Au final, la construction du grand complexe CO-Met aura coûté 160,4 M-¬, soit 60 millions de plus que ce qui avait été annoncé au départ. Des élus métropolitains font cependant acte de contrition et tous, plus largement, veulent voir s-éteindre les « polémiques ». Alors que certains, par le passé, en ont été les principaux instigateurs-¦
Tapons pour 160 M-¬, et n-en parlons plus. Jeudi dernier, c’est un peu l’état d’esprit général qui flottait au sein du conseil métropolitain lors de la présentation du coût final de CO-Met. 160 millions donc, et que l’on en finisse avec les « polémiques » sur la facture de cet outil qui aura défrayé la chronique depuis le début de sa construction. Pourtant, dans un passé proche, les élus eux-mêmes n-auront pas été les derniers à pointer du doigt une facture qui avait « explosé » : des déclarations qui étaient souvent à mettre en lien avec le contexte politique de la Métropole et les jeux de pouvoir qui s-y tenaient. Ainsi, le soir de l’élection de la nouvelle mandature, en juillet 2020, Mathieu Schlesinger, candidat malheureux à la présidence de l’intercommunalité, avait été l’un des premiers à flinguer. Extrait : « On nous annonce des dépenses extrêmement lourdes pour CO-Met, avec un avenant de 15 M-¬. Je ne sais pas comment les personnes qui ont été en charge des finances de la collectivité ne pouvaient pas être au courant. » àtait alors visé Michel Martin et par extension Serge Grouard, qui l’avait ce soir-là empêché de prendre la présidence de la Métropole.
Pas si cher, au final ?
Christophe Chaillou, qui a enfilé ce costume de président entre 2020 et 2021, s-est d’ailleurs amusé de remarquer, jeudi dernier, que la quasi-totalité du conseil métropolitain actuel, à l’exception des élus saranais, approuvait désormais sans trop mégoter la facture finale présentée. « Ce n-était pas le cas il y a quelques mois », a lancé, un brin amer, un brin ironique, le maire de Saint-Jean-de-la-Ruelle qui, lorsqu-il était président de la Métropole, avait dû défendre les « surcoûts » de CO-Met et les équipements alors non budgétés, comme le parvis, les rideaux de jauge ou les friteries. Rappelons qu-il avait aussi dû porter la hausse de la jauge de la grande salle de 8 000 à 10 000 places, et ce afin de pouvoir recevoir « de grandes stars internationales », de peur que l’Arena ne soit qu-une coquille vide incapable de recevoir des spectacles.
à leur niveau, Serge Grouard et Michel Martin ont aussi voulu refermer le chapitre du coût de CO-Met, jeudi dernier. Le président de la Métropole, qui a souvent brocardé publiquement l’équipement, a ainsi minimisé l’impact de l’investissement pour les finances de la collectivité : 160 M-¬ d’accord, mais dont 42 M-¬ auront été apportés par le Département, la Région et l’àtat. Alors 110 M-¬ en fin de compte pour la Métropole, est-ce si cher ? « La somme est importante, mais pas hors de portée de nos capacités financières », a jugé Serge Grouard, bientôt rejoint par son vice-président aux Finances, qui a rappelé que la Métropole « pouvait faire un grand investissement (comme CO-Met) tous les dix ans ». D-ailleurs, a fait remarquer Michel Martin, la dette de l’Aggl’O « était fin 2012 de 600 M-¬, et de 630 M-¬ à la fin de l’année 2021 ». Certains, à gauche, auront pointé la belle acrobatie didactique d’un camp qui n-a cessé d’expliquer depuis deux ans et demi que la situation financière de la Métropole était catastrophique, et qui a justifié sa (re)prise de pouvoir, en novembre 2021, par le fait qu-il fallait remettre le niveau des investissements de la Métropole et l’évolution de sa dettedans le droit chemin.
D-autres élus métropolitains ont cependant fait acte de contrition, jeudi dernier. « On est peut-être allé un peu vite », a ainsi jaugé Mathieu Schlesinger, admettant qu-il faudrait retenir les « leçons » de la gestion de ce dossier. « Nous avons sans doute, collectivement, commis des erreurs, a poursuivi le maire d’Olivet. Parfois, il faut savoir ne pas se précipiter et aller au bout de l’évaluation. Car au final, le projet n-était pas le même au début et à l’arrivée. » C-est ce qu-a d’ailleurs clairement indiqué Charles-àric Lemaignen, vice-président de la Métropole en charge du dossier CO-Met depuis 2020 : « En 2015, a expliqué ce dernier, nous avions estimé le coût de ce projet à 100 M-¬, un chiffre symbolique » qui se rapprochait de celui qui avait été notifié pour le projet avorté de grande salle sur l’île Arrault, dans les anciens locaux de Famar (aujourd’hui Lab-O). D-une grande salle de 8 000 places, on est donc passé à une Arena de 10 000 places, avec des équipements qui ont dû être rajoutés et/ou améliorés sur l’ensemble du site, comme le grand auditorium symphonique du Palais des Congrès. Des friteries et des toilettes n-avaient pas non plus été suffisamment pris en compte, de même que le réseau Wifi 4G 5G, que la Métropole va devoir finaliser contre un chèque de 5,6 M-¬.
« Des leçons à tirer »
Bref, les élus métropolitains ont-ils été collectivement un peu légers dans l’évaluation originelle du projet ? « Ce qui a péché, a rectifié Christophe Chaillou, c’est qu-on n-a pas pleinement assumé les conséquences de CO-Met. De nombreuses polémiques auraient été évitées si on avait dit à tout le monde, dès le départ, que cet équipement coûterait plus que 100 M-¬. » Chacun verra à si les « leçons » seront retenues sur d’autres projets structurants, puisque Serge Grouard a déjà annoncé la semaine dernière une rallonge de 10 à 20 M-¬ pour le chantier de réhabilitation de l’ancien hôpital Porte-Madeleine, tandis qu-à Orléans, l’opposition de gauche a déjà fait remarquer que le projet de rénovation et d’extension de Place d’Arc coûterait probablement plus cher que les 30 M-¬ initialement présentés-¦