Depuis jeudi soir, le convoi de l’eau qui manifeste contre la création de méga-bassines, campe devant le siège de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne à La Source. Une délégation d’une quinzaine de personnes a été reçue au sein de l’Agence de l’eau, par Thierry Burlot, le président du comité de bassin puis par la préfète de la région Centre-Val de Loire, Sophie Brocas. Mais en fin de journée, la délégation a indiqué qu’elle ne quitterait pas les locaux de l’Agence de l’eau ! Pour le reste des manifestants, c’est aussi la deuxième nuit, avenue de Buffon.
« Nous avons dialogué pendant plus de cinq heures, dans un esprit d’ouverture », expliquait vers 21h30, la préfète Sophie Brocas, coordinatrice du bassin. « La délégation a demandé un moratoire complet et la fin de la construction des réserves de substitution jusqu’aux conclusions de la mission de médiation de Thierry Burlot. C’est à dire qu’on ne construit ni ne finance plus rien », poursuivait la représentante de l’État. Selon la préfète, seize réserves ont été autorisées dont les autorisations ont été votées par le conseil d’administration de l’Agence de l’eau. « Ce n’est pas la FNSEA, c’est collégiale. Il y a des représentants du monde agricole, économique… », assurait la préfète. Six ont été autorisées et financées depuis 2020. « Les porteurs de projets ont un droit acquis, on ne peut pas le retirer », précisait Sophie Brocas qui a proposé de décaler le chantier de la future bassine de Priaires, dans les Deux-Sèvres, point de crispation pour les manifestants et d’attendre la venue du président du comité de bassin Loiret-Bretagne. Elle a proposé également d’accompagner Thierry Burlot dans sa rencontre avec les porteurs de projets. Pour les dix autres projets pas encore financés, la préfète a rappelé que l’Agence a des exigences pour octroyer des financements. « Il s’agit de projets toujours collectifs et locaux, fondés sur des études scientifiques. On est prêt à enrichir ces critères.» Sophie Brocas a également insisté sur la motion du conseil d’administration de l’Agence, voté en juillet, afin de prolonger la mission d’écoute des acteurs du bassin. « C’est un geste républicain mais ils trouvent cela insuffisant ! Il n’y a plus de dialogue, plutôt un ultimatum. J’ai retiré ma proposition», regrettait la préfète.