À Orléans, est-ce suffisant ? | Tribune Hebdo

À Orléans, est-ce suffisant ?

À Orléans, ville-centre de la métropole, l’opposition de gauche reproche à la majorité municipale
de ne pas en faire assez, ou pas assez vite, pour faire face à l’urgence environnementale.

Une controverse environnementale agite régulièrement le conseil municipal d’Orléans, entre une majorité de droite qui « ne veut pas agir de façon dogmatique » et une opposition de gauche qui souhaiterait aller plus vite et plus loin en la matière. La semaine dernière, Orléans a adopté sa « feuille de route » en matière de transition écologique, laquelle entre dans un cadre tracé, en début d’année, par la Métropole (voir ci-contre). Deux objectifs majeurs sont énoncés : baisser d’ici 2030 la consommation énergétique d’au moins un quart, et de moitié l’émission de gaz à effet de serre. « Nous voulons faire d’Orléans une ville résiliente », exprime ainsi Romain Roy, adjoint en charge de la transition, qui a déjà évoqué le chiffre de 10 000 bornes de recharge électrique pour les voitures à installer dans les parcs publics et privés. Romain Roy dit vouloir « verdir les déplacements », conscient que ceux-ci sont « le premier vecteur d’émission de CO2 » dans l’agglomération. « Le Plan Vélo de la Métropole n’a jamais été déployé aussi fortement que cette année », assure Romain Roy, une assertion que Matthieu Schlesinger (voir plus haut) ne semble pas complètement partager. Toujours est-il qu’Orléans aura un levier d’actions sur ce sujet à partir de 2023, puisque la Ville devrait présenter en début d’année prochaine son nouveau plan de circulation. Sera-t-il plus restrictif pour les voitures ? Des associations le souhaitent, reste à savoir jusqu’où la majorité décidera d’aller pour éviter de froisser les susceptibilités. Sur d’autres terrains, Orléans prévient aussi qu’elle va mettre en place « un programme de végétalisation ambitieux des espaces publics, des parcs et des jardins », pour faire d’Orléans une « ville jardin (…) permettant aux habitants de mieux vivre les chaleurs estivales ». Une politique développée depuis 2020 par Jean-Paul Imbault, resté cependant muet sur le sujet la semaine dernière en conseil municipal. Il faut dire que son travail de végétalisation commencé il y a deux ans s’est heurté à quelques critiques, notamment sur la place du Martroi*. De plus, l’élu s’est retrouvé dans le viseur de riverains lors des « affaires » des places Desnoyers et Donrémy (des poiriers et des tilleuls devaient être abattus, avant un arbitrage de Serge Grouard, ndlr), même si la majorité met au crédit de Jean-Paul Imbault les travaux de création d’un parc urbain dans le quartier Madeleine. Sur d’autres plans, Orléans s’est engagée d’ici à 2030 à diminuer l’usage du plastique (ils ne seront déjà plus utilisés dans les cantines scolaires, ndlr). Du côté des jeunes générations, justement, une « démarche de labellisation d’éco-crèches » sera également lancée, tandis qu’il est aussi prévu de « renforcer les actions de sensibilisation à la transition écologique dans les écoles maternelles et primaires ». 

Question de braquet

L’opposition aimerait, elle, que ces établissements scolaires soient davantage protégés des effets du changement climatique. Si l’école maternelle Ch-telet va bénéficier dès l’an prochain de travaux de rénovation thermique d’ampleur, Jean-Philippe Grand voudrait que ceux-ci soient plus nombreux, comme devraient l’être, selon lui, la réalisation de cours-oasis (une par an est programmée, ndlr). Plus globalement, l’opposition estime que la majorité, dans les moyens financiers qu’elle engage, « ne tient pas assez compte de l’évolution climatique ». Et craint que la feuille de route dont vient de se doter Orléans ne soit pas respectée, car « il faudrait des sommes énormes pour arriver à ces objectifs ; des sommes que je ne vois pas dans les budgets », s’inquiète Jean-Philippe Grand. La majorité répond qu’elle ne peut pas tout faire d’un coup et qu’il y a (aussi) des contraintes financières à respecter.

* « Un projet innovant pour la végétalisation de la place du Martroi afin de prendre en compte les contraintes techniques du site » est cependant envisagé.

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