Certes, le premier confinement avait provoqué un arrêt brutal des activités du BTP, avec des chantiers désertés et l’impossibilité de signer des contrats de réservation. Quant aux actes notariés, ils avaient eu lieu pour partie en signature électronique, mais loin du rythme attendu. Au deuxième confinement, tous les acteurs de la promotion ont cependant réussi à se coordonner pour limiter la casse. Pour autant, le secteur est aujourd’hui en crise, et ce qui préoccupe les professionnels ne provient pas de la Covid-19… Yvain Leroy Liberge, président de la Fédération Régionale des Promoteurs Immobiliers, explique : « à chaque élection municipale, nous avons l’habitude d’une baisse de 25 % des autorisations de permis, qui nous impacte pendant six mois. Mais là, cela avait commencé dès juillet 2019… » Depuis, le rebond attendu n’a pas eu lieu et, en conséquence, il y a eu une baisse massive et préoccupante des permis de construire octroyés. Pour les promoteurs, cela risque de toucher des milliers d’emploi en 2021…
Une dégringolade unique en région
En région Centre-Val de Loire, le bilan est disparate. C’est Tours Métropole qui tire si l’on peut dire son épingle du jeu, avec seulement 6 % de baisse des ventes. Encore mieux, la capitale tourangelle compte seulement 3 % d’invendus, contre 7 à 8 % en moyenne, malgré un prix au m² de l’ordre de 200 € plus élevé qu’à Chartres et Orléans, marchés comparables en termes de dynamisme. Ce stock « dur », angoisse du promoteur, correspond aux lots qui n’ont pas trouvé preneur avant la livraison du programme, une opération étant considérée réussie lorsque tout est vendu en amont. Chartres Métropole, avec 12 % de baisse, et seulement 243 ventes sur les neuf mois de 2020, ne provoque pas de grosses inquiétudes, malgré 28 % de mises en vente en moins et une offre livrée invendue qui s’élève à 12 %.
Orléans Métropole, en revanche, suscite l’interrogation, avec une dégringolade à 351 ventes, soit une baisse de 43 % ! Et sur Orléans uniquement, ce chiffre atteint les 57 % ! « Heureusement », les logements mis en vente dans la métropole ont eux aussi baissé de 44 %, ce qui, au final, « tient » l’offre disponible. Le ratio des lots livrés invendus se stabilise quant à lui à 7 %, soit un pourcentage normal. Pour Olivier Henry, président d’OCELOR, l’observatoire du logement neuf, « un tour de table de la filière devrait apporter prochainement des explications » à ce constat préoccupant.