients dans notre fichier ! » D’où la création d’un magasin à Orléans pour ce fourreur qui a réussi à exporter ses créations dans le monde entier, en Italie comme aux États-Unis. « J’ai même accompagné Michel Noir, alors ministre du commerce extérieur, au Japon, en 1986 ! », se rappelle Manuel Saraiva.
Jusqu’au bout, Au Renard, situé rue Jeanne d’Arc, a fait le choix du made in France et d’une production durable. « Tout est utilisé. Même le vison et la zibeline provenant d’élevages, leur chair est utilisée dans l’alimentation pour les animaux. L’huile de vison sert quant à elle à la pharmacie et à la cosmétique. » D’ailleurs, outre les propriétés thermiques de la peau et de la fourrure connues depuis la nuit des temps, la vraie fourrure serait, selon certaines études, moins polluante que d’autres. « Les tanneries françaises traitent la pollution de leurs effluents. Les éleveurs sont aujourd’hui de véritables vétérinaires ! », dénonce Manuel Saraiva, qui a tout de même eu à nettoyer sa vitrine taguée du nom d’« assassin »…
Made in Loiret
Pour l’heure, l’entreprise qui a fait travailler « en moyenne, dans la durée, une trentaine de personnes », liquide ses stocks et assure les dernières commandes en sur-mesure. Son fondateur compte désormais se consacrer à sa famille. « Si jamais, un jour, mon arrière-petit-fils veut faire des sacs, je viendrais l’aider ! », lance tout de même Manuel Saraiva. On ne se refait pas.
Une réponse
Bonjour à toute votre équipe. J’ai un jour franchi les portes de votre boutique rue Jeanne D’arc afin de trouver une veste en cuir de buffle identique à celle que l’on m’avait dérobée peu de temps avant mais à l’époque je ne disposais pas du budget nécessaire. Aujourd’hui. J’ai les fonds et j’apprends la mauvaise nouvelle qui touche votre entreprise…
Ma question quoique malvenue est: Qu’el artisan me conseillerait-vous dans le secteur ? Étant donné que vous ne pouvez exercer votre art.