Avec l’ouverture de CO’Met d’ici à cet automne, les riverains, commerçants et entreprises du secteur du Carrefour de Verdun craignent de subir encore plus de nuisances. Ils réclament des aménagements, ainsi qu’un mur anti-bruit
L’an dernier, La Tribune Hebdo avait déjà rencontré le collectif des riverains des rues des Platanes, Tilleuls et Sainte-Croix qui, au sud d’Orléans et au nord d’Olivet, se plaignaient déjà des nuisances dans le secteur du Carrefour de Verdun, entre le magasin Auchan, le Zénith et très bientôt CO’Met. Depuis cet entretien, les nuisances n’ont pas diminué, énonce d’emblée Patrick Renaut, entouré de son épouse Claudine et de son voisin Jean-Pierre Piet, à l’initiative de ce collectif qui veut faire entendre sa voix.
Ces riverains réclament toujours la construction d’un mur anti-bruit et anti-pollution. Mais désormais, ils ne sont plus seuls : ils ont été rejoints par des commerçants comme Auchan, justement, mais aussi Burger King ainsi que le GEPAM (Groupement des Entreprises du Parc des Montées), victimes non pas du bruit, mais de l’occupation de leurs parkings lors des concerts au Zénith ! Patrick Renaut précise que son collectif avait bien rencontré Christophe Chaillou il y a quelques mois lorsque celui-ci était président de la Métropole. Puis il y a eu un changement de gouvernance, et donc d’interlocuteurs… « On nous a dit que les études concernant le bruit étaient obsolètes, détaille aujourd’hui Patrick Renaut. De nouvelles mesures devaient être réalisées et on nous annonçait des résultats fin janvier, puis fin mars. Résultat : on va se retrouver en septembre prochain avec CO’Met ouvert… »
Parkings squattés, magasins vides
Côté commerces et entreprises, au-delà des bouchons réguliers, on pointe surtout un encombrement des parkings dédiés à la clientèle. « Les gens se garent, vont manger puis partent au Zénith », explique Benoît Lonceint, patron du Burger King d’Olivet et co-président du… Conseil de Développement de la Métropole, qui décrit les désagréments subis par le gardien de l’Ibis Budget tout proche, lequel doit jouer les portiers, les soirs de concert, pour des spectateurs venus se garer sur le parking de l’hôtel… Quant à Vincent Wadoux, le directeur d’Auchan, il observe, les soirs de concert, un magasin vide mais un parking totalement plein en début de soirée lorsque le Zénith affiche complet… Cependant, pour ces entreprises comme pour les riverains, « le pire est à venir ». Le parking des Montées, opérationnel depuis fin février est, selon eux, insuffisant pour « accueillir les 30 à 35 000 personnes que peut recevoir CO’Met dans sa configuration maximale. Il faut au minimum créer un parking en silo pour augmenter sa capacité. On peut aussi imaginer transformer le parking-relais en grand rond-point, avec deux voies pour fluidifier les entrées sur le site, expose le collectif qui espère obtenir un rendez-vous à la Métropole. Il est aussi possible d’imaginer une déviation de la RD 2020 au niveau du Camp des Indiens. »
Au niveau d’Orléans Métropole, justement, Charles-Éric Lemaignen, vice-président en charge des grands équipements et des connexions métropolitaines, assure que ce collectif sera bien reçu. Mais il réfute les chiffres avancés. « Nous ne devrions atteindre les 11 500-12 000 visiteurs en même temps que cinq fois par an », affirme l’élu, qui explique que près de 80 % des visiteurs viendront du nord et que la Métropole a fait en sorte « que les Montées soient connectées avec la RD 2020 » avec la création de nouvelles voies d’accès directes. « Les flux vers le nord à partir du Carrefour de Verdun seront donc limités », continue Charles-Éric Lemaignen, qui précise que la dernière voie doit être ouverte d’ici le 23 décembre 2022. Le vice-président de la Métropole explique également compter sur l’utilisation de la station de retournement du tram. « Cela veut dire près de 1 500 à 2 000 voyageurs en tram », ajoute l’élu, indiquant que la collectivité allait installer 100 arceaux vélos surveillés supplémentaires, soit 175 places pour les vélos. Un nombre qui fait doucement rire (jaune) certains cyclistes orléanais engagés. Quant aux parkings, outre les 1 400 places aux Montées, Charles-Éric Lemaignen dénombre 288 places au niveau du parking des Méandres, 380 places exposants et 225 places au niveau du parc-relais. « De plus, il y a des places se trouvant sur l’espace public dans la ZAC des Montées et la zone Expo Sud. Enfin, pour ce qui est du parking d’Auchan, je vois mal comment empêcher les gens de s’y garer… à moins que son directeur ne le ferme… » En outre, une réserve foncière existe. « Nous sommes en cours d’acquisition des terrains Hendricks, à côté des Montées », affirme le vice-président de la Métropole.
Pas de projet de trémie
Pour ce qui est des flux de circulation, il n’y a pas, actuellement, de projet de trémie car celui-ci serait trop coûteux pour « un bénéfice réduit ». « Mais nous allons faire des petits travaux non-négligeables comme une voie supplémentaire pour rejoindre le pont Hénin-Padieu et la zone des Montées depuis le sud », expose Charles-Éric Lemaignen. Pour ce qui est du bruit, les études les plus récentes, reçues le 17 mars, montrent que « le cadre réglementaire au niveau du carrefour n’est pas dépassé. » Pas de quoi, donc, obliger la Métropole à installer un mur anti-bruit. Cette solution serait d’ailleurs peu convaincante pour Charles-Éric Lemaignen, qui pense que cet équipement « aurait un faible impact » et que « les maisons auraient aussi moins de lumière. » L’élu termine en rappelant qu’il s’agit toutefois d’un « débat collectif », mais qu’un mur anti-bruit coûterait entre 600 000 et 1 M€…